Albanie

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République d’Albanie (fr)
Drapeau de l'Albanie Armoiries de l'Albanie
(Détails) (Détails)
Devise nationale : Feja e Shqiptarit është Shqiptaria.

La religion de l'Albanais, c'est le sentiment national albanais.

Langues officielles Albanais
Capitale Tirana
41°19′39″N 19°49′07″E / 41.3275, 19.81861
Plus grande ville Tirana
Forme de l’État
 - Président
Premier ministre
République parlementaire
Bamir Topi
Sali Berisha
Superficie
 - Totale
 - Eau (%)
Classé 138e
28 748 km²
4,7
Population
 - Totale (2006)
 - Densité
Classé 128e
3 619 778[1] (estimation pour juillet 2008) hab.
128 hab./km²
Indépendance
 - Création
Empire ottoman
28 novembre 1912
Pays limitrophes Grèce Grèce
Macédoine Macédoine
Monténégro Monténégro
Serbie Serbie[2]
Gentilé Albanais, albanaise
Monnaie Lek, euro (ALL)
Fuseau horaire UTC +1
Hymne national Hymni i Flamurit
Domaine internet .al
Indicatif
téléphonique
+355
Carte de l’Albanie
Carte de l’Albanie

L’Albanie (Shqipëri ou Republika e Shqipërisë [ɾɛˈpubliˌka ɛ ˌʃcipˈɾi:s], « pays des aigles ») est une république d’Europe du Sud, à l’ouest de la péninsule des Balkans, avec une ouverture sur la mer Adriatique et sur la mer Ionienne. Le pays a une frontière au nord avec le Monténégro, au nord-est avec le Kosovo[2], à l’est avec la République de Macédoine et au sud avec la Grèce.

Sa population est d’environ 3,6 millions d'habitants en 2008[3], (selon l’INED ce chiffre n’est que de 3,2 millions en 2007 [4] ), sur un territoire montagneux à 70 %.

Tirana en est la capitale, avec presque 1 million d’habitants ; les autres villes principales du pays sont : Durrës (environ 190 000 habitants), Elbasan et Shkodër chacune avec environ 100 000 habitants, Vlora (95 000), Korçë (80 000) et Berat (70 000).

Constituée en tant qu’État à l’issue des guerres balkaniques en 1912, l’Albanie demeure un pays mal connu du fait de son isolement politique durant la seconde moitié du XXe siècle.

Sommaire

[modifier] Histoire

Icône de détail Article détaillé : Histoire de l'Albanie.

Les Albanais descendent des Illyriens, peuple indo-européen issu des premières migrations grecques qui s’installa dans la région de la côte dalmate au XXe siècle av. J.-C. mais qui de tout temps resta en dehors de l'hellenisme. Un royaume illyrien s’est étendu de la côte dalmate aux régions côtières de l’Albanie actuelle (incluant la Croatie actuelle, le Monténégro, la Bosnie et le Kosovo) et a atteint l’apogée de sa puissance sous le règne du roi Agron, roi illyrien et sa fille, la régente Teuta (dont la ville de Shkodër ou Shkodra, (Scutari en italien), au nord de l'Albanie, sera la capitale de l'Illyrie) au milieu du IIIe siècle av. J.-C.. L’Albanie devint une forte puissance maritime, mettant ainsi en danger le commerce de la République romaine dans la région. En -168, Rome conquiert l’Illyrie, qui demeure sous son autorité pendant plus de cinq siècles. L'Albanie fut christianisée au Ier siècle notamment par Saint Asti et demeurera catholique durant 17 siècles. L’Albanie devient un centre important reliant Rome et Byzance par la Via Egnatia. À cette période, les ports albanais comme Dyrrachium (Durrës), Apollonie ou Oricum deviennent d’importantes places commerciales.

Le nom d'Albanoï apparaît pour la première fois au IIe siècle, dans un texte du géographe Ptolémée. Ce nom réapparaît ensuite régulièrement, à partir du Xe siècle, sous la plume des chroniqueurs byzantins.

[modifier] Antiquité et Moyen Âge

Camille Corot, L’Albanaise
Camille Corot, L’Albanaise

À la suite du partage de l’Empire romain en 395, l’Albanie est intégrée à l’empire d’Orient. Les provinces illyriennes sont dévastées par des tribus nomades, les Goths au IVe siècle et les Huns au Ve siècle, les Slaves au VIe siècle et les Bulgares au VIe et VIIe siècle. Craignant d’être submergés, les Albanais, (convertis au christianisme dès le Ier siècle), migrent vers le sud et se concentrent dans les régions montagneuses escarpées correspondant au nord de l'Albanie actuelle (presque 3 000 mètres d'altitude) où ils restent sous la tutelle théorique de l’Empire byzantin. Les Normands, qui gouvernaient le sud de Italie, conquirent Durrës en 1081. Les Byzantins reconquirent l'Albanie en 1083. Les Normands retournèrent en 1107 et encore en 1185 mais furent rapidement expulsés. En 1190, le prince albanais Progon réussit à instaurer un État indépendant qui se maintient jusqu’à la moitié du XIIIe siècle. Ensuite le nord de l'Albanie est sous domination serbe durant 13 ans, jusqu'en 1355, quand avec l’effondrement de l’Empire serbe d’Étienne IV Douchan, l’Albanie est divisée entre seigneurs féodaux locaux.

