Balafon

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Le balafon, bala ou balani est un instrument de percussion idiophone originaire d'Afrique occidentale. C'est une sorte de xylophone, soit pentatonique, soit heptatonique. En malinké (langue des Malinkés), « balafon » vient des termes bala (l’instrument) et fon (sonne).

On retrouve des balafons dans de nombreuses régions d'Afrique, tous différents les uns des autres. Certains sont très sophistiqués, d'autres très simples, certains sont gigantesques etc. Cependant, on peut remarquer que deux types de balafons tendent à se "démocratiser" en Afrique occidentale :

Bala est le balafon à grosses calebasses, et lames larges (régions de Kolokani et Bobo Dioulasso entre autres), aux sons graves.[réf. nécessaire] Ce balafon est parfois appelé Bala diola (Diola) ou Bala sénoufo (Sénoufo). Le nombre de lames qu'il comporte et la manière de l'accorder varient en fonction des régions, mais les balas de 14 à 18 lames en accord pentatonique sont les plus fréquents.

Balani (ni est un diminutif), est le balafon à petites calebasses, aux lames étroites (3 à 4 cm)[réf. nécessaire], usuellement utilisé dans les orchestres, et à la tessiture plus élevée mais à l'ambitus généralement égal ou plus faible que le Bala. Il comporte généralement 21 lames. Aujourd'hui, l'accord le plus souvent rencontré est diatonique. Traditionnellement, l'accord serait plus proche d'un accord équiheptatonique, très différent du système musical occidental.

Balafo au Sénégal (gravure 1825)
Balafo au Sénégal (gravure 1825)

Le premier balafon serait né dans l'empire mandingue, entre la Guinée et le Mali. Ce balafon existe encore et est nommé Sosso bala. Il aurait été la propriété de Soumaoro Kanté. Une cérémonie a lieu tous les ans avec ce balafon. L'emplacement de ce balafon a changé au cours des temps. Il a été régulièrement déplacé du Mali à la Guinée et vice versa. La première famille de Griot, les Kouyatés, serait issue de l'homme qui a su le premier faire chanter le Sosso bala.

Cet instrument est cité dans l’hymne national du Sénégal « Pincez tous vos koras, frappez les balafons »


[modifier] Facture

Il est composé d'une structure de bois légère nouée avec des lanières en cuir, sur laquelle des lames en bois durs sont rangées en taille et hauteur croissantes (plus les lamelles sont courtes, plus le son est aigu) et des paires de petites calebasses sont placées en dessous formant des caisses de résonance. Parfois ces calebasses sont percées et les trous sont recouverts de membranes qui vibrent (système du mirliton). Traditionnellement ces membranes sont des toiles d'araignées ou des ailes de chauves-souris, aujourd'hui remplacées par du papier à cigarette ou une fine membrane en plastique. Comme les calebasses sont de plus en plus grandes d'un côté, le balafon est plus haut d'un côté que de l'autre.

Pour éviter d'avoir un instrument trop large, les facteurs les courbent légèrement en arc de cercle, afin de permettre au musicien placé en son centre, de toucher toutes les lames sans se déplacer. Un balafon est généralement capable de produire de 18 à 25 notes (et comporte donc autant de lames). Cependant, certains balafons portables en comportent beaucoup moins (16, 12, 8 voire 6 ou 7).


[modifier] Jeu

Balafon
Balafon

On en joue soit debout avec des sangles soutenant le balafon, soit assis, et on le frappe au moyen de deux baguettes recouvertes de caoutchouc.

Un orchestre est souvent composé de trois balafons, un grave, un médium et un aigu accompagnés de tambours verticaux djembé et de tambour d'aisselle tama. Au Cameroun, certains orchestres comportent aussi un saxophone, ce qui permet à la musique traditionnelle d'évoluer.

Parmi les joueurs de balafon, on trouve El Hadj Djeli Sory Kouyaté, Mory Kanté, Adama Condé, Aly Keita, Gert Kilian le balafoniste blanc, Moussa Héma, Seydou Diabaté dit « Kanazoé », Amadou Kienou.

Un festival qui lui est consacré, Triangle du balafon, se déroule chaque année à Sikasso (Mali).

Jeune joueur de balafon au Mali.
Jeune joueur de balafon au Mali.

[modifier] Bibliographie

  • (en) Lynne Jessup, The Mandinka balafon : an introduction with notation for teaching, La Mesa, CA, Xylo Publications, 1983, 191 p. (ISBN 0916421007)
  • (fr) Ambrose Jackson, Aspects analytiques de la musique de balafon dans quatre sociétés camerounaises en 1975-1976, Paris, EHESS, 1979, 220 p. (thèse de 3e cycle)


[modifier] Liens externes

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Voir « balafon » sur le Wiktionnaire.