Cinq colonnes à la une

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Cinq colonnes à la une
Pays d’origine France France
Langue Français
Chaîne(s) RTF Télévision
Première chaîne de l'ORTF
Type d’émission Émission d'information
Période de diffusion 9 janvier 1959-mai 1968
Format
Public conseillé
Présentation Pierre Lazareff en collaboration avec Pierre Desgraupes, Pierre Dumayet, Igor Barrère et Éliane Victor
Production
Réalisation
Site internet

Cinq colonnes à la une était un magazine d'information de la télévision française créé et présenté par Pierre Lazareff en collaboration avec Pierre Desgraupes, Pierre Dumayet, Igor Barrère et Éliane Victor et diffusé le premier vendredi de chaque mois du 9 janvier 1959 jusqu'à mai 1968 sur la chaîne de télévision de la RTF, puis sur la première chaîne de l'ORTF.

Sommaire

[modifier] Titre de l'émission

Le texte des journaux d'information à l'époque, était généralement réparti sur cinq colonnes verticales. Un article qui se trouvait à la une (première page) d'un journal et dont le titre avait la largeur des cinq colonnes était donc un article d'une importance majeure.

[modifier] Principe de l'émission

Au programme de la première émission, alors que la veille, le général de Gaulle vient de prendre ses fonctions de président de la Ve République, on peut voir une interview de Brigitte Bardot, les vœux de Jean XXIII aux Français ainsi qu'un sujet sur Yves Montand. On y traite aussi de la confrontation entre trois ouvriers - un Allemand, un Italien et un Français au sujet de l'avenir du Marché commun européen et un reportage sur un poste militaire en Algérie. En pleine guerre d'Algérie, l'émission souffle comme une bombe sur le monde des médias en essayant de sortir du discours officiel et en s'intéressant plutôt aux anonymes, aux appelés et aux harkis, visages masqués. Le reportage-document vient ainsi d'être inventé par Pierre Desgraupes et Igor Barrère.

Selon la formule de Lazareff, « l'émission veut évoquer les idées à travers les faits et les faits à travers les personnes ». L'actualité devient un spectacle et les réalités sociales et politiques entrent par l'image dans tous les foyers, y compris modestes, qui affirment à cette époque leur « droit à la télévision » et font donc de gros sacrifices financiers pour s'équiper de cet objet très onéreux qu'est alors un poste de télévision [1]. L'intérêt des personnes pour cette émission est telle que les possesseurs d'un téléviseur invitent leurs voisins qui en sont dépourvus à venir la regarder chez eux. Cet engouement populaire va jusqu'à vider les salles de cinéma !

Suite aux évènements de mai 1968, le magazine est supprimé puis revient quelques semaines plus tard le premier jeudi de chaque mois sous le titre De nos envoyés spéciaux.

Cette émission, qui a lancé le genre du magazine de reportage à la télévision en France, est encore considérée aujourd'hui comme la référence du genre.

[modifier] Lien externe

[modifier] Références

  1. Sur la perception de la télévision dans les années 1950, Cf. Isabelle GAILLARD, « De l’étrange lucarne à la télévision, Histoire d’une banalisation (1949-1984) », Vingtième siècle, n° 91, 2006, p. 9 à 23. La presse écrite est alors le média le plus important chez les couches populaires - Les ouvriers lisent L'Humanité ou France Soir, dont le directeur est Pierre Lazareff, co-fondateur de Cinq Colonnes à la une.