Film érotique

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Un film érotique est un film à caractère sexuel où l'on dévoile la nudité des personnages, sans en montrer tous les aspects de la sexualité comme les pénétrations ou autres. Néanmoins, la notion d'érotisme qu'un réalisateur apporte à son film est très dépendante de sa propre vision de l'Érotisme. En effet, l'érotisme vient du degré de l'explicitation des actes sexuels joués par les acteurs. Les deux caractéristiques majeures de ces films sont donc une focalisation de l'histoire sur un scénario à caractère sexuel et la présentation d'acteur nus. Dans la majorité des cas la nudité se limite à cacher le sexe en érection pour les hommes et l'intimité sexuelle pour les femmes. De plus, les actes sexuels sont suggérés et non explicités. En conséquence, en France, la majorité des films regroupés sous l'appellation "érotique" sont des films déconseillés aux spectateurs de moins de 16 ans.

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] 1895 / 1951 : les années de censure

Dès 1895, année de la création du cinématographe, la bobine de Serpentine dance créa un émoi à l'Exposition universelle de Chicago au point qu'elle fut détruite quelques années plus tard. L'année suivante, c'est le premier baiser à l'écran dans The kiss entre John C. Rice et May Irwin, qui déclencha la polémique (un journaliste du Chicago Tribune demanda l'intervention de la police "contre cette obscénité").

La censure apparaît en 1907 aux É.-U. et en 1909 en Angleterre et en France. À partir de là, la conquête de la nudité se fera dans deux circuits parallèles :

  • le premier dans la clandestinité avec la confection de bandes érotiques pour une bourgeoisie aisée.
  • le second dans l'industrie cinématographique par la suggestion. On a alors le droit au plus à une épaule dénudée. Pour en montrer davantage, il faut un alibi ; c'est soit le fait d'une société décadente appartenant au passé (Cabiria en 1914 au cinéma), soit d'étrangers ou d'hérétiques. C'est en 1915, dans A fool there was sous les traits de Theda Bara, qu'apparaît le personnage de la Vamp qui perdurera jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Pour créer un semblant d'érotisme, les réalisateurs jouent avec les ombres et les transparences.

Eric Von Stroheim, qu'Hervé Bazin appelait le marquis de Sade du cinéma', multiplie les scènes d'amour au clair de lune et les viols dans Folies de femmes (1922), La Symphonie nuptiale (1928), Mariage de prince (1927) et Queen Kelly (1928).

En 1930, le sénateur républicain Will H. Hays publie le code qui porte son nom et qui limite ce que les grandes sociétés de production hollywoodiennes peuvent montrer à l'écran (elles signeront le texte afin de redorer leur blason). Le code Hays établit des règles précise que les studios doivent respecter : les décolletés sont encadrés (de dos jusqu'à la taille, de face jusqu'à la naissance des seins), les "mouvements inconvenants" sont interdits et même le nombril ne peut être montré. Cela aura une conséquence très importante sur le fond et la forme des films américains jusqu'en 1961 (premiers allégements significatifs) et 1966 (remplacement du Code Hays par un code d'autorégulation). Pour satisfaire le code Hays, Tarzan devra avoir un torse imberbe. L'évolution des tenues de Jane dans la série produite par la MGM avec Johnny Weissmuller est flagrante ; si dans Tarzan, l'homme singe (1932) et surtout dans Tarzan et sa compagne (1934) elle n’est vêtue que d’une peau de bête qui laisse voire une nudité tout juste cachée, à partir de Tarzan s'évade (1936) elle est revêtue d'une combinaison qui ne met plus du tout en valeur ses formes.

À partir de là, le cinéma européen se différencie de son homologue américain.

En 1933, Hedy Lamarr (Heddy Kiesler) apparaît entièrement nue sortant de son bain dans Extase du tchécoslovaque Gustav Machatý ; le gouvernement américain en fera brûler symboliquement une copie en 1935. En France, Arletty est également nue sous sa douche (mais une éponge au niveau de son bas-ventre) dans Le jour se lève en 1936 (mais le plan sera coupé par la censure).

