Bande dessinée franco-belge

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Exemple de BD
Exemple de BD

Le terme de bande dessinée franco-belge désigne les bandes dessinées francophones publiées par des éditeurs français ou belges et plus spécifiquement l'ensemble de styles communs aux bandes dessinées belge et française.

Sommaire

[modifier] Tentative de définition

La bande dessinée franco-belge est comme l'indique son étymologie réalisée par des auteurs d'origines géographiques et culturelles françaises et belges.

Jusqu'à la fin des années 1960 la bande dessinée franco-belge est caractérisée par des albums presque exclusivement destinés à la jeunesse. Ces albums sont cartonnés, en couleur et comportent en moyenne une quarantaine de pages. Le style dominant est alors la ligne claire. Les exemples les plus connus sont Tintin de l'auteur Hergé, précurseur de la ligne claire ou Astérix le Gaulois des auteurs Uderzo et Goscinny.

Cependant, à partir des années 1960, sous l'influence des nouvelles revues comme Hara-Kiri, Pilote, Métal hurlant ou (A SUIVRE) et grâce à des maisons d'éditions comme Casterman, Les Humanoïdes Associés et Futuropolis, la bande dessinée franco-belge s'ouvre à des publics adultes et s'exprime à travers des formats et des styles graphiques très différents.

[modifier] Histoire de la bande dessinée franco-belge

[modifier] La bande dessinée franco-belge au début du XXe siècle

En 1929, en Belgique, dans le journal Le Petit Vingtième paraissent les aventures de Tintin, le célèbre reporter à la culotte de golf.

[modifier] Les années d'après-guerre

A partir de la seconde moitié des années 1940, plusieurs journaux voient le jour. En lançant Le Journal de Tintin, l'éditeur Raymond Leblanc remporte un grand succès éditorial et contribue à faire de la Belgique le centre de gravité de la bande dessinée francophone. Une autre publication belge, Spirou, lui apporte une concurrence sérieuse. Le terme de Bande dessinée franco-belge prend alors tout son sens, du fait de l'imbrication des univers professionnels de ces deux pays. A la grande époque du Journal de Tintin, des auteurs comme Jacques Martin ou Tibet viennent travailler en Belgique et sont, bien que français, associés à la bande dessinée belge. Pilote, publication française viendra progressivement concurrencer ses deux aînés et attirer à son tour chez des éditeurs français des auteurs belges comme Morris et Greg.

Alors que la bande dessinée wallonne accède au marché français dans les années 1950, les auteurs renoncent à tout référent belge trop visible pour proposer à leur lecteur des histoires plus "universelles". Les différentes maisons d'édition wallonnes et bruxelloises imposent aux auteurs dès les années cinquante un standard français pour des raisons commerciales (...) les uniformes et les panneaux de signalisation adoptent des critères hexagonaux... [1] Toutes les références à la Belgique disparaissent, par exemple, des rééditions en couleur des premiers albums de Tintin.

Vaillant, devenu ensuite Pif gadget, diffuse en France une bande dessinée tout aussi populaire, bien que les éditions en albums de ses séries soient plus rares. Ces publications permettent à la bande dessinée de rencontrer le grand public, surtout la jeunesse de cette époque. Jusqu'aux années 1960, la bande dessinée restera pour beaucoup associée à un public jeune ou enfantin et sera l'objet de peu d'études sérieuses. Cependant, cette jeunesse bercée par la bande dessinée sera celle qui fera évoluer la bande dessinée franco-belge vers des récits plus adultes en même temps que cette génération avança elle-même dans les âges.

Parmi les dates importantes, les professionnels s'accordent à dire qu'il y a un avant et un après Astérix le Gaulois. Effectivement Astérix est considéré à bien des égards comme ayant provoqué un intérêt du grand public pour la bande dessinée en France. Plusieurs grandes séries prendront alors toute leur ampleur à partir des années 1950-60 :

[modifier] La Bande Dessinée des années 1970 à nos jours

Les années 70 sont, en BD, le temps de la découverte, et de l'exploration. Exploration de styles graphiques et narratifs. Quelques éditeurs d'aujourd'hui continuent par ailleurs de vivre sur ces acquis, comme les Humanoïdes Associés (créé par des auteurs de BD, à la fin des années 70). Leur catalogue actuel reste fort influencé par des auteurs de ces années (Jodorowsky, Moebius pour ne citer qu'eux).

