Biathlon

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Ne doit pas être confondu avec duathlon.
Biathlon
Pictogramme olympique
Fédération internationale IBU (fondée en 1993)
Sport olympique depuis 1960
Clubs
Licenciés
Pratiquants
Professionnels
Champions du monde
en titre
Champions en titre inconnu

Départ d'une mass-start en 2006 (Ricco Gross)
Le biathlon mèle ski de fond et tir.
Le biathlon mèle ski de fond et tir.
Sven Fischer (Allemagne) en 2003
Sven Fischer (Allemagne) en 2003
Biathlète en position de tir
Biathlète en position de tir

Le biathlon (du grec bi, « deux » et athlon, « concours ») est une épreuve combinant deux disciplines. Par coutume, quand on parle du biathlon, on évoque la combinaison du ski de fond et tir à la carabine. De nos jours, la pratique du biathlon au haut-niveau est réglementée par l'Union internationale de biathlon qui organise les principales compétitions. Bien que considéré comme discipline du ski, le biathlon est totalement autonome vis-à-vis de la Fédération internationale de ski, autre institution mondiale ayant autorité sur la majorité des disciplines des sports d'hiver.

Sommaire

[modifier] Historique

Depuis de nombreuses années, dans les pays nordiques, le ski de fond était le mode de déplacement le plus pratique durant les longs hivers. Il fallait utiliser les skis de fond et les armes pour chasser, comme le montrent des vestiges de l'art antique scandinave. Les chasseurs organisaient des compétitions pour désigner les meilleurs d'entre eux.

Au XVIIIe siècle, les unités de patrouilles des armées nordiques pratiquaient le biathlon pour surveiller les frontières. En 1767 a lieu la première compétition entre unités de patrouille à la frontière suédo-norvégienne. En 1861, le premier club de ski associé au tir est créé en Norvège, dans le but de former les soldats pour leurs missions.

Le biathlon est en démonstration sous le nom de « patrouille militaire » aux Jeux Olympiques d'hiver de 1924, à Chamonix, puis aux Jeux Olympiques d'hiver de 1928, à Saint-Moritz, Suisse, aux Jeux Olympiques d'hiver de 1936, à Garmisch-Partenkirchen, Allemagne et aux Jeux Olympiques d'hiver de 1948, à Saint-Moritz également. Les premières places étaient trustées par la Norvège et la Finlande. En 1924, toutefois, les Suisses s'imposèrent sur un parcours de 30 km avec un tir de 18 balles sur silhouette à 250m sur le parcours[1].

Le 3 août 1948, l'Union Internationale de Pentathlon Moderne est créée à Sandhurst, en Grande-Bretagne. Elle est composée de 17 membres et le président est le Suédois Tom Wilbom.

Le concept du biathlon d'hiver moderne est introduit à Macolin, en Suisse. Les règles de la compétition pour ce sport sont approuvées le 17 novembre 1956 à Melbourne, en Australie. Par ailleurs, l'UIPM reconnaît le biathlon en plus du pentathlon moderne en ajoutant la lettre B à son acronyme, pour donner IUPMB.

Les premiers Championnats du monde de biathlon se déroulent à Saalfelden, Autriche, en mars 1958. Cette discipline apparaît pour la première fois aux Jeux Olympiques à Squaw Valley, USA, en 1960, sous la forme d'une course de 20 km, hommes.

Les femmes peuvent participer pour la première fois à une compétition internationale de biathlon en 1981, à Jachymov-Karlovy, en Tchécoslovaquie, et le premier championnat du monde féminin a lieu à Chamonix, en 1984. Les Jeux Olympiques les accueilleront pour la première fois en 1992, à Albertville.

En 1993, lors d'un congrès extraordinaire de l'UIPMB à Londres, l'Union internationale de biathlon est créée.

[modifier] Règlement

Les athlètes évoluent sur un circuit de ski de fond et s'arrêtent sur le pas de tir pour tirer 5 balles avec une carabine 22 long rifle (qu'ils portent sur le dos tout au long de l'épreuve) sur une cible située à une distance de 50 mètres, tantôt en position couchée, tantôt en position debout. Les cibles ont un diamètre de 45 mm pour le tir couché, et de 115 mm pour le tir debout. Si le biathlète manque un tir, il est pénalisé, soit en temps, soit en devant effectuer un tour de pénalité, selon l'épreuve. En cas de sprint final, le vainqueur est le premier dont un pied franchit la ligne d'arrivée.

