Hôtel du Parlement du Québec

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46° 48′ 32″ N 71° 12′ 51″ W / 46.808762, -71.214178

L'Hôtel du Parlement, à Québec.
L'Hôtel du Parlement, à Québec.
Avec la fontaine de Tourny
Avec la fontaine de Tourny

L'hôtel du Parlement du Québec est l'édifice abritant l'Assemblée nationale du Québec (jusqu'en 1968, l'Assemblée législative). Il a été construit d'après les plans d'Eugène-Étienne Taché entre 1877 et 1886 et est situé sur la colline parlementaire de Québec. L'Assemblée législative y tient sa première réunion le 27 avril 1886. Il succède à deux autres bâtiments, le premier ayant été démoli parce que devenu vétuste et le second ayant été la proie des flammes.

L'ensemble est de style néorenaissance Second Empire avec des toits à mansardes et des statues retraçant l'histoire du Québec sur toute la façade. Les armoiries du Québec sont gravées dans la pierre juste au-dessus de la porte centrale avec la devise du Québec: « Je me souviens ».

L'intérieur du bâtiment s'articule autour d'un escalier monumental et des deux chambres d'assemblée: celle de l'Assemblée nationale et celle du Conseil législatif (aboli en 1968). De plus, l'intérieur est principalement fait de bois rappelant les églises catholiques du Québec ainsi que de dorures et de marbres représentant le faste et le prestige de l'hôtel. De plus, les symboles de la dualité linguistique à laquelle le Québec est confronté s'y retrouve à plusieurs endroits, à savoir la fleur de lys ainsi que l'acronyme latin « VR » signifiant Victoria Regina (reine Victoria).

Sommaire

[modifier] La façade

Sur la façade se trouve la tour du Parlement sur laquelle flotte le fleurdelisé depuis le 21 janvier 1948.

La fontaine de l'entrée principale est dédiée aux Amérindiens et entourée des sculptures de Louis-Philippe Hébert :

  • La halte dans la forêt (1889) : elle représente la famille amérindienne du groupe des Abénaquis;
  • Le pêcheur à la nigogue (1891)

Deux groupes allégoriques couronnent en outre les avant-corps gauche et droit de l'édifice : Poésie et Histoire ainsi que Religion et Patrie. Ils furent réalisés et coulés à Paris (France) en 1894 par Louis-Philippe Hébert.

Plusieurs statues de bronze ornent les niches de la façade de l'hôtel. Les sculptures représentent des personnages de l'histoire du Québec. On y retrouve :

  • Charles-Michel de Salaberry, colonel et héros de la bataille de Châteauguay en 1812 : une œuvre de Louis-Philippe Hébert installée en septembre 1894;
  • François-Gaston de Lévis, chevalier et duc de Lévis, il mène les troupes françaises à la victoire lors de la bataille de Sainte-Foy en 1760 : une œuvre de Louis-Philippe Hébert installée en novembre 1894;
  • Guy Carleton, baron de Dorchester, gouverneur général de l'ensemble des colonies britanniques en Amérique du Nord dont la Province de Québec et le Bas-Canada de 1768 à 1778 et de 1785 à 1795 : une œuvre d'Alfred Laliberté coulée à la fonderie Mitchell de Montréal en 1916;
  • Jacques Cartier, découvreur du Québec en 1534; sa statue n'est pas sur la façade, par contre la tour principal lui ait dédié
  • Jacques Marquette, père jésuite explorateur de la Louisiane française en 1672;
  • James Bruce, Lord Elgin, gouverneur général du Canada-Uni de 1847 à 1854 : une œuvre de Louis-Philippe Hébert installée en février 1892;
  • James Wolfe, major général, il mène les troupes britanniques à la victoire lors de la bataille des plaines d'Abraham en 1760 : une œuvre de Louis-Philippe Hébert installée en mai 1894;
  • Jean de Brébeuf, père jésuite missionnaire auprès des Hurons en 1648 et canonisé parmi les Saints-Martys-Canadiens;
  • Jean Talon, comte d'Orsainville, premier intendant de la Nouvelle-France de 1665 à 1668 : une œuvre d'Alfred Laliberté coulée à la fonderie Mitchell de Montréal en 1916;
  • Louis de Buade, comte de Frontenac, gouverneur de la Nouvelle-France de 1672 à 1682 et de 1689 à 1698 : une œuvre de Louis-Philippe Hébert installée en septembre 1890;
  • Louis-Joseph de Montcalm, lieutenant-général, il mène les troupes françaises lors de la bataille des plaines d'Abraham en 1760 : une œuvre de Louis-Philippe Hébert installée en mai 1894;
  • Paul de Chomedey de Maisonneuve, fondateur de Ville-Marie (Montréal) en 1642;
  • Pierre de Boucher de Boucherville, gouverneur de Trois-Rivières de 1662 à 1667 et fondateur de la ville de Boucherville;
  • Robert Baldwin, premier ministre du Canada-Uni au Canada-Ouest de 1848 à 1851;
  • Samuel de Champlain, fondateur de la ville de Québec en 1608 : une œuvre de Raoul Hunter réalisée en 1967;