Les producteurs américains soucieux de satisfaire le public libertin vont jouer avec les allusions. Le Fétichisme sexuel (caché) est à son âge d'or, les actrices développent des poitrines de plus en plus fortes. À la Mae West des années 30 (que le magnat de la presse Heast qualifiait de "monstre lubrique"), succède une Jane Russell (la publicité du film Le Banni de Howard Hughes était principalement basée sur sa poitrine généreuse, ce qui retarda la sortie du film de trois ans). En 1946, un striptease apparaît encore comme le comble de l'érotisme lorsque l'actrice enlève seulement son gant (Rita Hayworth dans Gilda).

[modifier] 1952 / 1968 : l'écran se libère

En 1952, la Cour suprême des États-Unis revient sur sa décision de 1915 et décide que le cinéma peut également bénéficier de la liberté d'expression (1er et 14e amendements).

Quatre ans plus tard, la sortie simultanée de Et Dieu… créa la femme de Roger Vadim avec une Brigitte Bardot en sexe-symbole de renommée mondiale et de Baby Doll d'Elia Kazan qui met en avant la sensualité de son héroïne ouvre une voie dans laquelle une partie importante de la production européenne et américaine va s'engouffrer, le cinéma italien en tête. Il y aura bien un durcissement de la censure à la fin des années 50, mais le mouvement est lancé.

À Hollywood, les réalisateurs, y compris les plus grands, jouent avec les métaphores. Ainsi, dans La Mort aux trousses d'Alfred Hitchcock, la scène où Cary Grant et Eva Marie Saint s'enlacent pour une nuit amoureuse dans un wagon est suivie d'un plan montrant un train entrant dans un tunnel. De même, Spartacus de Stanley Kubrick contient une scène où l'homosexualité d'un des personnages est évoquée avec subtilité : Laurence Olivier y explique à Tony Curtis qu'il aime aussi bien « les huîtres » que « les escargots ». Les producteurs indépendants qui sentent bien la frustration d'une partie du public des années 50 créent un nouveau genre : le film de nudistes (pas de contact physique et aucune nudité montrée). Russ Meyer, ancien photographe de Playboy, s'engage dans cette brèche pour créer ses films parodiques avec des actrices aux seins hypertrophiés.

L'immoral M. Teas (1960) de Russ Meyer constitue l'un des premiers films à caractère pornographique américain qui ait bénéficié d'une distribution officielle et de l'attention d'une critique sérieuse. Par rapport à la production européenne importée sous le manteau, le film de Russ Meyer innovait en racontant une histoire (M. Teas a la faculté de déshabiller les femmes de son regard !) et de personnages ayant un minimum de psychologie. L'immoral M. Teas marque le début d'une série de films à succès pour son auteur qui dépassent largement le cadre des salles spécialisées et attirent donc un nouveau public.

En Europe, les films érotiques se cachent encore derrière l'alibi de l'éducation sexuelle. La série allemande des Helga connaît un très gros succès en 1968 (plus de quatre millions de spectateurs en Allemagne et autant en France pour le premier des deux films). Sur les affiches, la prostitution, la traite des Blanches, voire la libération des mœurs font par ailleurs fleurir des avertissements sur les affiches des films concernés, en forme d'appel à consommer.

Il faudra néanmoins attendre 1965 pour qu'un grand studio montre des seins nus à l'écran (Le Prêteur sur gages de Sidney Lumet). En Europe, Michelangelo Antonioni est le premier à montrer un pubis féminin dans Blow-Up en 1967.

La censure gouvernementale tente d'interdire Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot (d'après Diderot) réalisé par Jacques Rivette en 1966 et qui présente une mère supérieure « entreprenante ». Aux États-Unis, c'est en 1967 que le Congrès vote la création d'une commission sur la pornographie et l'obscénité pour faire face à une production montrant une nudité complète et des comportements sexuels de plus en plus libérés. Deux ans plus tard, c'est Woodstock

[modifier] 1969 / 1980 : l'âge d'or

La fin des années 60 est marquée par un très fort mouvement social libertaire qui trouve sa principale concrétisation en France avec mai 68 et aux États-Unis avec Woodstock. Le film consacré à cette dernière manifestation diffuse à travers le monde une image de liberté sexuelle.