[modifier] Épreuves

[modifier] Épreuves individuelles

Individuelle Sprint Poursuite Mass start
Distance pour les hommes 20 km 10 km 12,5 km 15 km
Distance pour les femmes 15 km 7,5 km 10 km 12,5 km
Intervalle entre les départs
des concurrents
30 secondes 30 secondes Départ dans l'ordre et en conservant les écarts à l'arrivée du sprint Départ groupé
Ordre des tirs Couché, debout,
couché, debout
Couché, debout Couché, couché,
debout, debout
Couché, couché,
debout, debout
Pénalité en cas d'erreur au tir 1 minute de pénalité 1 tour de pénalité
(150 m)
1 tour de pénalité
(150 m)
1 tour de pénalité
(150 m)
Année d'introduction Coupe du monde 1978 1978 1996 1998
Mondiaux 1958 1974 1997 1999
Jeux Olympiques 1960 1980 2002 2006
Le sprint
  • distance parcourue : 7,5 km pour les femmes, 10 km pour les hommes
  • mode de tir : deux fois cinq cibles avec cinq balles (un tir couché, un tir debout)
  • type de pénalité : boucle supplémentaire de 150 m à effectuer par cible manquée (temps estimé : entre 20 et 30 seconde selon la vitesse de ski du biathlète)

Les 60 premiers de cette épreuve sont qualifiés pour la poursuite.

La poursuite 

Le départ est donné avec des intervalles correspondant aux temps réalisés dans l'épreuve du sprint.

  • distance parcourue : 10 km pour les femmes, 12,5 km pour les hommes
  • mode de tir : quatre fois cinq cibles avec cinq balles (tirs: couché, couché, debout, debout).
  • type de pénalité : boucle supplémentaire de 150 m à effectuer par cible manquée (temps estimé : entre 20 et 30 seconde selon la vitesse de ski du biathlète)
L'individuelle 
  • distance parcourue : 15 km pour les femmes, 20 km pour les hommes
  • mode de tir : quatre fois cinq cibles avec cinq balles
  • type de pénalité : une minute ajoutée au temps total par cible manquée.
La mass start 

Comme son nom l'indique, le mass-start est un départ en ligne (tous les concurrents partent en même temps). Le vainqueur est le premier à franchir la ligne d'arrivée.

  • distance parcourue : 12,5 km pour les femmes, et 15 km pour les hommes.
  • mode de tir : quatre fois cinq cibles avec cinq balles (tirs: couché, couché, debout, debout).
  • type de pénalité : une boucle de 150 m à effectuer par cible manquée (temps estimé : entre 20 et 30 seconde selon la vitesse de ski du biathlète)
  • participants : les 30 concurrents les mieux classés au classement général de la coupe du monde.

[modifier] Épreuves par équipes nationales

Le relais 
  • distance parcourue : 7,5 km pour chacun des quatre concurrents homme de chaque équipe, 6 km pour chacune des concurrentes femme.
  • mode de tir : deux fois cinq cibles avec huit balles (cinq balles dans le chargeur, plus trois balles de « pioche » supplémentaires en cas de besoin, qui devront être placées l'une après l'autre dans le canon de la carabine).
  • type de pénalité : une boucle supplémentaire de 150 m à effectuer par cible manquée (temps estimé : entre 20 et 30 seconde selon la vitesse de ski du biathlète)
  • depuis 2005, un relais mixte (2 femmes + 2 hommes, donc 2x6 km + 2x7,5 km) (épreuve non olympique).