Les magazines emblématiques de cette époque sont Métal Hurlant (Les Humanos) ou encore (A SUIVRE) des éditions Casterman.

Les nouveaux styles de ces années là définissent pour certains éditeurs leur ligne éditoriale. Les éditeurs de BD ont d'ailleurs pour la plupart une ligne éditoriale ou plusieurs. Cela signifie que les directeurs de collection définissent le style de dessin et le genre d'histoire qu'ils souhaitent publier, et cela à travers différentes collections.

Les années 80 voient l'apparition de nouveaux éditeurs, futurs grands de l'édition :

Certains éditeurs ont des lignes éditoriales très larges, de multiples collections, s'autorisant tous les genres et toutes les expériences alors que d'autres éditeurs ont des lignes beaucoup plus ciblées, et souvent basées sur une série à gros succès.

Ligne éditoriale basée sur le fanstastique et l'aventure :

  • Éditions Soleil : fantasy (axée sur le succès de la série Lanfeust de Troy et son univers), aventure, science-fiction
  • Éditions Delcourt : science-fiction (Collection Neopolis), fantasy (Collection terre de légendes)
  • Éditions les Humanoïdes Associés : science-fiction (axée sur l'univers de l'Incal), fantasy

Ligne éditoriale basée sur l'humour :

  • Éditions Bamboo : collections Job, Sport
  • Éditions Dupuis : axée essentiellement sur l'héritage de grandes série à succès (Spirou et le petit Spirou, les Schtroumpfs, Gaston Lagaffe, etc.)
  • Éditions Glénat : grâce au succès de Titeuf

Ligne éditoriale basée sur le policier :

  • Éditions Bamboo : collection « Grand Angle »
  • Éditions Glénat

On assiste aussi depuis les années 1995 à une multiplication du nombre de collections, ainsi qu'à l'éclosion de nouveaux genres mais aussi à l'apparition de beaucoup de nouveaux éditeurs (souvent des petites structures) qui étoffent eux aussi la richesse des genres en bande dessinée francophone. Il est ainsi assez limité de parler aujourd'hui en France et en Belgique de genre, style ou type franco-belge, tant les formats, les genres et les styles se sont diversifiés au fil des ans. Des petits éditeurs ont ainsi créé des œuvres originales qui ont su séduire de nouveaux lecteurs depuis le milieu des années 90 . Il arrive même que des petites structures influencent les grands éditeurs. C'est le cas de L'Association, qui a ouvert la voie aux nouvelles narrations, et aux nouveaux formats. On ne peut que constater qu'une nouvelle vague d'auteurs et des collections comme Poisson pilote (Dargaud), Expresso (Dupuis) (collections basées sur des récits intimistes, des tranches de vies, des récits sentimentaux…) ont su ouvrir de nouvelles pistes pour la BD.

Les succès d'auteurs tels que Lewis Trondheim, Joann Sfar, ou encore Manu Larcenet montrent l'émergence d'une génération d'auteurs qualifiée de « nouvelle vague ». Leurs séries sont parfois adaptées pour la télévision (Petit Vampire, La mouche) en dessin animé.

Parallèlement à cela, depuis les années 1995, de nombreux éditeurs ont vu le jour, mais surfent sur des genres confirmés ou à succès (SF, fantasy, humour, tranche de vie) :

  • Clair de lune
  • Akileos
  • Emmanuel Proust éditions
  • Joker éditions
  • Les éditions Carabas

Lorsqu’une série rencontre un certain succès, elle peut être éditée sous forme de coffret. Il arrive aussi que l'on publie des bandes dessinées en format de poche. Les séries à très gros succès (Lanfeust de Troy par exemple) ont pu être exceptionnellement éditée sous un format « luxe », plus grand que le format BD classique avec dos toilé notamment.

Parfois les dessins animés sont aussi utilisés pour créer des bandes dessinées. Pour cela, on utilise des images extraites du dessin animé que l’on met en page, et sur lesquelles on rajoute le dialogue. Mais cela reste une pratique encore assez rare en bande dessinée franco-belge.