Cette tendance libertaire va permettre au cinéma traditionnel d'aborder de nouveaux thèmes ou de parler plus ouvertement des relations sexuelles. L'homosexualité est traitée dans Thérèse et Isabelle, la polygamie dans Bob et Carole et Ted et Alice ou encore Le mariage collectif. Mais surtout en 1971, Le Dernier Tango à Paris avec Marlon Brando aborde la sodomie, assurant au film une renommée et un succès important (5,1 M d'entrées en France dont 1,6 à Paris intra-muros).

À partir de 1973, la France voit arriver une production de films B ou Z « avec séquences additionnelles », c'est-à-dire des films traditionnels à petit budget comportant des scènes rajoutées provenant de films hards ou érotiques. Ce phénomène dure un an, jusqu'à l'exploitation in extenso des films d'où sont tirées ces scènes supplémentaires. Parmi cette production de films érotiques, on trouve L'Étalon italien qui marque les débuts de Sylvester Stallone.

Se développe alors une production de luxe de films ouvertement érotiques qui bénéficient d'une promotion comparable à celle des films traditionnels. Emmanuelle sera le premier et le plus beau fleuron de cette époque.

Icône de détail Article détaillé : Emmanuelle (film).

Le cinéma populaire s'empare du mouvement et Georges Lautner réalise une comédie sur le sujet, On aura tout vu avec Pierre Richard et une Sabine Azéma débutante très déshabillée. Les premiers films de Bertrand Blier (Les valseuses et Calmos) sont très emprunts de cette désacralisation du nu qui caractérise l'époque. Aux États-Unis, les actrices de premier plan acceptent de se déshabiller. Le dessin-animé n'est pas en reste, puisque 1976 voit également sur les écrans Tarzoon, la honte de la jungle de Picha, qui raconte les aventures coquines de l'homme-singe.

Le cinéma italien produit également quantité d'œuvres jouant sur l'érotisme de ses héroïnes. En 1976, Laura Antonelli gagne ainsi ses galons de star internationale grâce à Malicia et ses porte-jarretelles aguicheurs. Le genre atteint son apogée avec le Caligula de Tinto Brass en 1980.

Le mouvement gagne rapidement l'intelligentsia et des auteurs-réalisateurs tels qu'Alain Robbe-Grillet, Marco Ferreri ou encore Barbet Schroeder abordent de façon directe les divers aspects de la sexualité. Grâce à l'érotisme, le cinéma japonais parvient à s'exporter et le cinéaste Nagisa Ōshima obtient deux beaux succès avec L'Empire des sens (515 000 entrées sur Paris-Périphérie en 1976) et L'Empire de la passion (104 000 en 1978).

Dans le même temps, les premiers films hardcore (avec des actes sexuels non simulés) apparaissent à partir de 1969. Le mouvement commence sur la côte Ouest des États-Unis (San Francisco) mais s'étend rapidement au reste du monde et atteint la France au milieu des années 70. Ainsi, Gorge profonde (avec Linda Lovelace) et L'Enfer pour Mrs Jones de Gérard Damiano, datent-ils respectivement de 1972 et 1973 mais sortent tous les deux en France en 1975 avec succès. Le premier attire 157 000 spectateurs sur Paris-périphérie et le second 102 000. Les États-Unis n'auront le droit qu'à des versions soft de ces deux films pourtant américains. L'autre grand classique de cette époque est Derrière la porte verte (1972) des frères Mitchell. Du côté français, José Bénazéraf sort cette même année quatre films hard. Les films pornographiques qui représentent la moitié des films projetés prennent 20% de part de marché sur Paris-ville et 15% sur la France (soit 25 M de spectateurs). Exhibition de Jean-François Davy attire 575 000 spectateurs sur Paris-périphérie et 15 M sur la France[réf. nécessaire] , soit un score comparable au succès des James Bond de l'époque. Trois autres films dépasseront le millions d'entrées en France : Les jouisseuses en 1974 (2,2 M), Les expériences sexuelles de Flossie en 1975 (1,5 M) et La masseuse perverse en 1973 (1,1 M).

