Héroïne

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Diacétylmorphine
Structure de la diacétylmorphine
Général
Formule brute C21H23NO5
DCI {{{DCI}}}
Nom IUPAC (5α,6α)-7,8-didehydro-
4,5-epoxy-17-methylmorphinan
-3,6-diol diacetate (ester)
Numéro CAS 561-27-3
Numéro EINECS {{{EINECS}}}
Code ATC N02AA09
Apparence poudre blanche (sel acide)

poudre marron (sel basique)

Pharmacologie
Voie d'administration IV, respiratoire, orale
Métabolisme Désacéthylation rapide
en 6-monoacéthylmorphine
Demi-vie 3 minutes
Excrétion
Caractère psychotrope
Catégorie Dépresseur
Mode(s) de
consommation
  • Inhalation : prisée ou fumée
  • Injection intraveineuse
  • Ingestion
Autres noms
  • Dope, Came
  • Meumeu
  • Rabla
  • Blanche
  • Smack, Jazz, Slow
  • Poudre, Drepou
  • Cassonade, Brown Sugar, Brown
Unités du SI & CNTP,
sauf indication contraire.

L'héroïne ou diacétylmorphine est obtenue par acétylation de la morphine, le principal alcaloïde issu du pavot. Puissant dépresseur du système nerveux central, elle provoque une forte dépendance physique et psychique, poussant à la toxicomanie. En Occident, elle est classée comme stupéfiant.

Sommaire

[modifier] Historique

Bouteille d'héroïne de Bayer
Bouteille d'héroïne de Bayer

Elle a été synthétisée pour la première fois depuis la morphine en 1874 par le chimiste anglais C.R.Alder Wright[1] mais son potentiel ne sera pas reconnu. Elle est de nouveau synthétisée en 1898 par Heinrich Dreser, un chimiste allemand de l'entreprise pharmaceutique Bayer qui l'exploitera comme médicament pour différentes affections respiratoires dont la tuberculose.[1] On lui donna le nom d'héroïne, du terme allemand heroisch (« héroïque ») car on pensait qu'elle permettrait de soigner l'addiction à la morphine sans induire d'accoutumance[1], très répandue à l'époque notamment chez les soldats de la guerre de Sécession ou ceux de la guerre de 1870. Ironie du sort, car la morphine elle-même avait été préconisée comme substitut à l'opium. On n'a donc pas prévu que l'héroïne allait devenir l'un des fléaux du XXe siècle. En effet, elle était vendue librement en pharmacie comme pilule antitussive, contre l'asthme, la diarrhée et même comme somnifère pour enfants. À cette époque, on n'avait pas pris conscience du danger de nombreuses drogues, la plupart des substances connues (opiacés, cocaïne, etc.) étaient alors en vente libre en pharmacie dans la plupart des pays [2].

L'héroïne devient vite un problème de santé publique et dès 1918, la Société des Nations s'engage dans une campagne contre l'héroïne avançant qu'un produit aussi dangereux doit être supprimé par une action internationale. En 1920, c'est le corps médical américain lui-même qui en demande la prohibition. En 1923, un premier texte international règlemente l'usage d'héroïne même si dès 1925 un sociologue américain L. Kolb souligne que l'héroïne n'est pas criminogène en elle-même mais est consommée majoritairement par des populations appartenant à ces milieux.[1]

L'Europe attendra 1931 pour reconnaître à son tour que le peu d'intérêt thérapeutique du produit ne compense pas son coût social.[1]

En 1956, son usage médical est totalement interdit aux États-Unis ce qui ouvrira la voie à la Convention unique sur les stupéfiants de 1961.[1]

La Convention unique sur les stupéfiants de 1961 porte principalement sur la coca, l'opium, le cannabis et leurs dérivés. L'héroïne sera progressivement interdite dans la plupart des pays à mesure qu'ils adaptent leur législation propre et classée comme stupéfiant. Elle reste très exceptionnellement utilisée dans certains traitements de substitution, sous surveillance médicale stricte.[1]

[modifier] Chimie

« Héroïne » est son nom usuel, son nom scientifique étant diamorphine ou encore diacétylmorphine.

Elle est liposoluble.

