International Islamic Relief Organization
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
L'International Islamic Relief Organization (IIRO) (en français : Organisation Internationale de Secours Islamique, en arabe : al-Ighata al-Islamiya al-'alamiya) est une organisation caritative crée en 1978 et qui à son siége à Jeddah en Arabie saoudite.
Sommaire |
[modifier] Historique
L'IIRO fut fondée par Farid Yasin al-Qurashi, qui en fut le directeur jusqu'en 1993.
Cette structure est directement placée sous la tutelle de la Ligue islamique mondiale (en arabe: Rabitat al-Alam al-Islami), elle-même considérée comme l'instrument politique des oulémas d'Arabie saoudite.
Cela lui permet d'échapper au contrôle budgétaire du ministère des Affaires religieuses et du waqf en Arabie saoudite.
[modifier] Activités humanitaires
A partir de 1982, l'organisation s'implante au Pakistan pour aider les réfugiés victimes de la guerre d'Afghanistan.
A partir de 1987, elle travaille en Somalie, plongée depuis l'année précédente dans la guerre civile.
L'organisation a également versé des fonds aux acteurs de l'intifada palestinienne et des indemnités aux victimes des opérations militaires israéliennes dans les territoires palestiniens.
L'IIRO a envoyé de la nourriture aux victimes du tremblement de terre du 26 décembre 2004 dans l'océan Indien et des colis à celles du tremblement de terre du 8 octobre 2005 dans le Cachemire.
[modifier] Activités politiques et soutien au terrorisme présumé
Cependant, l'IIRO est aussi accusée par les États-Unis d'Amérique et d'autres pays comme les Philippines, l'Indonésie et la Croatie, de faire davantage de politique que d'humanitaire, et même de soutenir le terrorisme islamiste.
Présent aux Philippines depuis septembre 1991, le beau-frère d'Oussama ben Laden et directeur de l'IIRO à Manille, Mohamed Jamal Khalifah, est expulsé par les autorités en novembre 1994 après avoir était accusé d'avoir financé des camps d'entraînement du groupe Abu Sayyaf. Sur la cinquantaine d'orphelinats prétendument construit par cet organisme dans ce pays, un seul le fut effectivement.
Durant les guerres de Bosnie et du Kosovo , l'IIRO a contribué au financement des forces musulmanes.
Une note de la DGSE du 24 juillet 2000 mentionne notamment un virement de 4,5 millions de dollars au profit du chef d'Al-Qaida, Oussama Ben Laden. Selon le Réseau Voltaire, ce dernier exercerait d'ailleurs son autorité spirituelle sur l'IIRO.
Le bureau américain de l'IIRO a été perquisitionné en 2002 sur la base de soupçons d'apports financiers importants à l'organisation Al-Qaida.
Le 22 septembre 2005, un juge fédéral new-yorkais, Richard Casey, reçoit la plainte déposée contre l'IIRO par des victimes des attentats du 11 septembre 2001.
Depuis le 3 août 2006, des bureaux de l'IIRO figurent sur la liste officielle des organisations de financement du terrorisme du département du Trésor.
Une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies classe les branches philippine et indonésienne de l'IIRO comme faisant partie des organisations soutenant Al-Qaida en 2006 [1],[2]
L'auteur Abdel-Rahman Gandour écrit dans son enquête Jihad humanitaire que l'IIRO semble accorder davantage d'importance à la diffusion du wahhabisme qu'à l'apport effectif de secours.
Plusieurs de ses membres ou ancien employés ont été soupconnés d'être en rapport direct avec des activités terroristes :
- le Bangladais Syed Abou Nasir, qui travailla pour l'IIRO jusqu'en 1992, est arrêté en Inde en janvier 1999 avec des explosifs alors qu'il s'apprêtait à poser des bombes devant trois représentations diplomatiques américaines;
- l´Egyptien Mahmoud Jaballah (arabe : محمود جاء بالله) arrété au Canada sous un certificat de sécurité depuis aout 2001.[3]
- le Saoudien Fayez Banihammad qui se trouvait à bord du vol 175 United Airlines qui s'écrasa contre la Tour sud du World Trade Center lors des attentats du 11 septembre 2001;
- l'Algérien Mustafa Ahmed Hamlily, qui a été arrêté dans un camp d'entraînement en Afghanistan et est depuis incarcéré à la prison de Guantanamo.
[modifier] Sources
- 11 septembre 2001 : les Français en savaient long, article du Monde, 17 avril 2007
- Abdel-Rahman Ghandour, Jihad humanitaire : Enquête sur les ONG islamiques, Paris, Flammarion, 2002.
- Jürgen Elsässer, Comment le djihad est arrivé en Europe, Xenia, 2006.
[modifier] Références
- ↑ (fr) Comité du Conseil de sécurité mis en place conformément à la résolution 1267 concernant Al-Qaida, les Taliban et les individus et entités associés
- ↑ (en) Ajout du bureau indonésien à la liste de la résolution 1267
- ↑ Met top al-Qaeda figure just for tea, Egyptian says, Globe and Mail, 26 mai 2006