Gianfranco Fini

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Président de la Chambre des députés italienne
Élu le: 30 avril 2008
Prédécesseur: Fausto Bertinotti
Successeur: en exercice
Date de naissance: 3 janvier 1952
Lieu de naissance: Bologne (Italie)
Parti politique: Alliance nationale
(coalition Peuple de la liberté)
Gianfranco Fini, le 27 avril 2004.
Gianfranco Fini, le 27 avril 2004.
Gianfranco Fini, le 27 avril 2004 au Pentagone.
Gianfranco Fini, le 27 avril 2004 au Pentagone.


Gianfranco Fini, (Bologne, 3 janvier 1952), est un homme politique italien, président du parti de l'Alliance nationale, vice-premier ministre de 2001 à 2006, ministre des Affaires étrangères de 2004 à 2006 dans le gouvernement Silvio Berlusconi III et président de la Chambre des députés depuis le 30 avril 2008.

Sommaire

[modifier] Vie privée

Fini est né à Bologne en Émilie-Romagne. D'abord marié avec Daniela Di Sotto dont il a une fille, sa nouvelle compagne est enceinte de deux mois, alors qu'il est encore marié avec la précédente, lorsqu'il participe en mai 2007 au « Family Day », ce qui crée la polémique. Il annonce le mois suivant sa séparation. Sa 2e fille naît en décembre 2007.

Il est diplômé en psychologie. Il est également de profession journaliste.

[modifier] Formation politique

Le début de sa carrière politique se passe au sein du « Front de la jeunesse », le mouvement des jeunes du MSI, un parti d'extrême-droite, Front dont il devient président en 1977.

[modifier] Carrière politique

En 1987, il succède à Giorgio Almirante comme secrétaire national du Mouvement social italien Movimento Sociale Italiano - Destra Nazionale, parti né de la nostalgie du fascisme et en reste le secrétaire jusqu'en 1990 (date à laquelle il est supplanté par Pino Rauti) et à nouveau à partir de juillet 1991.

C'est l'époque où il croit encore à un héritage social du fascisme [1] et défend la mémoire de Mussolini. Ainsi en janvier 1990, il déclare « Personne ne peut nous demander d'abjurer notre matrice fasciste » puis affirme que « Mussolini a été le plus grand homme d'État du XXe siècle. Et s'il vivait aujourd'hui, il garantirait la liberté des Italiens » [2]. En 1992, il précise que « …Celui qui a été vaincu par les armes mais non pas par l'histoire est destiné à goûter à la douce saveur de la revanche… Après presque un demi-siècle, le fascisme est idéalement vivant. », et en juin 1994: « Mussolini a été le plus grand homme d'État du siècle… Il y a des phases dans lesquelles la liberté n'est pas parmi les valeurs prééminentes. ».

En 1993, Fini est candidat à l'élection municipale de Rome et créait la surprise en supplantant tous les candidats de la droite traditionnelle. S'il rassemble sur son seul nom 46 % des électeurs, il est cependant battu par Francesco Rutelli. Néanmoins, son score marque le début de son ascension politique. Conscient d'avoir perdu à cause de l'étiquette fasciste dont se revendiquait le MSI, il décide de recentrer politiquement le vieux parti italien à l'instar de ce qu'avait fait le Parti communiste italien. Dans un premier temps, il récuse les termes de fasciste ou de néo-fasciste pour celui de post-fasciste.

Son entrée au gouvernement italien en 1994 dans la coalition de Silvio Berlusconi suscite encore des réticences, notamment à l'étranger où des ministres refusent de discuter avec leurs homologues italiens membres du MSI. Fini décide alors d'organiser un congrès de refondation destiné alors à adopter une nouvelle orientation politique pour un MSI, dont le nom est désormais en sursis.

[modifier] Le fondateur de l'Alliance nationale

La refondation du MSI a lieu au congrès de Fiuggi organisé du 25 au 29 janvier 1995. La rénovation politique entreprise est symbolisée par le changement de nom du parti en une Alliance nationale présidée par Gianfranco Fini. En recentrant son parti, il solde son passé fasciste. Le post-fascisme qu'il revendique consiste à abandonner toute référence au fascisme traditionnel, considéré dorénavant uniquement comme une référence historique, et à faire de l'Alliance nationale, un nouveau parti de droite modérée.

L'aile la plus dure de l'ex-MSI ne lui pardonne pas ce recentrage et abandonne le mouvement pour se regrouper dans d'autres formations.