[modifier] Équipement du biathlète

L'Américain Jeremy Teela en position de tir
L'Américain Jeremy Teela en position de tir

[modifier] Skis

Le « style classique » ou celle du pas alternatif a longtemps été la technique de ski de fond pratiquée par les biathlètes ; mais depuis la fin des années 1980, la technique dite de « style libre » prime. Les skis utilisés de nos jours ont une masse d'environ 1,250 kg et mesurent 5 cm de largeur. Par ailleurs, la longueur du ski est inhérente à la taille du corps de l'athlète. La chaussure de ski de fond est liée au ski par une fixation. L'équipement nécessaire pour la pratique du ski se compose également de bâtons permettant l'appuit et la propulsion sur la neige. Leur taille est proportionnelle d'environ 80 à 90% à celle du sportif.

[modifier] Carabine

Jusqu'en 1977, le biathlète tirait avec un pistolet de gros calibres, les cibles étaient alors positionnées à 100 mètres du pour le tir debout, et de 150 à 250 mètres pour le tir couché. Il s'agissait d'une discipline sportive plus adaptée aux militaires, qu'a une pratique populaire.

Depuis 1978, seules des carabines dont la breche est chambrée pour l'utilisation de .22 Long Rifle sont admises, soit un diamètre de l'âme du canon de 5,5 mm. Le chargement de la cartouche dans la breche , soit depuis le chargeur, soit un à un par la culasse lorsqu'un tir supplémentaire est necessaire (cible manquée, jusque trois fois, ou en cas de munition défectueuse), s'effectue par la maniement d'un levier. Les armes automatiques et semi-automatiques sont interdites par le règlement. Les carabine de biathlon pèse de 3,5 kg, le minimum permit (sans munitions ni chargeurs), à 6 kg. Les cibles sont positionnées à 50 mètres, aussi bien pour le tir debout que pour le tir couché.

La carabine est équipée d'un viseur réglable, permettant de compenser l'effet du vent sur la trajectoire de la projectile si l'on le souhait. Mais l'utilisation de tout système de grossissement est interdite par le règlement. La carabine est généralement équipée d'un clapet empêchant, s'il est fermé, la pénétration de la neige dans la bouche du canon et dans le viseur - ces parties se trouvant face au ciel au-dessus et derrière la tête du coureur en ordre de marche. Les chargeurs sont toujours chargés de cinq cartouche au départ de la course. sont souvent. Un râtelier est généralement aménagé sur la crosse avant, permettant le transport quatre chargeurs. Durant son parcours de ski de fond, le biathlète doit placer sa carabine sur le dos, grâce à une bandoulière, ou plutôt grâce à un harnais fixé sur un côté de la crosse, comprenant deux bretelles rembourrés semblables à ceux d'un petit sac à dos.

[modifier] Munitions

Les munitions utilisées sont de .22 Long Rifle, à percussion annulaire. La projectile, d'un alliage tendre de plomb et sans enveloppe de cuivre, a un diamètre de 5,7 mm. La douille vide fait 15 mm de longue.

[modifier] Compétitions

[modifier] Le biathlon, sport olympique

Départ de l'épreuve de mass start aux jeux Olympiques d'hiver de 2006 organisés à Turin
Départ de l'épreuve de mass start aux jeux Olympiques d'hiver de 2006 organisés à Turin
Icône de détail Article détaillé : Biathlon aux jeux Olympiques.

L'inscription officielle du biathlon moderne comme sport olympique est effective à partir de 1960 et les VIIIe jeux Olympiques d'hiver organisés par la station de sports d'hiver américaine de Squaw Valley[2]. Néanmoins, dès les jeux de 1924 à Chamonix, une épreuve de patrouille militaire est disputée à titre officiel avant de devenir sport de démonstration jusqu'en 1948.

Devant le désir du Comité international olympique d'inscrire une épreuve combinée au sein du programme olympique[3], une compétition de pentathlon d'hiver est organisée comme sport de démonstration à Saint-Moritz en 1948. Alliant ski de fond, descente de ski alpin, tir, escrime et équitation[2], ce sport n'est finalement pas retenu par le CIO qui préfère inclure le biathlon pour 1960[3].

En 1960, une seule épreuve, celle de l'individuelle masculine sur 20 km, est alors disputée lors du rendez-vous américain (le premier champion olympique est le Suédois Klas Lestander). Une épreuve de relais 4 x 7,5 km est inscrite au calendrier à partir de 1968[2]. S'y ajoute le sprint 10 km en 1980 à Lake Placid[2].