[modifier] Synthèse

L'héroïne (diacétylmorphine) est un opiacé semi-synthétique obtenu à partir de la morphine, elle-même tirée du latex du pavot (Papaver somniferum). Elle est obtenue par acétylation de la morphine. L'équipement nécessaire à la production est sommaire même si un laboratoire et des compétences minimums sont requises pour obtenir un produit de qualité. Nombre de laboratoires sont en fait des campements temporaires installés dans les endroits reculés des zones de production.[3] L'héroine pure est de couleur blanche, mais la drogue produite dans ces laboratoires est de couleur plus ou moins brunâtre selon le degré de pureté, mais aussi des produits de coupes ajoutés par la suite.

La production passe par différentes étapes intermédiaires. Certaines de ces étapes sont omises selon les compétences du chimiste et le temps disponible, notamment les étapes de purification qui permettrait l'obtention d'un produit plus pur. [3]

L'opium est dissout dans de l'eau chauffée. On y ajoute de la chaux aérienne qui convertit la morphine de l'opium en morphénate de calcium, soluble dans l'eau, puis on y ajoute du chlorure d'ammonium afin d'obtenir la morphine base par précipitation. Celle-ci sera récuperée par filtrage pour la suite de la synthèse. A ce stade, la morphine base est de couleur café, d'un brun foncé provenant des nombreuses impuretés présentes. Une étape supplémentaire de purification peut être pratiquée. La morphine base est alors dissoute dans de l'eau chauffée, de l'acide chlorhydrique est ajouté afin de transformer la morphine base non-soluble en chlorhydrate de morphine soluble dans l'eau. On utilise enfin du charbon actif qui absorbe les impuretés présentes. La morphine est récuperée par précipitation puis filtrée. L'opération peut être répetée plusieurs fois jusqu'à obtention d'une poudre bien blanche. La morphine base est ensuite traitée avec de l'anhydride acétique pour obtenir l'héroine base. Dans les laboratoires artisanaux, des grandes marmites utilisées pour la cuisson du riz sont utilisées [4]. On y met la morphine que l'on recouvre d'anhydride acétique et d'un peu d'acide sulfurique. Le pot est recouvert grâce à un couvercle et de torchons humides sur les bords. Celui-ci sera chauffé pendant 4 à 5 heures à une température de 85°C en évitant l'ébulition jusqu'à ce que la morphine soit entièrement dissoute. Après cette opération, il reste une mixture d'eau, d'acide acétique et de diacétylmorphine (héroine) dans le récipient. On ajoute ensuite trois fois le volume d'eau avec une petite quantité de chloroforme qui permettra de dissoudre les impuretés. Le chloroforme se concentre au fond du récipient sous la forme d'une couche de liquide visqueux et rougeatre non miscible à l'eau. On récupère la couche aqueuse contenant l'héroine et celle-ci peut être traitée avec du charbon actif pour purifier encore davantage le produit. L'héroine base est enfin précipitée avec du carbonate de sodium préalablement dissout dans de l'eau chaude, à raison de 2.2Kg par Kg de morphine. Le carbonate de sodium dissout est ajoutée à la solution aqueuse contenant l'héroine, convertissant l'héroine en heroine base non soluble qui sera ainsi précipitée, récuperée par filtrage puis séchée. Des étapes supplémentaires de purification à l'aide de charbon actif peuvent encre être pratiquées selon la qualité désirée si l'héroine n'est pas bien blanche à ce stade. Un kilogramme de morphine permet d'obtenir 700 grammes d'héroine.[4]

L'héroine base peut être vendue telle quelle pour être fumée, après mélange avec divers produits de coupe pour augmenter le volume. L'héroine base n'est pas directement soluble dans l'eau pour être injectée, l'ajout d'un acide (citron, vinaigre ou acide citrique) est alors nécessaire. Celle-ci est parfois mélangée avec un volume égal de caféine[5] afin de réduire le point de fusion du produit, ce qui facilite sa consommation par inhalation (fumée).[réf. nécessaire] C'est ce qui est nommé Héroine N°3.

Une étape supplémentaire nécessitant de l'alcool, de l'éther et de l'acide chlorhydrique permet de transformer l'héroine base en chlorhydrate d'héroine, ou Héroine N°4, soluble dans l'eau. Certains chimistes passeront par plusieurs étapes de purification intérmédiaires entre chaque transformation afin d'obtenir un produit plus pur.

