Encyclopédie

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Page de couverture de l'Encyclopédie de d'Alembert et Diderot (grand format), publié entre 1751 et 1772
Page de couverture de l'Encyclopédie de d'Alembert et Diderot (grand format), publié entre 1751 et 1772

Une encyclopédie est un document dont le but est d'exposer des connaissances.
Comme un dictionnaire, elle enseigne un certain savoir. Mais elle diffère du dictionnaire qui, lui, définit les mots d'une langue. Les premières encyclopédies sont anciennes. L'une des plus renommées est celle de Diderot et d'Alembert. Depuis le XXe siècle, il en existe de nombreuses, dont certaines disponibles sur le web.


Sommaire

[modifier] Étymologie

Le terme encyclopédie provient de encyclopædia, latinisation de la Renaissance (XVIe siècle) de l'expression grecque de Plutarque enkuklios paideia (εγκύκλιος παιδεία), littéralement « le cercle des connaissances » (enkuklios : circulaire ou global et paideia : éducation),

[modifier] Objet et contenu

L'objet et le contenu d'une encyclopédie sont pour l'essentiel donnés par la définition même du mot : le tour complet des connaissances[1].
Une encyclopédie est un outil pédagogique. Elle a pour but d'enseigner des connaissances à ses lecteurs afin qu'ils puissent les comprendre, les mémoriser et les consulter à nouveau si nécessaire.
Une encyclopédie expose de la manière aussi exhaustive que possible l'ensemble de la connaissance de tous les domaines réunis du savoir ou bien d'un domaine spécifique du savoir. Elle repose sur une structure qui organise les informations entre elles de manière à donner aux lecteurs une vue panoramique de l'ensemble et des axes de recherche.
Comme le dictionnaire, elle est exhaustive. Elle décrit les connaissances, que ces dernières soient désignées par un mot unique, une expression, voire un mot importé d'une langue étrangère. En cela, elle se distingue du dictionnaire qui, lui, définit les mots d'une langue, et donc leurs usages et leurs orthographes, afin de pouvoir lire ou écrire la langue.

[modifier] Quelques encyclopédies historiques

Si le concept d'encyclopédie n'apparaît véritablement qu'au XVIIe siècle en Europe, plusieurs ouvrages « s'efforcent de rassembler l'ensemble des connaissances humaines » dès l'Antiquité et tout au long du Moyen Âge.

[modifier] L'encyclopédie de Vincent de Beauvais (XIIIe siècle)

Vincent de Beauvais écrivit une encyclopédie, le Speculum Majus, grande compilation de la connaissance du Moyen Âge. Elle intégrait notamment les connaissances géographiques telles qu'on les connaissait au milieu du XIIIe siècle, à partir des auteurs grecs, latins, arabes et hébraïques.

Le Speculum Majus est constitué de trois parties, abondamment rééditées jusqu'à la Renaissance,

  • le Speculum Naturale (ou Miroir de la nature) est divisé en 32 livres et 718 chapitres. C'est le résumé des connaissances d'histoire naturelle de son temps, une mosaïque de citations d'auteurs latins, grecs, arabes et même hébraïques dont Vincent donne les sources.
  • le Speculum Doctrinale (ou Miroir de la Doctrine) est constitué de 17 livres et 374 chapitres. Il s'agit d'une sorte de manuel pour les étudiants qui traite de choses variées : arts mécaniques, scolastique, tactique militaire, etc. Il ne se limite donc pas à l'histoire naturelle mais traite aussi de logique, de rhétorique, de poésie, de géométrie, d'astronomie, de l'éducation ou des passions humaines, de l'anatomie, de la chirurgie et de la médecine, du droit.
  • le Speculum Historiale (ou Miroir de l'Histoire) se compose de 31 livres et 3793 chapitres, où l'auteur fait le récit des évènements historiques depuis la Création jusqu'aux années 1250. S'y trouve également un inventaire biographique de divers poètes.

[modifier] Al-Muqaddima de Ibn Khaldoun (XIVe siècle)

Les Muqaddima, ou 'Al-Muqaddima (Introduction à l'histoire universelle), sont une œuvre d'Ibn Khaldoun écrite en 1377 et à caractère encyclopédique qui englobe l'ensemble des connaissances du XIVe siècle à partir des sources écrites grecques, byzantines et musulmanes.

Elle aborde la géographie, la philosophie, l'histoire, l'économie, la sociologie, la politique, l'urbanisme, la médecine et même le développement durable.

Son principe de regrouper, dans un seul document, plusieurs disciplines scientifiques servit de modèle à l'encyclopédie de Diderot et d'Alembert, lesquels ont également repris une partie de son articulation. Bien qu'incomplète et moins étendue, Al-Muqaddima peut être considérée comme l'ancêtre de L'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert.