[modifier] Galerie des présidents

La galerie est un corridor de l'hôtel exposant sur ses murs l'ensemble des portraits des anciens présidents de l'Assemblée nationale.

[modifier] Hall d'entrée

Orné d'un escalier central, le hall mène au restaurant Le Parlementaire et aux salles de l'Assemblée nationale et du Conseil législatif. Sur le même étage, l'on y retrouve les salles de conférences de presse. De plus, plusieurs œuvres d'art y sont exposés, dont des toiles et des vitraux.

[modifier] Hot room

La pièce Hot room est l'endroit où les parlementaires sont interrogés par les journalistes avant ou après les séances. Elle se trouve dans l'aile nord de l'hôtel. Auparavant, la pièce utilisée était le hall situé entre la Salle de l'Assemblée nationale et la Salle du Conseil législatif.

[modifier] Restaurant Le Parlementaire

De style Beaux-Arts, le restaurant fut construit dans la cour intérieure de l'hôtel et inauguré en 1917. Il accueille les parlementaires, les dignitaires et les visiteurs. En autre reconnu pour sa cuisine québécoise, le restaurant a accueilli le débat des chefs télévisé lors de la campagne électorale de l'élection générale de 2007.

[modifier] Salle de l'Assemblée nationale

La salle de l'Assemblée nationale est le lieu de rencontre des députés lors des travaux de l'Assemblée. La salle accueille également certaines commissions parlementaires lorsque l'Assemblée ne siège pas. Communément appelée le Salon bleu et entourée d'une tribune sur trois côtés, la salle comprend 125 bureaux pour chacun des députés. La table des greffiers se trouvent au centre alors que le fauteuil du Président est surmonté sur un piédestal sur le mur directement opposé à la porte d'entrée principale de la salle. Au-dessus du fauteuil se trouve un crucifix, symbole de l'histoire religieuse catholique du Québec, ainsi que le tableau Le débat sur les langues de la première législature du Bas-Canada et peint par Charles Huot entre 1910-1913.

[modifier] Salle du Conseil législatif

La Salle du Conseil législatif est aujourd'hui une salle amovible et sert entre autre aux commissions parlementaires et aux cérémonies protocolaires d'assermentation. Communément appelée le Salon rouge et entourée d'une tribune sur trois côtés, l'on y retrouve le tableau Le Conseil souverain du gouvernement royal de la Nouvelle-France et peint par Charles Huot en 1927-1929.

[modifier] Salle des drapeaux

Longtemps utilisé par la Tribune de la presse, on y retrouve aujourd'hui les drapeaux et les bannières ayant inspiré la création du fleurdelisé, le drapeau actuel du Québec.

[modifier] Le complexe du Parlement

Avec le temps, le palais législatif proprement dit fut flanqué d'autres bâtiments, dont les ailes de l'hôtel et formant le complexe du Parlement. L’ancien « bunker » (le refuge dans le cas d’une éventuelle guerre) du premier ministre est situé de l’autre côté de la Grande-Allée [dans l'édifice H (alias « Le Calorifère » de par son architecture)]. Cet édifice est occupé aujourd’hui par le Conseil du trésor[1]. De plus, quatre édifices font partie du complexe. Ceux-ci regroupent :

