Guidobaldo del Monte

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Guidobaldo del Monte.
Guidobaldo del Monte.
Fontispice du Mechanicorum Liber (1577).
Fontispice du Mechanicorum Liber (1577).

Guidobaldo del Monte, ou Guidobaldi, ou encore Guido d'Ubalde[1] (né le 11 janvier 1545 à Pesaro dans la province des Marches - mort le 6 janvier 1607 dans son château de Montebaroccio), Marquis del Monte, est un mathématicien, philosophe et astronome italien du XVIe siècle. Ses travaux de statique annoncent la notion de travail mécanique. Il développa de nouvelles méthodes de calcul du centre de gravité pour des surfaces et des volumes variés.

[modifier] Biographie

Guidobaldo del Monte est né à Pesaro. Son père, Ranieri, qui appartenait à une riche famille urbinate, se distingua comme ingénieur au service du duc d'Urbin. Il écrivit deux traités sur les fortifications. En récompense des services rendus, le duc Guidobaldo II della Rovere l'anoblit et l'éleva d'emblée au rang de marquis del Monte. À la mort de son père, Guidobaldo hérita du titre de marquis.

Guidobaldo étudia les mathématiques à l'Université de Padoue en 1564, où il se lia d'amitié avec Le Tasse. Il est d'ailleurs probable que les deux hommes se connaissaient déjà avant l'université, car ils étaient du même âge, et avaient été élevés ensemble à la cour d'Urbino auprès du fils du duc dès 1556.

Guidobaldo servit comme soldat dans la campagne de Hongrie qui opposait les troupes des Habsbourg aux armées de l'Empire Ottoman. Guidobaldo revint ensuite s'établir dans son château de Montebaroccio dans les Marches, où il consacrait tous ses loisirs à l'étude des mathématiques, de la mécanique, de l'astronomie et de l'optique. Il apprit les mathématiques de Federico Commandino, et devint l'un de ses plus ardents disciples. Il avait pour condisciple Bernardino Baldi, avec qui il se lia également d'amitié.

Il correspondit avec les mathématiciens Giacomo Contarini, Francesco Barozzi et Galileo Galilei. Le mésolabe qu'il mit au point, un appareil permettant d'insérer une ou plusieurs moyennes proportionnelles sur un segment donné, et de tracer directement les polygones réguliers, fut repris dans son principe par Galilée lorsque celui-ci conçut son « compas géométrique et militaire ».

Guidobaldo contribua de manière essentielle à la promotion de Galilée au sein de l'Université. Galilée, jeune lettré talentueux de 26 ans sans emploi ni protection princière, venait de publier un essai intitulé « La balance hydrostatique ». Guidobaldo, impressionné par cet écrit, recommanda Galilée à son frère, le Cardinal Del Monte, qui présenta le jeune homme au duc de Toscane, Ferdinand Ier de Médicis[2]. Fort de cette protection, Galilée obtint en 1589 une chaire de mathématiques à l'Université de Pise. Guidobaldo devait à nouveau appuyer sa candidature en 1592, lorsqu'il brigua la succession à la chaire de mathématiques de la prestigieuse Université de Padoue, en dépit des machinations de Jean II de Médicis, le fils de Cosme Ier de Médicis. Son amitié pour Galilée n'empêcha pas Guidobaldo de critiquer le principe d'isochronisme des oscillations du pendule simple, une découverte fondamentale que le marquis des Marches jugea non-concluante.

Guidobaldo écrivit un traité de perspective qui fit date, les Perspectivæ Libri VI, publié à Pise en 1600 : cet ouvrage donne aux méthodes de la perspective linéaire, et particulièrement à la méthode du « point de distance », un fondement mathématique au moyen de véritables démonstrations géométriques. Plusieurs peintres et architectes, à l'exemple du scénographe Nicola Sabbattini, utilisèrent ce traité de géométrie dans l'élaboration de leurs œuvres.

Guidobaldo, resté célibataire, mourut sans enfants à Mombaroccio en 1607.

[modifier] Œuvres

  • Mechanicórum liber (1577), Pesaro. Traduction en italien en 1581.
  • Perspectivæ libri VI (1600), Pesaro.

[modifier] Notes et références

  1. Employé surtout par P. Duhem.
  2. Cf. (en) Arthur Koestler (trad. en français par Georges Fradier), Les Somnambules (The sleepwalkers), Hutchinson, UK, 1959 (réimpr. 1990), paperback, 624 p. (ISBN 0-14019-246-8), partie IV, « 8 Kepler and Galileo », p. 360, §2. Youth of Galileo