Heydər Əliyev

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Heydər Əliyev en 1997
Heydər Əliyev en 1997

Heydər Əlirza oğlu Əliyev (en azerbaïdjanais, souvent translittéré en Heïdar Aliev ; en russe : Гейдар Алиевич Алиев, translittéré en Gueïdar Alievitch Aliev, de nombreuses autres transcriptions se rencontrent) (10 mai 1923 (?)12 décembre 2003) fut président de la République d'Azerbaïdjan de juin 1993 à octobre 2003.

Heydər Əliyev a dominé la vie politique azerbaïdjanaise pendant une trentaine d'années. Il était marié à Zərifə Əziz qızı Əliyeva, qui mourut en 1985, et a laissé à sa mort un fils et une fille. C'est ce fils, İlham Əliyev, qui lui a succédé à la présidence de la République.

(Note : en azéri, la lettre ə se prononce entre a et è)

Sommaire

[modifier] La carrière de Heydər Əliyev sous l'ère soviétique

Heydər Əliyev a entretenu le secret sur le début de sa vie, et les détails en sont incertains. Il prétendait être né dans une famille ouvrière de la République socialiste soviétique autonome de Nakhitchevan, mais d'autres sources suggèrent qu'il est peut-être né en Arménie. Sa date de naissance est également douteuse. Il a aussi déclaré avoir étudié à l'Université d'État d'Azerbaïdjan à Bakou et y avoir obtenu un diplôme en histoire. Il semblerait cependant qu'il ait plutôt suivi les cours de l'Académie du Ministère de la Sécurité d'État à Leningrad.

Il rejoint la section azerbaïdjanaise du Comité pour la Sécurité d'État (le KGB) en 1944. Il en gravit les échelons un à un jusqu'à en devenir le vice-président en 1964, puis le président en 1967. Deux ans plus tard, en 1969, alors que Léonid Brejnev est premier secrétaire du parti communiste de l'Union soviétique, Heydər Əliyev est nommé au poste de premier secrétaire du Comité central du parti communiste d'Azerbaïdjan. En 1976 il devient membre sans droit de vote du Bureau politique du Comité central du Parti (ou politburo). Il occupe ce poste jusqu'en décembre 1982 quand Iouri Andropov le promeut à celui de vice-premier ministre de l'URSS. Heydər Əliyev devient du même coup le premier musulman membre de plein droit du Politburo. Il prend en charge la responsabilité des transports et des services sociaux.

Sa cote baissera à partir de la nomination en 1985 de Mikhaïl Gorbatchev au poste de premier secrétaire du Parti. Son orientation politique est désormais un handicap à l'heure de la Perestroïka. Sa disgrâce devient publique quand la Pravda, le journal du Parti, l'accuse de corruption, le qualifiant au passage d'« un des grands dinosaures communistes ». En octobre 1987, Gorbatchev donne un coup de balai sur la vieille garde brejnévienne et pousse Heydər Əliyev à démissionner du Politburo et de la direction du Parti communiste d'Azerbaïdjan, pour « raisons de santé ».

[modifier] Le retour au pouvoir de Heydər Əliyev

Heydər Əliyev retourne dans son Nakhitchevan natal en 1990, tandis qu'Ayaz Mütəllibov, plus jeune et partisan des réformes, devient premier secrétaire du Parti communiste d'Azerbaïdjan. C'est là qu'Əliyev va se réinventer. Il se redéfinit comme un nationaliste modéré et démissionne du Parti communiste en signe de protestation contre la répression brutale des manifestations de Bakou de janvier 1990 par les troupes soviétiques. Il se fait élire peu après député au parlemant d'Azerbaïdjan et, en 1991, il est élu président de l'assemblée locale de la République autonome de Nakhitchevan. En 1992, il fonde son propre parti, le Parti du Nouvel Azerbaïdjan (Yeni Azərbaycan Partiyası, YAP), dont il devient président.

