Gisèle Halimi

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Gisèle Halimi
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Nom Zeiza Gisèle Élise Taïeb
Naissance 1927
à Tunisie
Nationalité France France
Profession militante féministe et politique
Famille Fils : Serge Halimi

Gisèle Halimi, née Zeiza Gisèle Élise Taïeb en Tunisie en 1927, est une avocate et une militante féministe et politique française d'origine tunisienne.

Sommaire

[modifier] Biographie

Elle entre au barreau de Tunis en 1949 et poursuit sa carrière d'avocate à Paris en 1956.

Elle a été mariée, en secondes noces, avec Paul Halimi puis, en troisièmes noces, avec Claude Faux, ancien secrétaire de Jean-Paul Sartre dont elle a été l'amie et l'avocate.

Fortement engagée dans plusieurs causes, elle milite pour l'indépendance de son pays la Tunisie et aussi pour l'Algérie, elle dénonce les tortures pratiquées par l'armée française et défend les militants du MNA (mouvement national algérien) poursuivis par la justice française. Elle co-signe avec Simone de Beauvoir Djamila Boupacha, livre dans lequel elle obtient de nombreux soutiens et la participations de grands nom comme Picasso dont le portrait de Djamila Boupache figue sur la couverture.

Dans le même esprit, elle préside une commission d'enquête sur les crimes de guerres américains au Viêt Nam.

Féministe, Halimi est signataire en 1971 du Manifeste des 343, parmi 343 femmes qui déclarent avoir avorté et réclament le libre accès aux moyens anticonceptionnels et l'avortement libre.

Aux côtés de Simone de Beauvoir, elle fonde en 1971 le mouvement féministe Choisir la cause des femmes et milite en faveur de la dépénalisation de l'avortement.

Au procès de Bobigny en 1972, qui eut un retentissement considérable, elle défend une mineure qui s'était fait avorter après un viol, en faisant une tribune contre la loi de 1920. Ce procès a contribué à l'évolution vers la loi Veil de 1975 sur l'interruption volontaire de grossesse.

Élue à l'Assemblée nationale de 1981 à 1984 elle constate avec amertume que ses projets n'avancent pas autant qu'elle le souhaiterait et elle dénonce un bastion de la misogynie. Son amendement instaurant un quota pour les femmes aux élections a pourtant été voté à la « quasi-unanimité » par les députés, en 1982. La mise en échec de cet amendement revient au conseil constitutionnel qui le considéra comme une entrave à la liberté du suffrage et à la libre expression de la souveraineté nationale[1]. Bien que nommée par lui ambassadrice de la France auprès de l'UNESCO, d'avril 1985 à septembre 1986, elle se déclare déçue devant un Mitterrand qu'elle juge machiavélique. Elle rejoint Jean-Pierre Chevènement à l'occasion des élections européennes de 1994 (elle figure en seconde position sur la liste du MDC). Gisèle Halimi est également une des fondatrices de l'association altermondialiste ATTAC. L'activiste palestinien Marouane Barghouti lui a demandé d'être l'un de ses avocats.

Elle est la mère de Serge Halimi, journaliste au Monde diplomatique.

En mars et avril 2006, les chaînes RTL-TVi, TSR1 et France 2 ont diffusé Le Procès de Bobigny, un téléfilm de François Luciani dans lequel Anouk Grinberg interprète le rôle de Gisèle Halimi et Sandrine Bonnaire celui de la mère qui aida sa fille mineure à avorter.

Pour la promotion de Pâques 2006, Gisèle Halimi est promue au grade d'officier de la Légion d'honneur.

[modifier] Œuvres

  • Djamila Boupacha (1962) en collaboration avec Simone de Beauvoir ;
  • La cause des femmes (1973) ;
  • Avortement, une loi en procès (1973) ;
  • Le lait de l'oranger (1988) ;
  • Une embellie perdue (1995) ;
  • La nouvelle cause des femmes (1997) ;
  • Fritna (1999) ;
  • Avocate irrespectueuse ed. Plon (2002)
  • Le procès de Bobigny : Choisir la cause des femmes, préface de Simone de Beauvoir, éditions Gallimard, nouvelle édition 2006, avec un texte inédit de Marie-Claire C. ISBN 2070775151
  • La Kahina (2006)

[modifier] Note

  1. source : Amy G. Mazur, Appareils gouvernementaux chargés des droits des femmes, représentation et démocratie en France, Ministère de l'Emploi et de la Solidarité, Service des droits des femmes, Étude N°51, programme 1997, mai 2000, pp. 58-59.

[modifier] Voir aussi

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