Arnaud Montebourg

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Arnaud Montebourg
Parlementaire français
Naissance 30 octobre 1962
Décès
Mandat Député
Début du mandat juin 1997
Fin du mandat {{{fin du mandat}}}
Circonscription sixième circonscription de la Saône-et-Loire
Groupe parlementaire Socialiste, radical, citoyen et divers gauche
Ve république

Arnaud Montebourg[1], né le 30 octobre 1962 à Clamecy (Nièvre), est un homme politique français, membre du Parti socialiste. Il est député de la sixième circonscription de Saône-et-Loire (Louhans). Il est également président du conseil général de Saône-et-Loire depuis le 20 mars 2008.

Sommaire

[modifier] Famille

Fils de Michel Montebourg, fonctionnaire des Impôts, et de Leïla Ould Cadi, universitaire, professeur d'espagnol et essayiste issue d'une famille de walis de l'Algérie coloniale[2].

Arnaud Montebourg a épousé le 31 mai 1997, la veille du second tour des élections législatives qui le virent devenir député, en l'abbaye cistercienne de Valmagne Hortense de Labriffe, née en 1968, fille du Comte Antoine de Labriffe et d'Anne de Lacretelle et petite-fille par son père du Comte Pierre de Labriffe – propriétaire du Château de Gambais, dans les Yvelines – et par sa mère de l'académicien Jacques de Lacretelle (1888-1985). Elle a été collaboratrice d'Édouard Balladur et de Philippe Douste-Blazy. Elle est aujourd'hui déléguée générale de l'API (Association des producteurs indépendants du cinéma français) et secrétaire générale de Unicine (Union des Cinémas - France).

Ils ont deux enfants, Paul et Adèle.

[modifier] Carrière

[modifier] Études

Originaire de Fixin (Côte-d'Or), Arnaud Montebourg étudie au collège Marcelle-Pardé à Dijon, puis au lycée Stephen-Liégeard à Brochon (Côte-d'Or) avant d'étudier le droit en 1980 à l'Université de Dijon. C'est à cette époque qu'il milite au sein de l'Union nationale des étudiants de France et adhère au Parti socialiste. Il poursuit ses études à l'université Paris-I (Panthéon-Sorbonne) où il obtient sa licence de droit, puis entre à l'Institut d'études politiques de Paris ; il y tente le concours de l'ENA, auquel il échoue. Un peu avant son service national, il adhère au club fabiusien « Espace 89 », animé par Thierry Mandon.

Arnaud Montebourg fait son service militaire au sein de la classe 85/12 du 120e régiment du train à Fontainebleau, de décembre 1985 à décembre 1986. Ce régiment était réputé pour être un vivier de recrutement pour le ministère en main-d'œuvre diplômée et gratuite. En effet au bout de deux mois, Montebourg est affecté à un standard téléphonique du XIXe arrondissement de Paris puis est employé dans un ministère pour rédiger les discours de remise de médaille et autres cérémonies d'un ministre.

[modifier] Carrière professionnelle

Il commence sa carrière professionnelle comme avocat à la Cour d'appel de Paris (en 1990). En 1993 il devient Premier secrétaire de la Conférence du stage des avocats de Paris.

[modifier] Carrière politique

Le 1er juin 1997, il est élu député de Saône-et-Loire pour le groupe socialiste. Avec Vincent Peillon, il anime la mission parlementaire d'information sur le blanchiment en Europe.

Farouche opposant à l'immunité du Président de la République (en particulier vis-à-vis des affaires de malversation, affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, financement occulte du RPR, affaire des marchés publics d'Île-de-France, affaire des HLM de Paris, etc.), il propose en 2001 une résolution du Parlement tendant au renvoi de Jacques Chirac, Président de la République, devant la commission d'instruction de la Haute Cour de Justice, commission qui ne sera pas formée, entre autres après le refus du premier ministre d'alors, Lionel Jospin[3].

[modifier] La VIe république

Arnaud Montebourg lors du Banquet Républicain NPS le 21 avril 2005
Arnaud Montebourg lors du Banquet
Républicain NPS le 21 avril 2005

Depuis quelques années, il milite pour la rédaction d'une nouvelle constitution au sein de l'association Convention pour la sixième République (C6R), qu'il a fondée officiellement le 2 mai 2001, avec notamment l'éditeur et politiste Guy Birenbaum. Dans cette constitution, les pouvoirs du Président de la République seraient limités à des pouvoirs d'arbitrage, les pouvoirs de décision revenant à un Premier ministre mieux contrôlé par un Parlement aux pouvoirs renforcés. Dans cette idée, il a célébré en août 2004 à Jarnac le quarantième anniversaire de la parution du livre de François Mitterrand Le Coup d'État permanent. Il a publié, en septembre 2005, en collaboration avec le professeur de science politique Bastien François, La Constitution de la Sixième République, réconcilier les Français avec la démocratie.

