Hétérocentrisme

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L'hétérocentrisme est l'occultation des relations non hétérosexuelles, la conception de l'hétérosexualité comme «norme» et la définition de toutes les autres comme «perverses» ou «anormales».

Ainsi, les institutions de la plupart des pays reconnaissent l'union hétérosexuelle, mais encore rares sont ceux dans lesquels l'homosexualité a acquis une reconnaissance égale (mariage homosexuel, adoption d'enfants par un couple homosexuel, etc). De même, la publicité et les médias en général transmettent presque exclusivement des images de couples hétérosexuels, car elle se veut toucher la grande majorité des personnes. Il est difficile d'afficher une identité qui ne corresponde pas à ce modèle dominant, sous peine de subir des discriminations[1].

Lorsque les homosexuels sont représentés, c'est en général d'une manière caricaturale — et bien plus souvent des gais que des lesbiennes[2]. La représentation des homosexuels dans les séries télévisées est récente. Elle est encore rarissime dans les médias destinés aux enfants.

Le fait qu'il semble «normal» de pouvoir afficher son hétérosexualité en public, alors qu'afficher une relation homosexuelle choque encore beaucoup de gens au point d'engendrer violences verbales et physiques est surtout due à l'occultation quasi-totale de ceux qui sont désignés comme ne représentant que le dixième [3] de la population, n'étant en rien représentative de ce qui est, mais seulement de ce qui est admis, à l'instar de tout comportement ou appartenance à un groupe mis hors-la-loi durant suffisamment longtemps pour créer un atavisme.

Ainsi dans une société où l'affichage d'un comportement hétérosexuel entrainerait les mêmes conséquences que celles encourues par les homosexuels dans une société homophobe, aussi rares seraient ceux acceptant de prendre le risque d'afficher leur hétérosexualité, justifiant du même coup leur absence de représentation et la négation de leur existence.

D'autres modèles de relations ou d'affirmations, tels que (polyamour, asexualité, pansexualité mais aussi transsexualité...) n'ont quasiment aucune représentation dans la société actuelle pour les mêmes raisons.

[modifier] Notes et références

  1. Erving Goffman, Stigmate. Les usages sociaux des handicaps, 1963.
  2. Françoise Guillemaut, "Images invisibles : les lesbiennes", dans La Peur de l'autre en soi, du sexisme à l'homophobie, Québec, VLB, 1994.
  3. Gai Écoute - Une personne sur dix

[modifier] Voir aussi