Attentats du 7 juillet 2005 à Londres

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Habitant de Londres à la sortie d'un métro
Habitant de Londres à la sortie d'un métro
Russell Square
Russell Square

Le 7 juillet 2005 à Londres, quatre explosions ont touché les transports publics de la ville, faisant 56 morts et 700 blessés. Les heures sont données en heures locales, qui ont une heure d'avance sur le temps universel coordonné (UTC) :

Ces trois premiers attentats ont eu lieu dans un intervalle de 50 secondes.

Ces attentats interviennent le lendemain de la désignation de Londres par le Comité international olympique pour les jeux Olympiques d'été de 2012 et le jour même de l'ouverture du 31ème sommet du G8 en Écosse.

Sommaire

[modifier] Chronologie des événements

Lieux des explosions
Lieux des explosions

Attaques contre le métro

  • 8 h 50 (7 h 50 UTC) : une explosion se produit dans une rame de métro à la station Liverpool Street qui se trouve entre les stations Moorgate et Aldgate à la limite est de la City, le quartier financier de la capitale britannique. Cet attentat a fait sept morts, selon la police.
  • 8 h 50 (7 h 50 UTC) : une explosion se produit dans une deuxième rame entre les stations de King's Cross et Russell Square. Cet attentat a fait 21 morts, selon la police.
  • 8 h 51 (7 h 51 UTC) : une explosion se produit au moment où une rame de métro arrivait à la station Edgware Road. Cinq personnes ont été tuées dans l'attentat dont deux ou trois dans la rame, selon la police.

Une première chronologie établie par Scotland Yard était différente : première explosion à 7h51(UTC), deuxième à 7h56(UTC) et troisième à 8h17(UTC).

Les premiers rapports indiquaient un plus grand nombre de bombes. En effet, deux bombes ayant explosé entre deux stations, les survivants sont sortis par les deux stations, donnant l'impression, dans la panique initiale, que les deux stations avaient été touchées par deux attaques distinctes.

Attaque contre le bus à impériale

[modifier] Bilans humains

[modifier] Sources officielles

  • Le bilan officiel s'établit finalement à 56 morts et 700 blessés, (18 juillet, 12 heures).

Morts confirmées (Emergency Services press conference = conférence de presse des services d'urgence) :

Lieu Morts
Aldgate East Station 7
King's Cross Station 27
Edgware Road Station 7
Bus à Tavistock Square 14
Au cours des soins hospitaliers 1
Total 56

[modifier] Bilans techniques

  • Le réseau de téléphonie mobile londonien a été saturé une partie de la journée. Certaines sources affirment que les réseaux ont été volontairement fermés pour empêcher le déclenchement de bombes par téléphone portable, comme ce fut le cas à Madrid en 2004.
  • Le site de l'agence de presse Reuters a été saturé une partie de la journée (mi-journée).
  • Le site de la BBC reste saturé pendant plusieurs heures.

[modifier] Réactions

[modifier] Réactions des autorités britanniques

Une réunion d'urgence est convoquée par le gouvernement londonien. À 10 heures, il a déconseillé à toute personne de venir à Londres. L'armée britannique se déploie pour protéger le palais de Buckingham, l'ambassade américaine et l'ambassade israélienne.

  • La Reine Élisabeth II du Royaume-Uni déclare : « De telles atrocités renforcent notre sens de la communauté, notre humanité, notre confiance dans la règle de droit ».
  • Déclaration de Tony Blair le 7 juillet à 12 heures GMT (depuis la réunion du G8 de Gleneagles Hotel en Écosse) : une série d'attentats coordonnés a touché Londres pour coïncider avec l'ouverture du sommet du G8. Tony Blair va quitter le G8 ponctuellement pour rejoindre Londres et faire le point avec ses services de sécurité mais le sommet se poursuit. Il affirme que la détermination des Britanniques à éradiquer le terrorisme est bien plus forte que celle de ceux qui ont commis ces attaques. Visiblement bouleversé, il qualifie ces attentats de « barbares ».
  • L'autorisation de tuer à vue sans préavis est donnée à la police Londonienne, ce qui provoquera une bavure quelques jours plus tard : Le 22 juillet, un jeune brésilien, Jean Charles de Menezes, est abattu par la police de 7 balles dans la tête après avoir reçu plusieurs coups[1].
  • Le 10 juillet à Silverstone, les pilotes de Formule 1 observent une minute de silence avant le départ du Grand Prix de Grande-Bretagne en hommage aux victimes des attentats.