Une troisième sorte d'héroine produite au Mexique existe bien que celle-ci ne soit exportée qu'aux États-Unis : le black tar (goudron noir).[6] C'est une héroine impure se présentant sous la forme d'une pâte, plus ou moins solide de couleur noire ou brunâtre, à l'aspect plus proche de l'opium que d'une poudre. C'est une forme impure de la drogue, celle-ci est produite par les paysans mexicains qui n'ont qu'une faible expérience dans la culture du pavot et la production d'héroine. Ceux-ci omettent nombre d'étapes dans le procédé de fabrication en transformant directement la morphine contenue dans l'opium en héroine, sans passer par les étapes intermédiaires.[6]

La dénomination Héroine N°3, Héroine N°4 correspond aux différents stades de fabrication, la morphine base correspondant théoriquement à l'Héroine N°2.

[modifier] Pharmacologie

C'est un dépresseur du système nerveux central.[7] Elle a une action analgésique et sédative comme les opiacés ainsi qu'une puissante action anxiolytique et antidépressive.[1]

[modifier] Métabolisme

Dans l'organisme, elle est métabolisée en monoacétylmorphine puis en morphine par le foie.[1]

[modifier] Usage détourné et récréatif

[modifier] Formes

L'héroïne pharmaceutique se présente sous la forme d'une poudre blanche très fine, mais dans la rue, elle peut se présenter sous la forme de poudres brunes, beiges ou blanches, plus ou moins fines. Il arrive que le produit soit compressé sous forme de « cailloux » lors de son conditionnement. On trouve également une forme solide ou pâteuse, très impure, produite au Mexique et importée aux USA, le black tar ; son importation en Europe est anecdotique.[6] La couleur et l'apparence du produit dépendent de sa pureté (certaines étapes de la production permettant d'obtenir un produit plus pur et blanc étant omises) mais également des produits de coupe utilisés. La couleur n’est cependant pas une indication fiable pour juger de la qualité, pas plus que la présentation sous forme de « cailloux » : il est très facile de recompresser la poudre après coupage.[réf. nécessaire]

Il existe des appellations sous forme de numéros. Celles-ci définissent des préparations différentes :

Héroïne N°3[8]

Aussi désignée sous les termes héroïne brune, brown-sugar, brown, golden brown, cassonade ; il s'agit d'héroïne-base, contrairement aux sels (chlorhydrates et sulfates) celle-ci est traditionnellement produite — afin d'être fumée — et consommée en Asie du sud-est car elle n'est pas soluble dans l'eau bien que certains consommateurs ajoutent du vinaigre ou du citron pour la transformer en sels (acétates et citrates) afin de la rendre soluble et injectable. Celle-ci est occasionnellement mélangée à des produits de coupe (caféine) présentant un point de fusion plus bas facilitant son inhalation lorsqu'elle est fumée. Elle se présente comme une poudre granuleuse de couleur brune à grise. Elle est obtenue à partir de l'héroïne acétylée.

Héroïne N°4[8]

Aussi désignée sous les termes Héroïne blanche, blanche,  ; il s'agit du produit sous forme de sel soluble dans l'eau, en général du chlorhydrate d'héroïne. Elle se présente comme une poudre blanche à beige très fine et légère. Elle est obtenue en poussant plus loin le raffinage de la morphine. Elle est traditionnellement produite dans le triangle d'or mais aussi au Liban, en Syrie, au Pakistan.

Héroine N°1 et N°2

Ces appellations ne sont pas utilisées. Elles correspondent théoriquement aux produit intermédiaires de la fabrication, l'héroïne N°2 correspondant à la morphine-base.

[modifier] Habitudes de consommation

L'héroïne se présente sous forme de poudre brune, rarement blanche. Elle est toujours coupée (de 90 à 95%[1]) avec d'autres produits psychoactifs ou non, voire toxiques (caféine pour 86 % des échantillons, paracétamol pour 79 %[9]). La composition comme le degré de pureté sont variables.