L'Azerbaïdjan proclame son indépendance le 30 août 1991, mais elle ne sera reconnue comme telle par la communauté internationale qu'à la fin du mois de décembre. La période qui suit immédiatement la déclaration d'indépendance sera très sombre pour l'Azerbaïdjan, qui s'enfonce dans un conflit sanglant avec l'Arménie pour le contrôle de l'enclave du Haut-Karabagh appartenant à l'Azerbaïdjan, mais peuplée d'Arméniens. Le président nationaliste Əbülfəz Elçibəy, qui a vite remplacé Mütəllibov, se tourne en 1992 vers Heydər Əliyev pour soutenir son gouvernement faible et inefficace. Əliyev est nommé vice-président du parlement d'Azerbaïdjan.

En 1993, l'Azerbaïdjan sombre dans le chaos et semble au bord de la guerre civile en raison des désastres militaires dans la guerre contre l'Arménie. Əbülfəz Elçibəy doit fuir la capitale en juin à la suite d'une tentative de coup d'État. Heydər Əliyev exerce l'intérim du chef de l'État et, suite à un marché conclu avec les instigateurs du putsch, il devient président du parlement d'Azerbaïdjan le 15 juin. L'assemblée l'élira président de la République par intérim neuf jours plus tard. Il est élu président de la République au suffrage universel le 3 octobre 1993 et prend ses fonctions le 10.

[modifier] Heydər Əliyev président

Durant toute la décennie suivante, Heydər Əliyev dirigera son pays d'une main de fer, encourageant les investissements étrangers et réprimant toute dissidence politique.

Heydər Əliyev connaîtra de grands succès en attirant les compagnies multinationales à investir massivement dans l'industrie pétrolière. L'Azerbaïdjan dispose de vastes réserves en pétrole et en gaz naturel sous la mer Caspienne, mais elles ont été fort mal exploitées durant la période soviétique. En 1997, le président Əliyev signe un contrat mirobolant avec le consortium pétrolier AIOC. Il est également un des promoteurs du projet controversé de plusieurs milliards de dollars visant à relier Bakou à Ceyhan en Turquie par un oléoduc transitant par la Géorgie, évitant ainsi la Russie et l'Iran, au grand dam de ces deux puissances.

Heydər Əliyev essaie également, mais sans succès, de résoudre le conflit du Haut-Karabagh par une action militaire en décembre 1993. Le bilan de celle-ci est estimé à 30 000 morts et le déplacement de 750 000 Azéris. Ce conflit reste encore aujourd'hui irrésolu, les Arméniens contrôlent toujours le Haut-Karabagh et les territoires alentour et des centaines de milliers de réfugiés attendent encore en Azerbaïdjan.

Le président Əliyev fait l'objet d'une tentative d'assassinat en 1995, en représailles à ses tentatives de nettoyer le pays de l'influence de la mafia des casinos turque. La police n'a toujours pas capturé les mafieux en question, parmi lesquels se trouverait Abdullah Çatlı.

[modifier] Fin de règne et succession

La santé de Heydər Əliyev commence à se détoriorer en 1999, année il doit subir un pontage coronarien au États-Unis. Il subit ensuite une opération à la prostate, puis est opéré d'une hernie. En avril 2003, il s'évanouit au moment où il prononce un discours en direct à la télévision. Əliyev retourne aux États-Unis le 6 août pour faire traiter une insuffisance cardiaque et des problèmes rénaux. Il renonce finalement à se représenter à l'élection présidentielle d'octobre mais il nomme son propre fils, İlham Əliyev, au poste de premier ministre (qui, par conséquent, assurerait l'intérim de la fonction présidentielle en cas de décès) et l'adoube comme candidat à la présidence de la République.

İlham Əliyev remporte l'élection du 15 octobre 2003, face à İsa Qəmbər. La mort de Heydər Əliyev, moins de deux mois plus tard, le 12 décembre, marque la fin d'une ère dans la politique azerbaïdjanaise.

[modifier] Liens externes

Précédé par
Əbülfəz Elçibəy

Heydər Əliyev
Président de la République d'Azerbaïdjan
(par intérim, puis de plein droit)
Suivi par
İlham Əliyev