Les jeux Olympiques d'Albertville en 1992 marquent le début du biathlon féminin[2],[4]. Hommes et femmes disputent alors les mêmes épreuves : l'épreuve individuelle, le sprint et le relais[5].

Le nombre d'épreuves disputées augmente avec l'introduction dans le calendrier olympique de la poursuite lors des jeux de Salt Lake City en 2002[6] puis de la mass start en 2006 à Turin. Ce sont donc aujourd'hui dix épreuves, cinq pour les femmes et cinq pour les hommes, qui figurent au programme olympique.


[modifier] Les championnats du monde

Les premiers championnats du monde de biathlon sont organisés en 1958 dans la station de sports d'hiver autrichienne de Saalfelden[7]. Disputée exclusivement par les hommes, une seule épreuve officielle, celle de l'individuelle sur 20 km, est alors programmée[8] (le Suédois Adolf Wiklund remporte le premier titre de champion du monde). L'épreuve du relais est inscrite à partir de 1966 à Garmisch-Partenkirchen[7], celle du sprint en 1974 à Minsk[9].

Les femmes disputent pour la première fois des mondiaux en 1984 qui se tiennent à Chamonix, un événement auquel les hommes ne participent pas année olympique oblige. Dès l'année suivante, deux rendez-vous séparés, un masculin et un féminin, sont mis en place dans deux lieux différents. Il faut patienter jusqu'en 1989 pour assister à la réunion des hommes et des femmes dans une seule et même compétition[10]. À cette occasion, des courses par équipes font leur apparition avant de disparaître en 1997, année d'introduction de la poursuite comme nouvelle épreuve[11]. Les compétitions de mass start intègrent le programme des championnats du monde en 1999 tandis que des mondiaux de relais mixtes sont organisés en 2006 avant d'intégrer le programme officiel en 2007.

La première édition des championnats du monde juniors masculins se déroule en 1967 à Altenberg[7]. Les juniors féminines disputent cette compétition à partir de 1989[10].

[modifier] Coupe du monde

La coupe du monde de biathlon a vu le jour en 1978 pour les hommes[9], les femmes la disputent à partir de 1983. Généralement commencée en novembre ou décembre, la saison de coupe du monde se termine régulièrement en mars. Le vainqueur de chaque épreuve individuelle se voit attribuer 50 points pour le classement général établi sur l'ensemble des épreuves individuelles de la saison, le second 46 points et le troisième 43 points. Les trente premiers biathlètes à l'arrivée d'une course marquent des points (voir le tableau ci-dessous). Des classements particuliers sont établis pour chaque discipline et le sportif remportant ce classement décroche un petit globe de cristal. La vainqueur du classement général se voit quant à lui décerner le gros globe de cristal. L'ensemble des résultats d'un biathlète n'est cependant pas pris en compte à la fin de la saison puisque les points des trois moins bons résultats sont otés pour constituer le classement général final[12], le moins bon résultat pour établir les classements particuliers.

Une saison de coupe du monde est par ailleurs ponctuée par d'autres rendez-vous internationaux comme les jeux Olympiques organisés tout les quatre ans et les championnats du monde se déroulant chaque année. Les épreuves disputées dans le cadre de ces deux événements comptent pour les différents classements de la coupe du monde[13].

Points attribués lors des épreuves de coupe du monde
Période / Place 1er 2nd 3e 4e 5e 6e 7e 8e 9e 10e 11e 12e 13e 14e 15e 16e 17e 18e 19e 20e 21e 22e 23e 24e 25e 26e 27e 28e 29e 30e
1978-1985[9] 25 24 23 22 21 20 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 - - - - -
1985-2000[10] 30 26 24 22 21 20 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 - - - - -
Depuis 2000 50 46 43 40 37 34 32 30 28 26 24 22 20 18 16 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1

[modifier] Compétitions continentales

[modifier] Principaux lieux accueillant les grandes manifestations

Épreuve féminine de Coupe du monde à Oberhof en Allemagne en 2002
Épreuve féminine de Coupe du monde à Oberhof en Allemagne en 2002

En coupe du monde, la liste des villes accueillant des épreuves est régulièrement renouvelée par de nouvelles destinations. Cependant, le circuit international se déroule essentiellement en Europe où certaines étapes sont devenues incontournables. Ainsi, la saison débute traditionnellement en novembre ou décembre dans les pays nordiques où la neige est déjà présente (Östersund[14] en Suède, Kontiolahti[15] en Finlande). Au mois de décembre, l'Europe centrale accueille quelques étapes : Hochfilzen (Autriche), Osrblie (Slovaquie), Pokljuka (Slovénie).

