Giovanni da Verrazano

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Giovanni da Verrazano
Giovanni da Verrazano
Sa statue à Greve in Chianti
Sa statue à Greve in Chianti

Giovanni da Verrazano (parfois écrit Verrazzano), et francisé en Jean de Verrazane, est un explorateur florentin né aux environs de 1485 et mort en 1528 aux Antilles.

Sommaire

[modifier] Jeunesse

Longtemps[1] on a écrit que Giovanni était le fils de Piero Andrea di Bernardo da Verrazzano et de Fiametta Capelli, d'une riche famille florentine, et qu'il est né au Val de Greve[2] près de Florence. Une autre hypothèse est proposée par les historiens modernes : il serait le fils d'Alessandro di Bartholommeo da Verrazzano et de Giovanna Gadagne, mariés en 1480 à Lyon[3]. Il se destina à une carrière maritime. Verrazano aurait participé à l'expédition aux Terres Neuves du Dieppois Thomas Aubert en 1508 comme capitaine d'un second vaisseau.[4] En 1517 il est au Portugal et en Castille et associé à Fernand de Magellan ; il passe ensuite quelques années au Caire et en Syrie.[5]

[modifier] Voyage de 1524

Fin 1523, il fut missionné par le roi François Ier pour explorer la zone comprise entre la Floride et Terre-Neuve, afin d'y découvrir un accès donnant sur l'océan Pacifique. Il partit de Dieppe, en France, longea la côte espagnole et après deux faux départs quitta Madère le 17 janvier 1524 à bord d'une caravelle, le Dauphiné pour traverser l'Atlantique en compagnie d'une cinquantaine d'hommes. Il accosta près de Cape Fear le 1er mars 1524 et après un bref arrêt longea la côte en direction du nord.

Voyage de Verrazano en 1524
Voyage de Verrazano en 1524

Un peu plus tard, dans ce qui est maintenant la Caroline du Nord, il crut apercevoir l'océan Pacifique derrière une étroite bande de terre. Il ne s'agissait en réalité que du lagon de la baie de Pamlico, long de cent trente kilomètres et dont la largeur atteint par endroits quarante huit kilomètres, séparé de l'Atlantique par les Outer Banks, une barrière d'îles sablonneuses. Cette erreur conduisit les dessinateurs de cartes, à commencer par le Vicomte de Maggiolo en 1527 et le frère de Giovanni, Girolamo da Verrazano, en 1529, à représenter l'Amérique du Nord quasiment coupée en deux parties reliées par un isthme. Cette interprétation erronée mit un siècle à être corrigée.

Plus loin, au nord, Verrazano découvrit la baie de New York, qu’il nomma Nouvelle Angoulême. De nos jours, le pont Verrazano rappelle cette visite. Il prolongea son voyage vers l'est, en direction du Maine, puis de Terre-Neuve, et rentra en France.

De retour après six mois de voyage, Verrazano préparait un nouveau départ pour trouver un passage vers l'Asie. Cependant ses navires furent réquisitionnés pour faire la guerre et la capture de François Ier à la bataille de Pavie mit fin à ce projet.[6]

[modifier] Voyage de 1526-1527

Pendant la captivité du roi de France, Verrazano fréquenta les cours de João III du Portugal et Henri VIII d'Angleterre. Alors que l'Europe apprenait le récit de la circumnavigation de Magellan et la découverte des Moluques, l'Espagne envoyait en avril 1526 Sébastien Cabot trouver un chemin vers le Pacifique. Au printemps de 1526 Verrazano était de retour en France où un nouveau projet se dessinait sous les auspices de l'amiral Philippe Chabot et de l'armateur Jean Ango.[7] En juin 1526 Verrazano quitta de nouveau les mers d'Europe avec son frère Girolamo et trois navires pour tenter de passer le Cap de Bonne-Espérance. Une tempête et une mutinerie empêcha les frères Verrazano de progresser mais le troisième navire atteignit l'océan Indien. Voulant gagner Madagascar, celui-ci piqua vers l'Est et le Nord jusqu'à Sumatra avant de rebrousser chemin vers les Maldives. L'équipage fit naufrage à Madagascar et quelques-uns survécurent pour gagner le Mozambique. Pendant ce temps les frères Verrazano remontaient la côte d'Afrique pour se rendre au Brésil, où ils firent cargaison de pernambouc. En septembre 1527 ils étaient rentrés en France. [8]

[modifier] Voyage de 1528 et mort

Un dernier voyage en 1528, raconté par Girolamo da Verrazano, les mena aux Antilles (peut-être en Guadeloupe)[9] où Giovanni aurait trouvé la mort auprès d'indigènes anthropophages.
On attribue parfois à Verrazano la mort de Jean Fleury ou Florin, un corsaire de Honfleur pendu par l'Espagne en 1527: cette version des faits fut réfutée par Prospero Peragallo en 1897-1900 mais apparaît encore dans certains livres depuis.[10]

[modifier] Notes et références

  1. Vincenzo Coronelli, Atlante Veneto, 1691.
  2. La ville de Greve in Chianti honore malgré tout son grand homme, dont la statue trône sur la place Matteotti, et dans ses environs, le château familial se visite.
  3. Jacques Habert, La vie et les voyages de Jean de Verrazane, Paris, Cercle du livre de France, 1964, p. 182.
  4. Jean-Antoine-Samson Desmarquets, Mémoires chronologiques pour servir à l'histoire de Dieppe et à celle de la navigation françoise avec un recueil abrégé des privilèges de cette ville Paris, Desauges, 1785, p. 100-101.
  5. Lawrence C. Wroth, The Voyages of Giovanni da Verrazzano, New Haven et Londres, Yale University Press, 1970, p. 9.
  6. Wroth, op. cit. p. 12-13
  7. Wroth, op. cit. p. 273s.
  8. Wroth, op. cit. p. 228-235.
  9. Michel Mollat, Giovanni et Girolamo Varrazano, navigateurs de François Ier Paris, 1982, p. 122.
  10. Wroth, op. cit. p. 255-262.
  • Giovanni da Verrazano - Le voyage de Giovanni da Verrazano à la Francesca (1524), in « Jacques Cartier, Voyages au Canada... » (1989), éd. La Découverte, Paris (ISBN 2-7071-1227-5)

[modifier] Voir aussi

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[modifier] Liens externes

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