L'héroïne peut se consommer par :

  • injection intraveineuse, l'effet apparaît au bout de 3 à 10 minutes et s'estompe au bout de 5 heures[10] ;
  • inhalation (fumée ou prisée), l'effet analgésique est alors dominant.[10]

L'injection présente des risques accrus de surdose ou d'infections cutanées graves. L'héroïne a longtemps été associée à l'injection intraveineuse du fait des ravages sanitaires qu'avait provoqué ce mode de consommation dans les années 1970. Mais les campagnes de prévention et d'information sur cet usage qui permettait la transmission d'un certain nombre d'infections via les échanges de seringues (sida, hépatites B et C) ont fait considérablement baisser ce mode de consommation, au point qu'il est considéré comme minoritaire dans les pays occidentaux.[11]

Si les risques de transmission infectieuse sont considérablement réduits par la consommation en inhalation prisée, ils restent présents du fait de l'échange des pailles qui transportent le même type d'infection, dont la tuberculose en plus.

Elle est parfois consommée avec de la cocaïne (speed-ball) afin de compenser les effets dépresseurs de l'héroïne par les effets stimulants de la cocaïne.[12]

[modifier] Effets et conséquences

Elle agit sur la production d'endorphines en la réduisant - voire en la stoppant - en se liant sur les récepteurs spécifiques de la cellule. C'est ce processus qui est impliqué dans la dépendance physique où le corps ayant réduit sa production d'endorphine présente des symptômes physiques de manque de cette substance.

Du fait, de son fort caractère analgésique, elle peut masquer les douleurs dues aux infections.

En cas d'overdose, l'héroïne peut entraîner la mort par dépression respiratoire. Le surdosage étant généralement accidentel et imputé à une dose trop concentrée.[7]

[modifier] Effets recherchés

  • Flash,Relaxation, apaisement[10] ;
  • euphorie[10] ;
  • aide à la redescente des utilisateurs de substances à base de MDMA (ecstasy) [1].

Ces effets sont suivis d'un état de somnolence.

[modifier] Effets à court terme

  • Problèmes gastro-intestinaux[10] ;
  • Ralentissement du rythme cardiaque ;
  • Baisse de l'amplitude respiratoire[10] ;
  • Contractions importantes de la pupille (Myosis)[7];
  • Action antitussive[7] ;
  • Hypothermie.

[modifier] Effets à moyen terme

  • Baisse de l'appétit pouvant entraîner des carences alimentaires voire des problèmes buccodentaires[10] ;
  • constipation[10] et difficultés à uriner ;
  • insomnies ;
  • interruption des menstruations chez la femme.

[modifier] Effets à long terme

  • Forte dépendance physique et psychique[10] ;
  • accoutumance acquise aux opiacés ;
  • infections opportunistes du fait de l'état d'affaiblissement général[10] ;
  • troubles de l'humeur ;
  • apathie ;
  • problèmes cutanés.

[modifier] Dépendance

L'héroïne entraîne une forte accoutumance.

L'arrêt brutal d'héroïne peut provoquer un syndrome de sevrage autrement appelé manque.

La dépendance à l'héroïne peut, de nos jours, être traitée par des médicaments de substitution : méthadone ou buprénorphine (Subutex). Ces substituts sont des opiacés synthétiques. Ils ralentissent l'apparition des symptômes de sevrage, les repoussant sans pour autant les supprimer. Les effets euphoriques de ces substances sont moindres et leur demi-vie (durée d'action) est plus grande que celle de l'héroïne, permettant ainsi une prise quotidienne unique. La substitution permet également de couper les patients toxicomanes du milieu de la drogue.

La finalité étant le sevrage définitif à court ou long terme en baissant les doses afin d'atténuer graduellement les symptômes de manque.

La prise d'héroïne par voie intraveineuse est considérée comme un mode d'administration addictogène : cela induit une alternance cyclique entre un effet euphorisant rapide et intense, et un état de manque.

L'addiction à l'héroïne est décrite par un processus en trois étapes[13] :

  • La lune de miel : L'usager consomme pour le plaisir. Sa consommation est considérée comme contrôlée. Une tolérance s'installe ainsi qu'une dépendance psychique.
  • La gestion du manque : La dépendance physique apparaît. L'usager consomme pour éviter l'état de manque. Il développe souvent une polyconsommation de gestion du manque (consommation de benzodiazépines, alcool, etc.).
  • La galère : Le manque est omniprésent. La dépendance est majeure avec des comportements de perte de contrôle. L'héroïnomane sera alors capable de tout pour financer sa consommation.

[modifier] Traitements de l’héroïnomanie

Icône de détail Articles détaillés : addiction, toxicomanie et sevrage (toxicologie).