[modifier] Le « projet de traité établissant une Constitution pour l'Europe »

Pendant la campagne du référendum sur le « projet de traité établissant une Constitution pour l'Europe » (2004-2005), pourtant partisan du « non », il ne prendra pas part à la campagne comme d'autres dirigeants socialistes (Laurent Fabius, Jean-Luc Mélenchon), se soumettant au résultat du référendum interne du parti socialiste.

[modifier] Évolution au sein du Parti socialiste

En 2002 et 2003, il co-fonde avec Vincent Peillon et Julien Dray le courant Nouveau Parti Socialiste qui recueillera 17% voix au Congrès de Dijon du Parti socialiste. À l'occasion de ce congrès, il est élu premier secrétaire fédéral de la fédération PS de Saône-et-Loire.

Lors du Congrès du Parti socialiste au Mans le 20 novembre 2005, il refuse la synthèse générale car selon lui, elle était effectuée à vil prix, et qu'en outre elle ne comporte pas l'idée de VIe République qui lui est chère. En désaccord sur le fond avec ses anciens camarades du NPS, notamment Vincent Peillon et Henri Emmanuelli, il décide de quitter le mouvement du NPS.

Le samedi 10 décembre 2005 à Paris, Arnaud Montebourg et ses amis qui se sont séparés du Nouveau Parti socialiste (NPS), ont créé au cours d'une réunion en présence de quelque deux cents personnes, dont près d'une centaine de correspondants du nouveau mouvement, un courant d'idées au sein du PS nommé Rénover maintenant.

Fin février 2006, il est la seule personnalité du Parti socialiste avec Laurent Fabius à réclamer clairement l'exclusion de Georges Frêche après les propos de ce dernier qualifiant des harkis de « sous-hommes ». De plus, il relie les dérives de M. Frêche à ce qu'il considère comme les effets pervers de la Ve République (aucun contre-pouvoir, barons locaux depuis des décennies).

Électron libre au sein des majorités internes successives du Parti socialiste, il rejoint néanmoins la motion majoritaire à chaque congrès jusqu'en 2002. S'étant abstenu lors de l'adoption en bureau national du projet des socialistes pour 2007, il renonce le 13 juillet 2006 à présenter sa candidature à l'investiture socialiste pour la candidature à l'élection présidentielle de 2007, faute d'obtenir les trente signatures nécessaires de membres du conseil national du PS.

[modifier] Élection présidentielle de 2007

Le 24 juillet 2006, il apporte officiellement son soutien à la candidature de Ségolène Royal à l'investiture du Parti socialiste pour la présidentielle de 2007.

Le 2 janvier 2007, Arnaud Montebourg fait paraître dans le journal Libération un article sur l'installation de Johnny Hallyday à Gstaad et, plus largement, sur le statut supposé de paradis fiscal de la Suisse et certains pays de l'Union européenne, avec l'approbation de Ségolène Royal. Le porte-parole de la candidate se refuse ensuite à tout commentaire à la presse suisse (notamment La Liberté), mais donne une interview en podcast sur Betapolitique, où il réaffirme sa position et la radicalise. L'attaque génère une forte émotion en Suisse et dans les pays incriminés, notamment au Luxembourg qui, par le biais de Luc Frieden, réaffirme sa politique bancaire et sa solidarité avec la Suisse. Le 4 janvier 2007, Micheline Calmy-Rey, Présidente de la Confédération Helvétique, rappelle l'apport de la Suisse à la France et exige qu'on fasse preuve de respect pour sa souveraineté et son mode de taxation des résidents. L'affaire est certes comprise dans son contexte électoral, mais prend une résonance particulière si elle est mise en perspective avec les débats intervenant entre la Suisse et l'Union européenne au sujet des accords bilatéraux (fiscalité).

Porte-parole de Ségolène Royal, il présente sa démission le 18 janvier 2007 après avoir lancé une plaisanterie sur François Hollande mal perçue par Ségolène Royal[4]. Royal préfère le suspendre symboliquement de sa fonction pendant un mois.

[modifier] Élection législative de 2007

En difficulté à l'issue du premier tour le 10 juin, récoltant 41,3% des voix contre 44% pour l'ancien agent de la DGSE Arnaud Danjean, il est réélu avec 50,37% des suffrages le 17 juin.

Lors d'une campagne mouvementée, il qualifie son adversaire de « barbouze en goguette » pendant un meeting à Saint-Rémy en présence de Ségolène Royal[réf. nécessaire]. Le soir de sa réélection, il fait cette déclaration : « Rien ne sera plus jamais comme avant au parti socialiste ! Fini le temps des éléphants révolus et place aux jeunes lions ! » [5].

Il confirme ainsi sa volonté d'apparaitre comme leader du pôle des rénovateurs du Parti socialiste, et réussit à gagner son troisième mandat dans une circonscription plutôt portée à droite avant sa première élection et qui a voté majoritairement (53 %) pour Nicolas Sarkozy aux élections présidentielles.