Toutefois les propos plus ouvert de M. Fini continuèrent à secouer de temps à autre son parti dont les membres n'avaient pas tous complètement oublié leur ancien courant de pensées. Les derniers irréductibles à commencer par Alessandra Mussolini (petite-fille de Benito Mussolini) finirent par entrer en dissidence et quitter le parti en 2003, notamment après les propos de Gianfranco Fini déclarant en Israël que le fascisme « fut le mal absolu » du XXe siècle et que le règne de Mussolini fut « un chapitre honteux de l'Histoire de notre peuple » (italien)[2].

Certains de ses opposants, comme Francesco Storace leader de la région du Latium, contestent cet éloignement qu'ils décrivent comme une manœuvre politique et médiatique, mais que dans le fond l'opinion de M. Fini est restée inchangée. Ils finissent par fonder en 2007 La Droite.[2]

[modifier] Ministre du gouvernement Berlusconi (2001-2006)

De 2001 à 2006, Fini est vice-président du Conseil des ministres, dans le second gouvernement de Silvio Berlusconi. Il prend également le portefeuille des Affaires étrangères en novembre 2004 après le départ de Franco Frattini, suite à l'affaire Rocco Buttiglione.

Il a été jusqu'en 2004 l'un des 105 membres de la Convention sur l'avenir de l'Europe chargée de rédiger le Traité établissant une Constitution pour l'Europe, représentant le gouvernement italien.

[modifier] Présidence de la Chambre des députés

À la suite des élections législatives des 13 et 14 avril 2008 qui ont vu la victoire du Peuple de la liberté, un nouveau parti de droite rejoint par l'Alliance nationale, il a été élu, le 30 avril 2008, président de la Chambre des députés avec 335 voix (au 4e tour de scrutin).

[modifier] Positionnement politique

Après avoir répudié son passé de militant fasciste, il s'est positionné comme pro-Européen et pro-atlantiste. Après les attentats du 11 septembre 2001, l’Alliance nationale posta des affiches déclarant sa solidarité avec les États-Unis, tranchant avec le mépris autrefois affiché à leur encontre par les fascistes italiens.

Fini défend l'économie de marché et le capitalisme, marquant encore la rupture avec le corporatisme du fascisme Italien et du concept de « social de droite » de l’après-guerre qui faisait la part belle aux nationalisations et entreprises d’État.

Dans les campagnes des référendums de juin 2005 au sujet de l’insémination artificielle, Fini déclare qu’il voterait “oui” à trois mesures sur quatre, semant la confusion dans ses rangs, généralement plus alignés avec l’Église catholique.

Le 29 janvier 2006, après que le Sénat eut approuvé la nouvelle législation sur les drogues proposée par Fini (proposant un pas vers la dépénalisation de la consommation du cannabis), il admit avoir fumé du cannabis lorsqu’il était en vacances en Jamaïque avec quelques amis. De son propre aveu, il fut malade pendant deux jours. cf vidéo du Corriere (en italien) http://mediacenter.corriere.it/MediaCenter/action/player?uuid=0e45b01e-9233-11da-88b1-0003ba99c667

Il a rédigé les préfaces des éditions italiennes de La République, les religions, l'espérance (2004) et de Témoignage (2006) écrits par son ami Nicolas Sarkozy.

Sur ses relations avec Forza Italia et son leader :

  • « Le Cavaliere [c'est-à-dire Berlusconi] a détruit la Maison des libertés, et maintenant nous devrions frapper à sa porte, avec le chapeau bas et des cendres sur la tête ? Moi, retourner à la bergerie ? Je suis le président d'AN, pas une brebis. » (16 décembre 2007) ;
  • « Je partage la proposition de Berlusconi de donner au peuple du 2 décembre, au Peuple de la liberté, une voix unique au Parlement. C'est une page d'histoire de la politique italienne : le 13 avril naîtra un nouveau grand sujet politique, inspiré par les valeurs du Parti populaire européen et donc une alternative aux gauches. J'espère que nos amis de l'UDC veuille écrire cette page importante avec nous » (8 février 2008)[3]

Son absentéisme parlementaire est important : 2 465 absences sur 4 875 sessions (50,6 %).

[modifier] Références

  1. (« Je crois encore dans le fascisme, oui, j'y crois » - 19/08/1989)
  2. abc (en) Article de la BBC décrivant Gianfranco Fini.
  3. Les deux citations se retrouvent dans Se li conosci li eviti de Peter Gomez et Marco Travaglio, Chiarelettere, mars 2008

[modifier] Liens externes


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