Au mois de janvier, la coupe du monde fait régulièrement étape en Italie à Antholz, puis en Allemagne à Ruhpolding et à Oberhof (ces deux villes sont d'ailleurs parfois désignées comme les "mecques du biathlon"[16]).

Plus occasionnellement, la coupe du monde quitte l'Europe pour d'autres horizons : la Corée du Sud organise ainsi une étape à Pyeongchang en 2008, les États-Unis plusieurs entre 1999 et 2004 (Park City[17], Lake Placid ou Fort Kent[18]), le Canada à Valcartier en 1999[19], le Japon à Nagano en 1997[17].

L'organisation des championnats du monde ou des jeux Olympiques interrompt souvent la coupe du monde en février. Enfin, il est devenu habituel de clôturer la saison par une étape en Russie dans la ville de Khanty-Mansiïsk ou en Norvège sur le fameux site d'Holmenkollen[20].

[modifier] Palmarès international et grandes figures du biathlon

Le palmarès international du biathlon place trois pays au sommet de la hiérarchie mondiale. En effet, la Russie, l'Allemagne et la Norvège dominent les tableaux historiques des médailles tant aux jeux Olympiques d'hiver[21] qu'aux championnats du monde[22]. Plus récemment, la France, la Suède ou certains pays issus de la dislocation de l'Union soviétique se sont immiscés sur les podiums internationaux.

[modifier] Hommes

Aux jeux Olympiques d'hiver, le biathlète le plus titré est le Norvégien Ole Einar Bjørndalen qui, alors qu'il est toujours en activité, a déjà remporté neuf récompenses dont cinq en or[23]. Aux jeux Olympiques de Salt Lake City en 2002, le sportif a même réussi la performance de gagner chacune des quatre épreuves disputées. jusqu'ici, aucun autre biathlète n'avait pu remporter plus de deux couronnes au cours des mêmes jeux. Malgré un tir parfois défaillant, c'est la rapidité de son ski[23] qui en fait l'un des plus grands représentants de l'histoire du biathlon. Entre la fin des années 1990 et les années 2000, sa domination est cependant contestée notamment par le Français Raphaël Poirée ou l'Allemand Sven Fischer, rares biathlètes à avoir construit un palmarès individuel imposant aux côtés de Bjørndalen.

[modifier] Femmes

Durant les années 1980, les biathlètes soviétiques ont été les plus en vue notamment grâce aux performances d'Elena Golovina ou de Svetlana Davidova, multiples vainqueurs de médailles mondiales et auteurs de nombreux succès en coupe du monde.

Les années 1990 ont vu la domination presque sans partage, au moins en coupe du monde, de la Suédoise Magdalena Forsberg. Entre 1997 et sa retraite en 2002, elle a en effet remporté chaque année le classement général de la coupe du monde en y ajoutant 17 victoires dans les classements particuliers des disciplines et ce grâce à un record de 42 victoires individuelles dans les épreuves de coupe du monde. À cette emprise sur la coupe du monde, la Suédoise a ajouté douze médailles mondiales dont six en or. En revanche, son palmarès olympique reste vierge de tout titre olympique et ne compte "que" deux médailles de bronze. Ses principales adversaires se nomment Liv Grete Poirée (octuple championne du monde) ou Corinne Niogret (15 médailles mondiales).

Avec 19 médailles mondiales et 9 breloques olympiques, l'Allemande Uschi Disl est la biathlète la plus médaillée dans ses deux événements. Elle illustre la domination globale exercée par les Allemandes sur le biathlon féminin depuis les années 1990 : Kati Wilhelm (triple championne olympique) ou Petra Behle (nonuple championne du monde) en sont les principaux exemples relayées de nos jours par Andrea Henkel ou Magdalena Neuner.