Le traitement de la dépendance à l'héroïne est long et vise à obtenir l'abstinence. Il nécessite souvent une aide extérieure.[13]

La première phase de ce traitement passe par un sevrage où un traitement médical aide l'usager à supporter les symptômes du manque.

Cette aide extérieure peut se manifester de différentes façons obligation de soins, début de prise en charge sanitaire via une structure de premier plan type site d'injection supervisée, mise en place d'un traitement de substitution, hospitalisation en cure de désintoxication voire post-cure.

[modifier] Statistiques

En 2002, en France, on estime le nombre d’expérimentateurs d’héroïne parmi les 18-75 ans à 0,7%[14]. En France, en 2005, on comptait 160 000 héroïnomanes dont la moitié suivait un traitement substitutif aux opiacés (buprénorphine, méthadone, etc.).

Selon le rapport de l'OICS du 1er mars 2006 :

  • L'abus d'héroïne est peu répandu en Afrique avec un taux annuel de prévalence de l'abus d'opiacés de 0,2% (pour la période 2002-2004, chez les individus agés de 15 à 64 ans), chiffre inférieur à la moyenne mondiale de 0,3%.
  • En Europe, la prévalence annuelle de l'abus d'opiacés est de 0,8 % (et atteint même 1,7 % en Lettonie).
  • Aux États-Unis, les héroïnomanes représenteraient 0,1% de la population.
  • L'abus d'héroïne ne pose pas de problème majeur en Amérique du Sud ou en Océanie.
  • En Asie de l'est et en Asie du sud-est, les opiacés restent les principales drogues consommées.
  • Dans les pays d'Asie centrale, la principale drogue donnant lieu à des abus est désormais l'héroïne.

[modifier] Jargon

[modifier] Vocabulaire

  • Accrocher, être accro : le fait d'être dépendant.
  • Alu, taper un alu : voir Chasser le dragon : méthode consistant à inhaler les vapeurs d'héroïne chauffée, la plupart du temps, sur une feuille d'aluminium (d'où le nom) par le dessous.
  • Fixer, shooter, se faire (ou se mettre) un taquet, se faire un trou, caler : synonyme d'injecter.
  • Flash : sentiment d'euphorie intense immédiatement provoqué par la prise d'héroïne et plus ou moins intense en fonction du mode de consommation.
  • Héroïnomane : usager d'héroïne.
  • Paille : petit tube creux permettant l'inhalation de la substance.
  • Pompe, shooteuse, fix, flute, stylo : seringue.
  • Rails, traces, lignes, gouttes, tracks, trait : disposition en petits tas filiformes en vue d'inhalation à l'aide d'une paille.
  • Nourrir le singe : sentiment d'avoir une autre personne à nourrir en héroine, effet du manque.
  • Kepa, kep's, bonbonne, meug : petits paquets dans lesquels sont conditionnées les doses destinées au commerce au détail. Ces termes ne sont pas spécifiques à l'héroïne.
  • Shoot, fix, flush, caler : injection.
  • Came, Hélène, keuch, smack, brune, brown, meumeu, rabla, schnouf, poudre, peuf : termes d'argot désignant l'héroïne.
  • Piquer du blaze, piquer du zen, plonger : piquer du nez. On somnole, l'héroïne fait piquer du nez, on plane.
  • Taper : priser (ou plus simplement "sniffer").

[modifier] Termes apparentés

  • Héroïnomanie : terme composé de héroïne et de manie, du grec mania pour « folie, passion ». Il désigne une toxicomanie à l'héroïne, une consommation régulière et non-contrôlée d'héroïne, amenant un état de dépendance.
  • Héroïnomane : dérivé du précédent, désigne les personnes atteintes d'héroïnomanie.

[modifier] Production et trafic

Icône de détail Article détaillé : Trafic de stupéfiant.

Jusqu'au milieu des années 1970, les filières d'acheminement d'héroïne sont tenues par les français de la « French Connection » qui s'approvisionne en Turquie[15] et la mafia américaine héritière de Lucky Luciano. Après l'élimination de la « French connection » c'est la filière asiatique qui reprend le marché avec la Turquie ou l'Albanie comme pays de transit.[15]

En France, elle est remplacée dans les années 1980 par la filière nigérianne changeant ainsi de pays de transit mais pas de pays producteurs.[16]

L'année 2000 vit le commandeur des talibans, le mollah Mohammad Omar, décréter que la culture du pavot, étant anti-islamique, devait cesser, alors que le pays était considéré comme premier producteur mondial de pavot à cette date[17].

