Hastings Kamuzu Banda

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Hastings Kamuzu Banda (14 mai 1904 - 25 novembre 1997) a été le premier président du Malawi.

Originaire du Nyassaland, Hastings Banda a quitté son pays natal à l'âge de 12 ans. Après des études de médecine aux Etats-Unis, il s'établit en Ecosse. C'est de Glasgow que le docteur Banda s'oppose à la fusion de la colonie anglaise avec les deux Rhodésies (1953).

De retour au Nyassaland en 1958, après deux années passées au Ghana, reçu comme un héros dans son pays natal même s'il en a oublié la langue après 42 d'absence, Banda s'affirme comme un opposant décidé à la présence britannique et à la fédération imposée en 1953.

Leader écouté de la branche locale de l'ANC, il fonde le Malawi Congress Party puis profite de l'octroi, en 1961, du régime représentatif pour gagner les élections (censitaires). Le MCP devient de fait, une sorte de parti unique compte tenu de la faiblesse des autres formations d'opposition.

La sécession du Malawi en 1963 de la Fédération est le prélude à l'indépendance octroyée l'année suivante. Banda dirige d'abord une monarchie constitutionnelle, vite transformée, en 1966, en une République aux aspects bien souvent autoritaires mais qui reste membre du Commonwealth.

Dès sa prise de pouvoir, Banda va s'éloigner des mouvements nationalistes africains et, non sans les scandaliser, établir des relations avec ses voisins rhodésiens, sud-africains et portugais. A maintes occasions, Banda justifiera ce choix par l'enclavement géographique du Malawi qui interdit toute hostilité envers les Etats "blancs".

En 1971, Banda est élu président à vie. Il signe alors un accord avec l'Afrique du Sud (capitaux et armement contre des travailleurs). Chose curieuse, cette alliance ne faiblira pas, même quand le Malawi intègrera le groupe des Etats africains hostiles à Prétoria (SADCC).

Le début des années 90 marque la fin du pouvoir quasi absolu du vieux président. En 1992, il dissout le parlement, ce qui provoque des manifestations meurtrières dans le pays. L'année suivante, les oppositions ne faiblissant pas, le Malawi adopte enfin le multipartisme et pousse à la retraite son vieux dictateur qui meurt à 93 ans en 1997.