Le 27 juin 2007, il est nommé par Jean-Marc Ayrault 1er vice-président du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche (SRC) de l'Assemblée Nationale, chargé de la commission "prospective", directement chargé de répondre à Éric Besson, secrétaire d'État en charge de cette question.

Farouche opposant au projet de réforme de la carte judiciaire, il met en difficulté le garde des sceaux Rachida Dati lors des séances de questions au gouvernement de l'assemblée nationale[6], allant même jusqu'à la qualifier d'« aussi stupide que sa réforme » et « d'incompétente[7] ». Virulent, il accuse Bernard Kouchner de ne jouer qu'un « tout petit rôle de figurant ».[8]

Le 14 février 2008, il signe, avec 16 autres personnalités politiques de tous bords, l'« Appel du 14 février » pour une vigilance républicaine lancé par l'hebdomadaire Marianne[9]

[modifier] Élection cantonale de 2008

Alors qu'il était un farouche partisan du mandat unique, il décide fin 2007, après avoir cependant consulté sur son blog ses administrés, de se présenter à l'élection cantonale de 2008, dans le canton de Montret, cumulant ainsi, les fonctions de député et de conseiller général.

Il fut élu le 9 mars 2008 au premier tour, avec 54.59% de suffrages exprimés puis président du conseil général de Saône-et-Loire.

[modifier] Mandats

[modifier] Divers

[modifier] Distinctions

  • 1992 : Prix César-Campinchi
  • 1993 : Prix Bâtonnier Maurice-Allehaut décerné par le Barreau de Paris, pour l'éloge d'Edgar Faure
  • 2000 : Reçu comme « Alumni » au sein de la French American Foundation[10], fondation lobbyiste outre-atlantiste ayant pour vocation de réunir les futurs principaux acteurs du monde politique, de la finance, de la presse et de l'industrie de manière informelle.

[modifier] Surnoms

Ses prises de positions tranchées (notamment envers la corruption, le statut pénal du chef de l'État, la Ve République) lui valurent de nombreux surnoms, souvent attachés aux articles.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Ses ouvrages

[modifier] Livres

  • 2003 : Arnaud Montebourg, machine à réussir ! de Vianney Delourme
  • 2004 : Arnaud Montebourg : L'ambition à tout prix de Guy Benhamou
  • 2007 : Arnaud Montebourg, le mousquetaire de la Bresse, de Rodolphe Bretin, Editions de Bourgogne

[modifier] Film documentaire

[modifier] Notes & références

  1. L'adjonction d'une particule à son nom Arnaud « de » Montebourg est une erreur.
  2. Leïla Ould Cadi a notamment publié aux publications universitaires Paul-Valéry, Montpellier 3, une étude intitulée : Alger, une cité turque au temps de l’esclavage à travers le Journal d’Alger du père Ximénez, 1718-1720
  3. Chirac, le temps des affaires, 4e partie du documentaire de Patrick Rotman pour france télévision
  4. « Ségolène Royal suspend son porte-parole Arnaud Montebourg pour des propos sur Hollande », jeudi 18 janvier 2007, dépêche AFP.
  5. Libération du 18 juin 2007.
  6. Questions au gouvernement du 15 novembre 2007]
  7. « Une réforme aussi stupide que la ministre », Rue 89, 22 novembre 2007
  8. Texte intégral de la lettre
  9. L'Appel républicain de Marianne dans Marianne nº565 du 16 février 2008.
  10. « French American Foundation » élu en 2000 dans le cadre du programme Young Leader
  11. « Le Saint-Just de la gauche » dans Libération, 18 septembre 2006
  12. « Le Saint-Just » dans l'émission "Le rendez-vous des politiques" par Raphaël Enthoven, 12 octobre 2006
  13. « Le trublion du parti socialiste » dans Le Figaro, 14 juillet 2006
  14. « Le trublion du PS » dans Le Point, 19 août 2004
  15. « L’accusateur public » dans Achatpublic.com, 17 juillet 2003
  16. « L’accusateur public » dans Le Monde, 28 mars 2001
  17. « Le pourfendeur de la Ve République » dans Le Point, 19 août 2004
  18. « Le pourfendeur de la Ve République » dans Le Figaro, 4 mai 2006
  19. « Le chevalier blanc » dans Politique.fluctuat.net
  20. « Le chevalier blanc » dans Lyon Capitale, 6 décembre 2005
  21. « Le chevalier blanc » dans l'émission "Le rendez-vous des politiques" par Raphaël Enthoven, 12 octobre 2006
  22. « Arnaud Montebourde » dans Agoravox, 19 janvier 2007
  23. « Arnaud Montebourde » dans Le Nouvel Observateur, 19 janvier 2007

[modifier] Liens externes

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