La disparition de l'Union soviétique a eu pour effet de multiplier le nombre de biathlètes représentant les pays de l'Est (Olena Zubrilova, successivement Ukrainienne puis Biélorusse et dont le palmarès fait état de 17 médailles mondiales, en est l'illustration). La Russie bénéficie d'un important vivier de talents régulièrement récompensés parmi lesquelles Anfisa Reztsova, Svetlana Ishmouratova ou Olga Pyleva.

[modifier] Popularité

Le stade de football de la Veltins-Arena aménagé pour accueillir une compétition de biathlon, illustration de la popularité du biathlon en Allemagne
Le stade de football de la Veltins-Arena aménagé pour accueillir une compétition de biathlon, illustration de la popularité du biathlon en Allemagne

Le biathlon est très populaire en Allemagne où les sports d'hiver tiennent globalement une place significative parmi les événements sportifs les plus suivis. Ainsi, aussi bien chez les hommes que chez les femmes, les sportifs allemands de l'année récemment récompensés sont souvent des biathlètes[24],[25]. Régulièrement récompensé dans les principales compétitions, le pays est également le principal bailleur de fond du biathlon. Ainsi, en 2008, trois des quatre principaux sponsors de l'Union internationale de biathlon sont allemands : E.ON Ruhrgas filiale du leader allemand du secteur énergétique E.ON, le groupe Viessmann leader mondial des solutions de chauffage et la banque Deutsche Kreditbank[26]. Le biathlon touche également un large public comme l'illustre l'organisation des épreuves de coupe du monde à Oberhof ou Ruhpolding, deux des rendez-vous les plus attendus chaque hiver. Autre signe de la popularité du biathlon en Allemagne, le World Team Challenge, démonstration organisée chaque année depuis 2002 dans le stade de football de la Veltins-Arena aménagée pour l'occasion, réunie près de 50 000 spectateurs et les meilleurs biathlètes mondiaux[27].

Ailleurs en Europe, le biathlon est également populaire dans d'autres régions germanophones, notamment en Autriche et dans le Tyrol italien. À l'image de l'ensemble des sports d'hiver, le biathlon est très suivi en Suède, en Finlande ou en Norvège. Dans ce dernier, il est même le sport le plus populaire[28] et un grand pourvoyeur de récompenses olympiques notamment grâce aux performances d'Ole Einar Bjørndalen, multiple champion olympique et du monde. C'est par ailleurs un Norvégien, Anders Besseberg, qui préside l'Union internationale de biathlon[29], principal organe dirigeant du sport. Largement diffusé dans les pays de l'Est de l'Europe, le biathlon est le sport le plus populaire en Biélorussie[30] et une source de victoires diverses en Russie et dans une moindre mesure en Ukraine.

En France et malgré le faible nombre de licenciés[31], le biathlon est un des principaux sports pourvoyeurs de médailles aux jeux Olympiques d'hiver. Si le pays a pris pour habitude de s'illustrer en coupe du monde notamment grâce aux performances de sa tête d'affiche aujourd'hui retraitée Raphaël Poirée, la France ne dispose en revanche d'aucune installation susceptible d'accueillir un événement mondial. De même, si un projet d'organisation d'une étape de coupe du monde est actuellement mené conjointement par Annecy et Le Grand-Bornand[32], les apparitions du biathlon à la télévision se font rares (aucune chaîne gratuite ne diffuse les compétitions hormis lors des jeux Olympiques).