[modifier] Réactions internationales

Europe :

  • le Parlement européen réuni à Strasbourg observe une minute de silence.
  • le pape Benoît XVI qualifie ces attaques d'inhumaines. Il a lancé un message aux terroristes : « À ceux qui alimentent le sentiment de haine et à ceux qui commettent des actions terroristes aussi répugnantes, je dis : 'Dieu aime la vie, qu'il a créée, pas la mort. Au nom de Dieu, arrêtez ! »

Allemagne

  • le ministre allemand des Affaires étrangères Joschka Fischer déclare que son pays avait appris avec « horreur et répulsion » cet événement.
  • la sécurité dans les transports publics est augmentée

Canada :

  • Le premier ministre, Paul Martin : « Notre liberté collective a été attaquée aujourd'hui par ceux qui veulent utiliser la violence et le meurtre pour que l'extrémisme l'emporte dans le monde. »

États-Unis : après une brève déclaration au G8, George W. Bush annonce que « La guerre contre le terrorisme continue ».

France :

  • Le Premier ministre Dominique de Villepin intervient le 7 juillet à 12 h 50, il confirme un important nombre de victimes et élève le Plan Vigipirate au niveau rouge : la surveillance est accrue dans tous les lieux publics, notamment les aéroports et les gares ferroviaires. La SNCF annonce que les allers-retours de la ligne franco-britannique Eurostar sont maintenus, mais invite les voyageurs à différer leur départ. Toutes les poubelles du métro parisien sont fermées.
  • Le président de la République Jacques Chirac dit sa profonde horreur et exprime la « solidarité totale de la France ».
  • Le maire de Paris Bertrand Delanoë déclare : « nous sommes tous à cet instant londoniens »
  • Georges Sarre, premier secrétaire du MRC, exprime sa solidarité avec les Londoniens mais invite le Royaume-Uni à analyser « l'origine de ces actes monstrueux, à l'heure où les États-Unis d'Amérique précipitent le monde dans une guerre de civilisations ».
  • François Hollande, premier secrétaire du PS, exprime au nom du Parti socialiste et de tous les socialistes sa « forte émotion et sa consternation » ainsi que sa « totale solidarité avec les Britanniques et leur Premier ministre, Tony Blair, qui traversent des heures douloureuses », il fait également référence aux attentats de Madrid et de New York et rappelle « nous sommes tous concernés par le fléau du terrorisme ».
  • Les coureurs du Tour de France observent une minute de silence au départ de l'étape du 8 juillet en hommage aux victimes des attentats.

Israël : le ministre israélien des Affaires étrangères Silvan Shalom a dénoncé les « terribles attentats » commis à Londres et fait part de sa volonté de lutter contre le terrorisme.

Suisse : le Président de la Confédération, Samuel Schmid a condamné ces attentats et a rappelé que « Nous ne pouvons plus dormir naïvement sur nos deux oreilles »

[modifier] Polémiques

  • Selon une première dépêche de l'Associated Press, dès le matin, la section anti-terroriste des services secrets israéliens auraient averti Benyamin Netanyahou, ministre des finances d'Israël présent à Londres, de l'imminence probable d'un attentat. Un démenti a été publié par l'agence de presse peu après : il n'aurait été averti de ne pas se déplacer qu'après la première explosion. Divers chroniqueurs en concluent que des informations cruciales semblent avoir été transmises à un moment où même les services de police londoniens n'avaient pas encore réalisé qu'ils faisaient face à une attaque terroriste ([1], [2], [3] (en anglais)). Cependant, d'autres dépêches d'agence indiquent que ce sont les services londoniens qui auraient averti la délégation dont faisait partie M. Netanyahou des événements en cours.
  • En mars 2005, un sondage avait révélé que plus de 80% des Britanniques redoutaient une attaque terroriste pour l'année à venir.
  • D'après les autorités locales et nationales, Londres était censée être la ville d'Europe la mieux préparée à une attaque terroriste. Les services concernés estimaient problable la préparation d'un attentat dès 2004 et prirent des précautions, voir cet article
  • Juste avant les attaques, le niveau de sécurité avait été descendu d'un cran par le MI5. [4]
  • Selon le New Zerald et le Globe and Mail, des policiers auraient abattu deux kamikazes à l'extérieur de l'immeuble HSBC au Canary Warf à Londres. La source, une personne travaillant pour Reuters à Londres, affirme que les gens à l'intérieur avaient reçu l'ordre de s'écarter des fenêtres et qu'ils avaient été bloqués pendant 6 heures à l'intérieur du bâtiment.
  • Des simulations d'attaques avaient lieu aux mêmes endroits et à la même heure que les véritables attentats à la bombe dans le métro londonien. C'est Peter Power, ancien de Scotland Yard et directeur de "Visor Consultants" - société qui effectuait cette simulation - qui l'affirme. (Voir l'article de prisonplanet.com (en français)).
  • Le 29 juillet, sur la chaîne Fox News, John Loftus, un ancien procureur fédéral des États-Unis et expert en terrorisme, estimait que le cerveau des attentats de Londres est Haroun Rachid Aswat qui avait travaillait auparavant pour le MI6 - les services de contre-espionnage britanniques. (Lire: "Le cerveau des attentats de Londres est un agent du MI6").
  • Le 10 septembre, c'est au tour de l'ancien ministre de l'environnement de Tony Blair de faire des révélations. Selon lui, c'est en fait Omar Saïd Cheikh qui a organisé les attentats depuis sa prison au Pakistan, où il a été condamné à mort. Lire l'article du Guardian - en français