Mais cette prolifération de films hard suscite une véritable levée de bouclier. On pense d'abord à l'autodiscipline, mais ce n'est pas suffisant. Le 31 octobre 1975, est votée en France la loi qui institue le classement X, c'est-à-dire l'obligation de diffuser les films jugés pornographiques dans des salles spécialisées, et la mise en place de taxation spécifique à ce type de film : TVA majorée et prélèvement supplémentaire de 20%, majoration de 50% des taux de la taxe supplémentaire additionnelle perçues à l'occasion de la projection et suppression de tout droit au soutien automatique. De plus, une taxe de 300 000 F est mise en place sur l'exploitation des films X étrangers, ce qui crée un protectionnisme de fait qui va permettre à la production française de vivre correctement pendant encore quelques années (85% des films projetés en France sont français). Le cinéma X français crée alors ses stars : Alban Ceray, Jean-Pierre Armand, Richard Allan pour les hommes, Marylin Jess ou Brigitte Lahaie chez les femmes. En 1977, les salles X font encore 8 M d'entrées sur la France, soit 5% des entrées.

Cette loi est votée par la droite parlementaire alors que la gauche y est majoritairement opposée. Une grande manifestation a même eu lieu au Trocadéro et les partis de gauche annoncent qu'ils dénonceront cette "censure" à la prochaine alternance. En 1981, la gauche revient au pouvoir…

[modifier] depuis 1981 : l'érotisme quitte les salles

De 200 salles en 1975, la loi du 31 octobre 1975 a fait chuter le nombre à 136 l'année suivante. Ce nombre tombe à 72 fin 1981, mais la part des films X est encore de 13% de la fréquentation de Paris intra-muros et 5% sur la France. Les plus gros succès du genre attirent environ 170 000 spectateurs. Les deux réalisateurs dans le vent sont alors Burd Tranbaree (Les bas de soie noire, Initiation d'une femme mariée) et Gérard Kikoïne (Bourgeoise et pute). La ressortie d'Exhibition attire encore 87 000 spectateurs en 1983.

L'année suivante marque une cassure. Les temps ont changé (la peur du SIDA apparaît) et l'esprit libertaire des années 70 a progressivement laissé le champ à l'esprit libéral des années 80. L'essor de la vidéo permet au spectateur de film érotique (hard et soft) de rester chez lui. Le marché du X en salles s'effondre, comme l'illustre bien le plus gros succès de 1984 qui fera moins de la moitié de celui de 1983 (55 000 contre 134 000 entrées sur Paris). Le mouvement s'amplifie en 1985, lorsque Canal+ est autorisé à diffuser un film X par mois (ce qui sauve la chaîne de la faillite). Le premier sera Exhibition. Le même phénomène se produit dans tous les pays à l'image de ce que décrit très bien Boogie Nights de Paul Thomas Anderson qui s'inspire de l'histoire du hardeur John C. Holmes. En 1991, il n'y a plus que 24 salles X sur toute le territoire français et, dix ans plus tard, une seule à Paris (Le Beberley - 75002).

Même pour le film de charme (soft), la fréquentation s'érode. Emmanuelle 4 (1984) côté France et 9 semaines 1/2 (1985) côté États-Unis sont les derniers films érotiques à connaître un succès en salles. John Derek, en association avec sa femme Bo Derek (révélée dans Elle de Blake Edwards) et David Hamilton connaissent l'échec alors qu'ils représentaient les réalisateurs à succès du film érotique soft à la fin des années 70. Le film érotique soft se cantonnera désormais à des productions télé calibrées pour les secondes parties de soirée. L'érotisme des films des années 80 et 90 est moins naturel. On joue davantage sur la suggestion (Sharon Stone dans Basic Instinct) et la sensualité (Exotica ou L'Amant (film)). Seul le cinéma espagnol donnera au nu un peu de chaleur avec des personnalités tels que Pedro Almodóvar (Attache-moi) ou Bigas Luna (Les vies de Loulou). Néanmoins les jeunes actrices n'hésitent plus à se dévêtir pour accéder à la célébrité.