D'après, l'OICS dans son rapport du 1er mars 2006, l'Afghanistan est redevenu le premier producteur mondial de pavot à opium (87% de la production mondiale), 60% du produit transite par l'Asie occidentale et 20% par l'Asie centrale pour rejoindre ensuite essentiellement l'Europe mais aussi l'Amérique du Nord.
Mais c'est en Amérique du Sud notamment en Colombie qu'est produite et transformée près de 60% de l'héroïne disponible sur le marché américain où elle entrerait en passant par le Mexique.
Une partie de la production licite de pavot à opium des indes est détournée pour le marché clandestin et transformée et consommée sur place.

[modifier] Notes

  1. abcdefghijk Denis Richard, Jean-Louis Senon, Marc Valleur, Dictionnaire des drogues et des dépendances, Larousse, 2004 (ISBN 2-03-505431-1)
  2. (fr) L'aspirine : propriétés générales, applications. La somatose. L'héroïne, plaquette publicitaire de l'entreprise Bayer du début des années 1900 ventant les mérités de l'héroïne
  3. ab http://www.senliscouncil.net/modules/publications/008_publication/documents/Feasibility_Study Feasibility Study on Opium Licensing in Afghanistan
  4. ab Drugs Forum
  5. Analyses chimiques d'échantillons de cocaïne et d'héroïne consommés dans les rues de Genève entre 1999 et 2003
  6. abc http://www.interpol.int/Public/Drugs/heroin/default.asp Interpol "Drug Sub-Directorate - Heroin"
  7. abcd Yasmina Salmandjee, Les drogues, Tout savoir sur leurs effets, leurs risques et la législation, Eyrolles, coll. « Eyrolles Pratique », 2003 (ISBN 2-7081-3532-5)
  8. ab Michel Hautefeuille, Dan Véléa, Les drogues de synthèse, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 2002 (ISBN 2-13-052059-6)
  9. http://www.drogues.gouv.fr/fr/pdf/pro/etudes/Trend2003.pdf, Cinquième rapport national du dispositif TREND, Phénomènes émergents liés aux drogues en 2003.
  10. abcdefghij Amine Benyamina, Le cannabis et les autres drogues, Solar, 2005 (ISBN 2-263-03904-X)
  11. Drogues, savoir plus risquer moins, comité français d'éducation pour la santé et de la mildt, juillet 2000 (ISBN 2-908444-65-8)
  12. Michel Hautefeuille, Dan Véléa, Les drogues de synthèse, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 2002 (ISBN 2-13-052059-6)
  13. ab Marie-José Auderset, Jean-Blaise Held, Jean-François Bloch-Lainé, Héroïne, cocaïne... voyage interdit, De La Martinière, coll. « Hydrogène », 2004 (ISBN 2-7324-2712-8)
  14. http://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/eftxfbj6.pdf « Les adultes et les drogues en France : niveaux d’usage et évolutions récentes », OFDT, Tendances n° 30, juin 2003.
  15. ab Alain Labrousse, Géopolitique des drogues, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 2004 (ISBN 2-13-054186-0)
  16. Michèle Diaz, Marc-Eden Afework, La Drogue, Hachette, coll. « qui, quand, où ? », 1995 (ISBN 2-01-291469-1)
  17. '+'

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur l'heroïne.

[modifier] Articles connexes

Sur le trafic de l'héroïne

[modifier] Liens externes


[modifier] Bibliographie

Sur le trafic de l'héroïne et les services spéciaux
  • Agency of fear: opiates and political power in America, by Edward J. Epstein. G.P. Putman and sons, New York, 1977.
  • The politics of heroin in southeast Asia, by Alfred W. McCoy. The Washington Monthly Company, 1972. ISBN 0061319422
  • The Great Heroin Coup: Drugs, Intelligence, and International Fascism, par Henrik Krüger. Boston: South End Press, 1980. 240 pages. (D'abord publié au Danemark sous le titre "Smukke Serge og Heroinen" en 1976.) ISBN 0896080315
Sur la consommation dans le milieu rock

[modifier] Discographie