  • L'édifice André-Laurendeau, de style Beaux-Arts, fut construit selon les plans des architectes Lacroix, Drouin et Bergeron de 1935 à 1937 afin de loger les bureaux du ministère de la Voirie (aujourd'hui, Transports Québec). Toutefois, de nos jours, l'édifice abrite le bureau du lieutenant-gouverneur ainsi que les locaux des correspondants parlementaires de la Tribune de la presse. Le granit gris de Saint-Sébastien (...) a été utilisé pour habiller les deux premiers étages de l’édifice André-Laurendeau, de même que le revêtement, les colonnes, les chapiteaux, l’entablement et la balustrade. Par ailleurs, le parement à refends des sept étages supérieurs est en calcaire de la formation de Deschambault de Saint-Marc-des-Carrières[2]. L'édifice porte son nom actuel depuis 1980 en l'honneur de l'ex-rédacteur en chef du journal Le Devoir qui a lutté pour l'affirmation nationale du Québec, André Laurendeau;
  • L'édifice Honoré-Mercier, de style Moderne, fut construit de 1922 à 1925 par l’architecte Raoul Chênevert pour loger certains bureaux du gouvernement, dont le Cabinet du premier ministre ainsi que la Salle du Conseil des ministres (Conseil exécutif). Le revêtement de la base de l’édifice est en granit rouge gneissique de l’ancienne carrière de Charlesbourg (cette carrière n’existe plus, le parc des Verveines y a été aménagé). Le rez-de-chaussée est fait en pierre de taille avec un revêtement en granit gris-bleu de Rivière-à-Pierre. Les trois étages supérieurs sont recouverts de pierre de taille de la formation de Deschambault de Saint-Marc-des-Carrières. L’intérieur de l’édifice Honoré-Mercier est en marbre rose pâle du Tennessee qui est utilisé principalement pour le dallage des sols. Le marbre Botticino de Brescia en Italie a été utilisé pour la balustrade et les pilastres du hall central du bâtiment. Le marbre blanc italien lambrisse les passages. Les plinthes à la base des lambris, des pilastres et de la balustrade sont faits du marbre noir Missisquoi de la municipalité québécoise de Philipsburg. Les murs des cages d’escalier, ainsi que les murs du vestibule sont lambrissés en travertin, importé de France. Les murs extérieurs donnant sur le boulevard René-Lévesque, sont recouverts de granit gris de Stanstead et d’anorthosite Noir Cambrien. Cette pierre est également utilisée pour construire les escaliers et les murets de soutènement dans la Promenade des Premiers Ministres[3];
  • L'édifice Jean-Antoine-Panet fut construit de 1931 à 1932 pour le compte du ministère de l’Agriculture par les architectes Auger, Beaulé et Morissette. Il fut nommé ainsi en l'honneur du premier orateur de la Chambre de l’Assemblée du Bas-Canada, Jean-Antoine Panet. Depuis 1980, il abrite les services administratifs du Parlement du Québec. Le bâtiment est revêtu de pierres à refends et on a utilisé le granit gris de Scotstown pour les deux premiers étages de l’édifice ainsi que pour ses colonnes, chapiteaux, entablement et le parapet décoré de deux vases d’amortissement. Les cinq étages supérieurs sont habillés d’un appareil à refends formé de longues pierres de calcaire de Saint-Marc-des-Carrières[4];
  • L'édifice Pamphile-Le May fut construit de 1910 à 1915 par les architectes J. Omer Marchand et George-Émile Tanguay afin de loger des bureaux du gouvernement et la Bibliothèque du Parlement. L'édifice fut nommé en l'honneur de Léon-Pamphile Le May, premier conservateur de la Bibliothèque. Les murs extérieurs sont en calcaire de Saint-Marc-des-Carrières et en granit de Rivière-à-Pierre. Les murs intérieurs sont en marbre rouge belge, mais les colonnes de la nef sont en marbre italien Rosso Verona (la base des colonnes est du marbre vert des Alpes). Le plancher du hall de l’édifice est recouvert du marbre rose du Tennessee et le plancher des mezzanines est en marbre blanc de Carrare en Italie.L’intérieur de la Bibliothèque est très beau. Le vaisseau a une hauteur de 7 mètres et une longueur d’environ 57 mètres. Les colonnes de chaque côté de l’allée centrale, contribuent à la somptuosité de l’ensemble. L’immeuble présente un toit à lucarnes souligné par une corniche en saillie et des fenêtres ornées de reliefs de pierre. Deux fausses façades occupent les extrémités du bâtiment. Un avant-corps sert d’amorce à une passerelle décorée qui relie l’immeuble à l’édifice de l’Hôtel du Parlement[5].

[modifier] Notes

  1. Parlement - Québec
  2. Édifice André-Laurendeau - Québec
  3. Édifice Honoré-Mercier - Québec
  4. Édifice Jean-Antoine-Panet - Québec
  5. Édifice Pamphile-Le May - Québec

[modifier] Bibliographie

  • Gaston Deschênes. L'Hôtel du Parlement : mémoire du Québec, Saint-Lambert : Stromboli, 2007, 263 p. ISBN 978-2-921800-23-5
  • Luc Noppen. L'Hôtel du Parlement, témoin de notre histoire, Sainte-Foy : Publications du Québec, 1996, 204 p. ISBN 2-551-16328-5
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