[modifier] Biathlon et dopage

Tandis que la lutte antidopage se généralise dans l'univers sportif depuis les années 2000, plusieurs cas de dopage avérés touchent le biathlon ces dernières années. Ainsi, en janvier 2003, la Russe Albina Akhatova est contrôlée positive à la nicéthamide à l'issue d'une course de relais organisée à Anterselva. Si la fédération russe et une médecin de l'équipe sont respectivement pénalisée financièrement et suspendue trois mois, la biathlète n'est elle pas écartée par l'Union internationale de biathlon[33],[34]. Quelques années plus tard, les jeux Olympiques d'hiver de 2006 organisés à Turin sont émaillés de plusieurs affaires de dopage qui ternissent l'image du biathlon en période olympique. Médaillée d'argent sur l'épreuve de l'individuelle 15 km, la Russe Olga Pyleva est la première sportive contrôlée positive lors de cet événement olympique[35]. Déchue de sa médaille, elle est par la suite suspendue deux années par l'IBU[36]. Toujours lors de la quinzaine olympique, une vaste affaire éclate au sein de la délégation des biathlètes et fondeurs autrichiens. Diligentée par le Comité international olympique, une perquisition dans le châlet autrichien permet de retrouver du matériel de transfusion sanguine ; en revanche, les contrôles antidopage effectués auprès des sportifs visés se révèlent tous négatifs. Pour autant, le matériel retrouvé et le fait que le sulfureux Walter Mayer se trouvait dans les locaux autrichiens alors qu'il était suspendu huit années pour une autre affaire suffisent à convaincre le CIO de bannir à vie six sportifs dont trois biathlètes un an après les faits[37],[38].

En janvier 2008, deux nouvelles affaires de dopage s'immiscent dans l'actualité des sports d'hiver. Contrôlée positive pour la seconde fois dans sa carrière, l'ancienne fondeuse finlandaise Kaisa Varis, reconvertie depuis peu dans le biathlon, est suspendue à vie par l'IBU alors qu'elle venait de signer un premier succès en carrière. Dans le même temps, plusieurs médias allemands et autrichiens relayent des rumeurs selon lesquelles des sportifs parmi lesquels des biathlètes auraient eu recours aux services du laboratoire autrichien Humanplasma lui-même impliqué dans une enquête diligentée par l'Agence mondiale antidopage[39]. Il est en effet reproché à ce laboratoire de pratiquer le dopage sanguin[40]. Durant les championnats, plusieurs biathlètes sont directement désignés dans une lettre anonyme adressée à un quotidien autrichien[41]. Les sportifs visés récusent immédiatement ces accusations et une plainte est rapidement rédigée pour dénonciation calomnieuse[41],[42]. Le biathlon allemand faisant l'objet de ses accusations, c'est le biathlon tout court qui est menacé l'Allemagne étant le principal bailleur de fond de ce sport[43].

La multiplication des cas de dopage dans le biathlon, notamment au sein de l'équipe russe[44], fait apparaître des critiques pointant le laxisme des institutions internationales vis-à-vis des cas de dopage avérés et un calendrier surchargé[45]. À ce titre et à l'instar du cyclisme, l'IBU ambitionne la mise en place d'un passeport sanguin pour surveiller plus régulièrement l'ensemble des sportifs[46].