Parallèlement aux bandes dessinées, on peut trouver des recueuils d'illustrations, en général en couleur, d'images originales, qui incluent parfois des histoires courtes. On parle alors d'art-book par analogie avec ce qui se fait aux États-Unis.

[modifier] L'avenir de la Bande Dessinée franco-belge

De nouveaux auteurs influencés par le manga, ou des styles plus cartoon sont publiés par les éditeurs. De plus, un nouveau terme est apparu en 2005 : le manfra, qui désigne en quelques sortes des BD réalisées par des auteurs francophones, publiés dans un format « Manga » (taille du livre, nombre de pages, etc.), et dont le style et la narration en est fortement inspirée.

Des éditeurs français de manga ont publié eux-mêmes des manfras (Pika Édition).

Le classique 46 planches de BD est omniprésent depuis de nombreuses années, mais beaucoup d'éditeurs tentent, souvent dans des collections particulières, d'utiliser d'autres paginations (Collection Cosmo chez Dargaud (2005) par exemple). Certains éditeurs comme L'Association ont été créés entre autres dans le but de casser certains codes de la bande dessinée franco-belge comme le nombre de pages formaté. Ce nombre de pages imposé amène les auteurs à rationaliser au maximum le message qu'ils veulent faire passer et le découper sur plusieurs volumes. À l'opposé d'autres types de bande dessinée comme le manga jouent sur l'aspect feuilletonnesque car le mode de production est frénétique avec une vingtaine de planches à livrer par semaine à son éditeur. Mais les auteurs laissent plus souvent place aux silences ou aux plans de décors, là où le franco-belge se concentre plus sur les personnages et l'action. On rapproche plus souvent le manga du cinéma alors que la bande dessinée franco-belge est plus assimilée à la littérature.

De plus en plus d'auteurs et d'éditeurs se libèrent de la contrainte 46 planches et tendent à absorber les usages d'autres courants de bande dessinée dans le monde. Il existe même des BD Franco-Belge dont le nombre de pages avoisine les 150 ou 200 pages, mais sont souvent en noir et blanc (avec ou sans couleurs grises, avec ou sans tramage).

[modifier] La bande dessinée franco-Belge dans le monde

Les bandes dessinées de type Franco-Belge ont influencé quelques auteurs américains, japonais ou européens.

Les auteurs français et belges connus et reconnus dans le monde :

  1. Hergé
  2. Franquin
  3. René Goscinny
  4. Albert Uderzo
  5. Moebius
  6. Morris
  7. Edgar P. Jacobs

Les auteurs de manga influencés par le franco-belge :

  1. Hayao Miyazaki
  2. Buichi Terasawa

[modifier] Économie de la bande-dessinée franco-belge

  • à faire

[modifier] Principaux éditeurs

  • à faire

Casterman, Delcourt, Soleil Productions, Dupuis, Dargaud, Glénat, Vents d'Ouest, Futuropolis, etc.

[modifier] Principales revues de bande dessinée franco-belge

Les revues de bande dessinée sont généralement destinées à un public ou à une catégorie d'âge, mais elles sont le plus souvent éditées par une maison d'édition pour présenter leurs séries :

[modifier] Festivals de bande dessinée franco-belge

En Belgique et en France, de nombreux festivals de bande dessinée existent depuis maintenant une vingtaine d'années. Ces festivals permettent aux différents publics (simples curieux ou fans de BD franco-belge, manga ou comics) de se rencontrer ou de rencontrer des auteurs et des professionnels du marché dont les maisons d'édition. Durant ces festivals, il est possible de discuter avec des auteurs, d'avoir des dédicaces. Les festivals les plus importants proposent même des ventes de livres (neuf ou occasion), quelquefois des projections, des spectacles alliant musique et image, des démonstrations de dessinateur, des conférences sur un sujet touchant à la bande dessinée avec quelques auteurs établis, une réalisation de BD en direct par plusieurs auteurs, des jeux, des spectacles de cosplay etc. et souvent complétés par un forum où se côtoient professionnels (magasins de livres et autres produits).

On compte parmi les festivals les plus connus en France :

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

[modifier] Notes et références

  1. Arnaud Pirottte, Paysage mental et patrimoine wallon, in L'imaginaire wallon dans la Bande dessinée, pp.65-71, p.65