[modifier] Revendications et hypothèses

La piste irlandaise semble aussitôt devoir être écartée puisque l'IRA a presque toujours prévenu de ses attentats et qu'un démenti a été donné par un officiel de ce mouvement.[5]

L'importante communauté d'islamistes radicaux du Londonistan, fortement surveillée depuis les attentats du 11 septembre 2001, et particulièrement la mouvance du cheikh Abu Hamza al Masri ont été évoqués. On cite également le nom de Omar Bakri Muhammad.

Le modus operandi des explosions coordonnées (sauf celle du bus) dans des transports en commun, fait penser aux attentats du 11 mars 2004 à Madrid provoqué par des islamistes marocains ou encore du 6 février 2004 à Moscou imputés aux filières islamistes tchétchènes, ayant chacun fait plusieurs centaines de victimes.

Le quotidien allemand Der Spiegel affirme avoir trouvé une revendication des attentats de Londres sur un site internet, provenant d'un groupe se réclamant d'al Qaïda. Cette source semble être confirmée par l'agence de presse italienne ANSA et l'AFP. Il s'agirait d'une représaille contre la participation du Royaume-Uni aux actions militaires en Afghanistan et en Irak.

Sur yahoo news [6] est annoncé des revendications émanent d'un site internet qal3ah.net site d’« Al-Qalah » désignant groupe islamiste inconnu se réclamant d’Al-Qaïda. Ce site est hébergé à Londres chez PIPEX Communications, le lendemain matin, (8 juillet), le site fait un renvoi automatique vers qal3ah.org pointant vers une adresse IP au Texas, d'où la connexion est refusée. Le nom de domaine en .org est déposé par une personne ayant une adresse e-mail se terminant par lycos.co.uk mais ayant donné un nom et une adresse se trouvant aux Émirats arabes unis. La piste de cette revendication n'est toutefois pas écartée par les autorités britanniques. D'après le traducteur de MSNBC TV, Jacob Keryakes, la revendication de ce groupe contient une erreur dans un des versets cités. Selon lui, Al-Quaida n'aurait pas fait cette erreur. De plus, on peut noter que la première personne n'est pas utilisé puisque le communiqué dit : "the heroic mujahedeen...".

Le 9 juillet 2005 le groupe Brigades Abou Hafs al-Masri - Division d'Europe, affilié à al Qaïda revendique les attentats de Londres. Il s'agit de la deuxième revendication. Ce même groupe avait revendiqué les attentats du 11 mars 2004 à Madrid, le double attentat d'Istanbul en novembre 2003 et des "pannes d'électricité aux États-Unis et à Londres en 2003", qui était en réalité "dues à des problèmes techniques"[7]. Cette revendication n'est donc pas crédible, notent les experts.

Le 1er septembre 2005 Al-Jazira indique avoir reçu une cassette vidéo dans laquelle le réseau Al-Qaïda revendique les attentats de Londres du 7 juillet. Al-Jazira montre une séquence sur laquelle on voit l'un des kamikazes, Mohammad Sidique, et une autre sur laquelle on voit le numéro deux d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri. Mais cette vidéo aurait été édité après les attaques, ne démontrant ainsi pas le soutien d'Al-Quaida. [8]

[modifier] Enquête

Les premiers objectifs de l'enquête étaient d'identifier les responsables directs des attentats. Le 12 juillet 2005, 5 jours après les attentats, Scotland Yard affirme avoir identifié quatre suspects sur les enregistrements d'une caméra de surveillance de la station de King's Cross, datant du 7 juillet 2005 à 8h30. (En effet les gares londoniennes sont surveillées par 1 800 caméras, le réseau du métro par plus de 6 000 autres et certains bus en sont également équipés.). Sur des images diffusées par la presse [1] on observait un des présumés responsables portant un sac à dos d'apparence militaire. La deuxième étape de l'enquête a consisté à mener des perquisitions dans l'entourage des présumés responsables des attentats, la police a ensuite diffusé quelques noms de suspects recherchés. Le but des enquêteurs est de démanteler tout le réseau qui a permis de mener à bien ces attentats.

