Alexandre Routskoï

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Alexandre Vladimirovitch Routskoï (Александр Владимирович Руцкой), né le 16 septembre 1947 à Koursk en URSS (désormais en Russie), fut le vice-président de Boris Eltsine du 10 juillet 1991 au 1er septembre 1993 et Président non reconnu de la Fédération de Russie pendant deux semaines.

Militaire de carrière, Routskoï se trouve au centre de la crise constitutionnelle russe de 1993. Après la victoire de Boris Eltsine au référendum du 25 avril 1993 qui lui donne la « légitimité démocratique » face au Soviet suprême de Rouslan Khasboulatov, le Président essaie de pousser son avantage en convoquant une Assemblée constituante. Le Soviet suprême n'accepte pas de céder la place et la tension monte entre les deux camps. Routskoï soutient le camp conservateur et la légitimité du Soviet Suprême, il se lance avec Eltsine dans des accusations de corruptions réciproques et il est finalement démis de ses fonctions le 1er septembre 1993.

Le 21 septembre, Eltsine dissout le Soviet Suprême et en réponse, le Soviet destitue le Président et le remplace par l'ancien vice-président (le poste n'ayant pas été pourvu) Routskoï. Routskoï devient alors président par intérim, bien que ce titre ne lui soit pas reconnu en dehors des partisans des députés conservateurs.

Routskoï est retranché avec les députés conservateurs dans la Maison-Blanche où siège le Soviet encerclé par l'armée. Le 3 octobre, il mène l'assaut pour briser le blocus militaire et appelle à reprendre le Kremlin des mains du président déchu (selon la vision des pro-Soviet).

Le lendemain, le président Boris Eltsine fait bombarder la Maison-Blanche ; les troupes investissent le Parlement, arrêtent les députés présents, le président du Soviet Khasboulatov et Routskoï. Exeunt Routskoï et le Soviet Suprême.

Le 26 février 1994, Boris Eltsine use de son droit de grâce à l'endroit de ses opposants lors de la crise parlementaire de 1993, qui sortent ainsi tous de prison.