La création d'un journal du hard sur Canal+, la baisse du prix des cassettes (qui passent de plus de 150 euros en 1984 à moins de 15 euros quinze ans plus tard), la publicité faite par les chaînes de télévision aux stars du X et l'essor du DVD finissent par déculpabiliser les spectateurs. Brigitte Lahaie et Traci Lords furent parmi les premières vedettes du genre (elles tentèrent par la suite une reconversion dans le cinéma traditionnel - Henry et June pour la première et Cry-Baby pour la seconde- mais sans succès).

Le marché de la vidéo hard explose et de véritables empires du sexe filmé sont créés (le suédois Private ou l'américain Vivid par exemple) profitant de l'essor de chaînes de télévision spécialisées (Play-boy TV aux États-Unis dès les années 80, XXL en France au milieu des années 90). Les films érotiques hard assurent plus de 75% des recettes de pay-per-view dans les hôtels et les cassettes X quittent les magasins spécialisés pour être vendues dans les kiosques à journaux traditionnels... Ce cinéma crée ses vedettes : les hommes restent (Christophe Clark, Tom Byron, Roberto Malone, Rocco Siffredi), les femmes passent (Traci Lords, Praisley Hunter, Julia Chanel, Tabatha Cash, Laure Sinclair...). Les dialogues n'étant pas fondamentaux, les stars accèdent rapidement à un statut international à l'instar de l'italienne Selen ou des nombreuses nymphettes de l'Europe de l'Est : Tania Russof, Lea Martini, Anita Blonde...). L'interview accordé à objectif-cinema.fr par Ovidie, actrice et réalisatrice de films pornographiques, est particulièrement instructive pour comprendre la réalité d'une production X aujourd'hui. Au milieu d'une production de niveau très médiocre, ressortent des films de qualité qui s'appuient sur des réalisateurs tels qu'Andrew Blake (ancien photographe) Marc Dorcel (ancien producteur), Pierre Woodman (ancien policier) ou encore Paul Thomas et John Leslie (deux anciens acteurs du X du début des années 80).

Les Hot d'Or, qui récompensent chaque année les meilleures productions X, sont carrément devenus l'un des événements majeurs des festivités du festival de Cannes... Le cinéma traditionnel fait de plus appel aux comédiens du X : Ovidie dans Le pornographe et Mortel transfert, Raphaëla Anderson et Karen Bach dans Baise-moi, Rocco Siffredi dans Romance.

L'année 2000 a marqué la rencontre entre le cinéma traditionnel et le X. D'une part, Baise-moi de Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi (ex-hardeuse) se voit retirer son visa d'exploitation dans le circuit normal. D'autre part, 15 ans après la fellation de Maruschka Detmers dans Le Diable au corps, celle non simulée du film de Patrice Chéreau dans Intimité ne provoque plus aucune polémique. Enfin, Lars von Trier (Palme d'or à Cannes 2000 pour Dancer in the Dark) a produit un vrai film X : Pink prison qui contient d'authentiques scènes hard.

En 2002, suite à la publication d'un rapport sur l'environnement médiatique de la jeunesse[1] (révélant que 11% des 4/12 ans dont les parents sont abonnés à Canal+ ont vu un extrait) et d'une réglementation européenne contraignante en la matière, la diffusion de films X a la télévision française est remise en cause. Il faut dire que le genre s'est démocratisé à la télévision française : plus de 100 films à caractère pornographique proposés sur les chaînes du câble et du satellite (XXL, CinéCinéma et TPS cinéma) auquel il convient d'ajouter 80 titres sur Kiosque et Multivision multidiffusés (achetés entre 1 500 et 10 000 euros - 25 000 pour Canal+). Pour Vidéo Marc Dorcel, la télévision représente 15 % de son chiffre d'affaires (4,2 M€ sur 28 M€). Quant à l'audience de ces films, elle est loin d'être confidentielle :

  • avec près d'un million d'abonnés [2], XXL représente le quart de Canal+ (sans en avoir les contraintes financière);
  • le film X de canal+ est vu par 35% des abonnés [3].
  • d'après un opérateur, 5 à 10% des abonnés aux chaînes cinéma sont motivés exclusivement par les films pornographiques.

[modifier] Quelques films de référence

[modifier] Notes