[modifier] Suspects présumés impliqués dans un réseau

  • Mohammed al-Guerbouzi, un homme qui aurait séjourné à Londres et qui serait l'un des fondateurs du GICM, le Groupe islamique combattant marocain. Dans un entretien à la chaîne de télévision Al Jazira, il nie toute implication. Il affirme ne pas être dans la clandestinité et ne pas être recherché par la police londonienne. Il semblerait qu'il ne soit pas impliqué dans ces attentats
  • Omar Bakri, un prédicateur syrien, qui ne serait plus recherché
  • Mustafa Setmarian Nasar dit Abou Moussab al-Souri, un syrien présumé d'être le cerveau des attentats et également le cerveau des attentats de Madrid.
  • Magdi Mahmoud El-Nashar [1], un égyptien de 33 ans, maître de conférence en chimie à l'université de Leeds. Depuis cinq ans, ce chercheur en biochimie menait des études de troisième cycle bénéficiait d'un accès aux laboratoires. Il est soupçonné d'être l'artificier du groupe. Il avait également passé le premier semestre 2000 au département de génie chimique de l'Université d'État de Caroline du Nord. Trois semaines avant les attentats de Londres, l'homme aurait loué un appartement à Leeds. D'après le journal égyptien Al-Ahram, qui cite une source sécuritaire non identifiée, le biochimiste aurait expliqué aux enquêteurs qu'il louait une maison à Hasib Hussain. La police britannique a perquisitionné la maison d'el-Nashar à Leeds, où elle a découvert des traces d'explosifs [9]. Il aurait quitté l'Angleterre la veille des attentats. Scotland Yard confirme le 15 juillet son arrestation en Égypte, voir cet article. Selon les autorités égyptiennes, il nie toute implication dans les attentats. Le ministère de l'Intérieur égyptien a indiqué que « l'enquête montre de manière irréfutable » que Magdi Nachar, « n'a joué aucun rôle » dans les attentats du 7 juillet[10][11]. Il a été relâché le 9 août 2005.
  • Haroon Rashid Aswat, un Pakistanais. Il aurait quitté Londres deux jours avant les attentats et auraient passé plus de 20 communications par portable avec les présumés auteurs des attentats. Il est considéré comme le dirigeant britannique d'Al Qaïda et Scotland Yard le soupçonne d'être le commanditaire des attentats. Après avoir annoncé qu'il a été arrêté le 20 juillet au Pakistan, il a finalement été arrêté par la police zambienne à la frontière du Zimbabwe, il est toujours détenu en Zambie. Il aurait déclaré avoir été un garde du corps d'Oussama Ben Laden. Dans une interview avec Fox News (29 juillet 2005), l’expert en renseignements John Loftus révèle que Haroon Rashid Aswat avait des contacts avec les services britanniques MI-6 : "La police britannique lui fait la chasse et une aile du gouvernement britannique, le MI6 ou les services secrets britanniques le cachait...". [12].Le 7 août 2005, il a été extradé vers le Royaume-Uni. Scotland Yard ne serait pas intéressé par Aswat.[13]

[modifier] Procédés

Les quatre explosions auraient été déclenchées manuellement, les paquets d'explosifs pèseraient 4,5 kg mais très puissants. Après avoir été déclarés de nature militaire, la police pense maintenant qu’il s’agissait d'explosifs artisanaux, à base de peroxyde d'acétone, une substance facile à confectionner avec des produits domestiques, la même qu'utilisée par Richard Reid. Ils étaient placés dans des sacs à dos. La police annonçait avoir trouvé des empreintes digitales sur ces paquets.

Selon cet article israélien, l'explosif serait le même que celui utilisé dans un attentat à Tel-Aviv en 2004 par des kamikazes ayant des passeports britanniques.

Selon Ian Blair, le chef de Scotland Yard, l'enquête sera longue et complexe.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur les attentats du 7 juillet 2005.

[modifier] Documentations

[modifier] Articles

[modifier] Photographies

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