[modifier] Encyclopédie de Yongle

L'Encyclopédie de Yongle est une encyclopédie chinoise rédigée à partir de 1403. À cette époque, elle était la plus grande encyclopédie connue au monde.

[modifier] L'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert

L'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers en trente-cinq volumes a été publiée de 1751 à 1772, sous la direction de Denis Diderot, par André Le Breton, associé à Briasson, David et Laurent Durand. Voltaire, Montesquieu et Rousseau ont participé aux ouvrages. Conçue comme un dictionnaire universel, elle a pour ambition de fournir « la généralité des conaissances ». Cette encyclopédie inspira en Europe de nombreuses autres encyclopédies, dont l'Encyclopédie d'Yverdon (1770-1780).

[modifier] Les encyclopédies de grandes maisons d'édition

Au XXième siècle, les grandes maisons d'édition de livres culturels ont édité des encyclopédies. En édition francophone, le Grand Larousse encyclopédique est l'une des plus renommées.

[modifier] Wikipédia

Lancée au commencement d'internet, Wikipédia est une encyclopédie en ligne. En 2008, elle est l'un des 8 sites web les plus visités au monde [2].

Icône de détail Article détaillé : Wikipédia.

[modifier] Les différents formats

[modifier] Encyclopédies sur papier

Il existe sur le marché une trentaine d'encyclopédies sur papier. Le nombre de pages peut énormément varier, ainsi que la présentation des savoirs : ainsi, si la plupart des encyclopédies proposent des articles anonymement présentés, Universalis, par exemple, demande à ses rédacteurs de signer leurs articles — ce qui ne fait pas d'Universalis une encyclopédie meilleure ; il s'agit simplement de montrer ici une des problématiques de l'encyclopédie : celle des sources.

On distingue traditionnellement les encyclopédies alphabétiques des encyclopédies "thématiques" ou "méthodiques" quant à leur mode de classement (classement par matière ou domaine, comme l'Encyclopdie française de L. Febvre et Anatole de Monzie, ou les encyclopédies Quillet).

Il existe par ailleurs des encyclopédies spécialisées.

Parmi les encyclopédies généralistes en papier, on trouve notamment :

Parmi les encyclopédies spécialisées, on trouve :

[modifier] Encyclopédies sur cd-rom

[modifier] Encyclopédies sur le Web

[modifier] Citations

« Le but d'une encyclopédie est de rassembler les connaissances éparses sur la surface de la terre, d'en exposer le système général aux hommes avec qui nous vivons, et de les transmettre aux hommes qui viendront après nous. » Denis Diderot (Extrait de l’Encyclopédie)

« Nous avons senti, avec l'auteur anglais, que le premier pas que nous avions à faire vers l'exécution raisonnée et bien entendue d'une Encyclopédie, c'était de former un arbre généalogique de toutes les sciences et de tous les arts, qui marquât l'origine de chaque branche de nos connaissances, les liaisons qu'elles ont entre elles et avec la tige commune, et qui nous servit à rappeler les différents articles à leurs chefs. Ce n'était pas une chose facile. Il s'agissait de renfermer en une page le canevas d'un ouvrage qui ne se peut exécuter qu'en plusieurs volumes in-folio, et qui doit contenir un jour toutes les connaissances des hommes. » Denis Diderot (Extrait du Prospectus relatif à L'Encyclopédie, 1750)

« C'est de nos facultés que nous avons déduit nos connaissances; l'histoire nous est venue de la mémoire; la philosophie, de la raison; et la poésie, de l'imagination: distribution féconde à laquelle la théologie même se prête; car dans cette science les faits sont de l'histoire, et se rapportent à la mémoire, sans même en excepter les prophéties, qui ne sont qu'une espèce d'histoire où le récit a précédé l'événement : les mystères, les dogmes et les préceptes sont de philosophie éternelle et de raison divine; et les paraboles, sorte de poésie allégorique, sont d'imagination inspirée. Aussitôt nous avons vu nos connaissances découler les unes des autres; l'histoire s'est distribuée en ecclésiastique, civile, naturelle, littéraire, etc. La philosophie, en science de Dieu, de l'homme, de la nature, etc. La poésie, en narrative, dramatique, allégorique, etc. De là, théologie, histoire naturelle, physique, métaphysique, mathématique, etc.; météorologie, hydrologie, etc.; mécanique, astronomie, optique, etc.; en un mot, une multitude innombrable de rameaux et de branches, dont la science des axiomes ou des propositions évidentes par elles-mêmes doit être regardée, dans l'ordre synthétique, comme le tronc commun. » Denis Diderot (Extrait du Prospectus relatif à L'Encyclopédie, 1750)

[modifier] Bibliographie

  • Robert Darnton, L'Aventure de l'Encyclopédie, éditions Perrin, 1982.

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Encyclopédie Larousse
  2. (en)Statistiques de consultations de Wikipeida
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wikt:

Voir « encyclopédie » sur le Wiktionnaire.