[modifier] Annexes

[modifier] Articles connexes

[modifier] Notes et références

  1. Raphaël Mugnier, « Les sports d'hiver à travers les jeux olympiques de Chamonix Mont-Blanc en 1924 », in Jeux et sports dans l'histoire (tome 2), Paris, CTHS,1992, p.316
  2. abcde Historique de la discipline olympique, site officiel du Comité international olympique.
  3. ab [pdf] Les jeux Olympiques d'hiver, document officiel du Comité international olympique, page 24 sur 34.
  4. L'introduction du biathlon féminin au programme olympique est validée lors de la 93e session du Comité international olympique organisée à Calgary en 1988.
  5. Contrairement aux relais masculins composés de quatre membres, les relais féminins étaient alors composés de trois membres. Dès 1994, les relais féminins sont composées par quatre biathlètes.
  6. L'introduction de la poursuite au programme olympique est validée lors de la 107e session du Comité international olympique organisée à Nagano en 1998.
  7. abc (en) Historique du biathlon de 1958 à 1972, site de l'Union internationale de biathlon.
  8. Une épreuve de relais est également disputée à titre non-officiel.
  9. abc (en) Historique du biathlon de 1973 à 1978, site de l'Union internationale de biathlon.
  10. abc (en) Historique du biathlon de 1979 à 1994, site de l'Union internationale de biathlon.
  11. (en) Historique du biathlon de 1995 à 2003, site de l'Union internationale de biathlon.
  12. Par exemple, si un biathlète fait l'impasse sur trois épreuves de coupe du monde, aucun point ne lui est retiré en fin de saison ; Idem s'il réalise trois places au delà du top-30. En revanche, s'il termine chaque course de la saison dans les 30 premiers, les points attribués lors des trois plus mauvais résultats du sportif ne comptent pas pour le classement général.
  13. « Bjoerndalen frappe d'entrée », article du site sports.fr évoquant ce point du règlement. Consulté le 4 janvier 2008.
  14. Première étape de la Coupe du monde de biathlon 2006-2007.
  15. Première étape de la Coupe du monde de biathlon 2008.
  16. Site de l'équipe de France olympique aux jeux Olympiques d'hiver de 2006, par le CNOSF. Article évoquant les épreuves de coupe du monde organisées à Oberhof en 2006. Consulté le 5 janvier 2007.
  17. ab Sur ce point, l'accueil des J.O. explique l'organisation d'épreuves pré-olympiques comptant pour la coupe du monde l'année précédant l'événement olympique
  18. (en) Résultats des courses de For Kent, document IBU.
  19. (en) Résultats des courses de Valcartier, document IBU.
  20. Les deux lieux accueillent par alternance le dernier rendez-vous de l'année depuis la saison 1998-1999.
  21. (de) Liste der Olympiasieger im Biathlon, sur de.wikipedia.org.
  22. (de) Liste der Weltmeister im Biathlon sur de.wikipedia.org.
  23. ab Portrait du Norvégien Ole Einar Bjørndalen sur olympic.org, site du Comité international olympique.
  24. (de) Liste des personnalités sportives féminines allemandes de l'année, site officiel des Sportler des Jahres. Uschi Disl, Kati Wilhelm et Magdalena Neuner ont reçu ce titre successivement entre 2005 et 2007.
  25. (de) Liste des personnalités sportives masculines allemandes de l'année, site officiel des Sportler des Jahres. Michael Greis récompensé en 2006.
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  28. Selon un sondage effectué en 2008, le biathlon est le sport préféré pour plus de 50% des personnes interrogées. (no) Skiskyting mest populært, sur pub.tv2.no, 9 février 2008. Consulté le 09/03/2008.
  29. (en) IBU Executive board, sur biathlonworld.com.
  30. (en) Physical Culture and Sports in Belarus, sur belarus.by.
  31. La France compte environ 200 licenciés. « Presque le grand bleu », sur eurosport.fr. Consulté le 08/03/2008.
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  33. (de) Dopingfall Achatowa, sur berlinonline.de, 1er mars 2003. Consulté le 11 mars 2008.
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  37. « JO - Dopage - Six Autrichiens bannis à vie », sur lequipe.fr, 25 avril 2007. Consulté le 11 mars 2008.
  38. Les trois biathlètes autrichiens concernés sont Wolfgang Perner, Friedrich Pinter et Wolfgang Rottmann.
  39. « Une nouvelle bombe ? », sur eurosport.fr, 15 janvier 2008.
  40. « Ski de fond - Dopage - Humanplasma fait du bruit », sur lequipe.fr, 16 janvier 2008.
  41. ab « Ski/Biathlon - Dopage - 31 athlètes mis en cause », sur lequipe.fr, 16 février 2008.
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  43. « Une bombe bientôt », sur ski-nordique.net, 1er février 2008.
  44. Outre Albina Akhatova et Olga Pyleva contrôlées positives en 2003 et 2006, Natalia Burdiga en 2006 à également été convaincue de dopage. Par ailleurs, Ivan Tcherezov est brièvement écarté en décembre 2007 pour un taux d'hémoglobine trop élevé ; chez les femmes, Tatiana Moiseeva est finalement blanchie après un contrôle positif en février 2008.
  45. Biathlon - CM - Des équipes montent au créneau, sur lequipe.fr, 15 mars 2008.
  46. « Biathlon - Vers le passeport sanguin », sur lequipe.fr, 10 janvier 2008.

[modifier] Liens externes

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