[modifier] Conquête ottomane

À la fin du XVe siècle, l’Albanie est envahie par les Ottomans, en dépit d’une farouche résistance rassemblée derrière le féodal (Gjergj Kastriot) (Georges Castriote), v. 1403-1468) fils de Gjon Kastrioti (Jean Castriote) prince d'Epire. Pendant près d’un quart de siècle, ce héros national — salué par les papes Nicolas V et Pie II du nom de «champion du Christ» — inflige de rudes défaites aux troupes ottomanes, sans toutefois parvenir à les chasser définitivement. Il sauve ainsi l'Europe occidentale de la main-mise ottomane et les papes romains lui rendent hommage. Fils d'un puissant noble Gjergj Kastrioti a été enlevé à l’âge de 10 ans par les Ottomans afin d'en faire un janissaire comme beaucoup de jeunes nobles des pays conquis devenant ainsi un moyen de pression sur les bourgeoisies locales. Les Ottomans l’ont renommé « Skender » et le titre de « Beg » lui est ajouté après car il a été reconnu comme un bon stratège. Parvenu à l’âge adulte, Gjergj retourne alors en Albanie. Après la mort de Skanderbeg, les provinces albanaises retombent dans des déchirements féodaux, et le sultan Murat II achève d’abattre ce rempart papiste.

De nombreux Albanais fuient alors vers l’Italie, formant jusqu’à aujourd’hui la communauté des Arbëresh.

L’histoire de l’Albanie sous l’ottomane, du XVIe siècle (la prise de Shkodra, dernière ville résistante, en 1479 sous la résistance de Bartolomé Epiroti) jusqu’à 1912, est une succession de révoltes qui échouèrent toutes dans le sang; les plus célèbres restent celle des Bushati à Shkodër (1796), et celle d’Ali Pacha (1822), en Epire (aujourd'hui partiellement au Sud de l'Albanie et partiellement en Grèce). Au cours des XVIe et XVIIe siècles, l’Albanie fût contrainte de s’islamiser en partie surtout pour les populations vivant en plaine qui se trouvèrent à la suite de l'occupation ottomane, sans terres et pour beaucoup de familles catholiques, sans garçons (les turcs enlevaient les garçons en bas âge de leurs foyers pour en faire des janissaires), alors que les populations dans les montagnes - où les turcs ne pouvaient accéder -, demeurent entièrement catholiques. C'est ainsi que les ottomans firent des ces enfants enlevés (dont Georges Castriote) des soldats et fonctionnaires (notamment plusieurs vizirs et cinq grands vizirs) à l’Empire ottoman. Beaucoup d'autres immigrèrent au Sud de l'Italie pour ne pas se soumettre et ne pas changer de religion (les "Arbëresh")

La guerre russo-ottomane de 1877-1878, conclue par le traité de San Stefano, annonce le réveil du sentiment national albanais. En effet, à cause de la position géographique très privilégiée de l'Albanie, qui était enviée par tous ses voisins, ce traité cède aux puissances et à la Russie victorieuse des territoires conquis de l’Albanie : le Sud aux Grecs, le Nord aux Serbes et l’Est aux Bulgares. Face à ce démembrement de l'Empire, tandis que se prépare le congrès de Berlin (13 juin 1878), les représentants albanais des diverses communautés se réunissent à Prizren et décident de créer une ligue armée dans le but de défendre le pays et d’obtenir l’autonomie. Connue sous le nom de Ligue de Prizren. Cette ligue fut détruite par les puissances européennes mais elle fut une étape importante dans la renaissance du sentiment national albanais.

[modifier] Indépendance

Indépendante depuis 1912, l'Albanie - dont plus de 40% de ses territoires resteront en dehors de ses frontières lors du découpage fait à la Conférence des Ambassadeurs à Londres en 1913, et dont le Traité de Saint-Germain en Laye (1918) fixera définitivement les nouvelles frontières - connut des gouvernements démocratiques avec Fan Noli puis dictatoriaux avec le Président Ahmed Bey Zogu qui devint Roi des Albanais. Le Roi Zog est aussi connu sous le nom de Zog Ier. Elle connut aussi des périodes d'occupations par l’Italie en 1916-1920 et 1939-1944, l’Albanie acheva en 1990 une période de 46 ans de régime stalinien communiste sous la direction d’Enver Hoxha et trois décennies d’isolement politique et économique avec l’Europe.

La transition du communisme au capitalisme s’est avérée extrêmement difficile pour la population: des gouvernements faibles et parfois corrompus ayant dû faire face à un très fort taux de chômage (estimé à 40% après la crise économique de 1989-1992), un chaos consécutif à l’effondrement frauduleux d’un système d’envergure nationale d’investissement pyramidal (mars 1997), une grande insécurité et d’importants mouvements d’émigration (principalement vers la Grèce et l’Italie) puis d’immigration suite au conflit du Kosovo voisin, en 1998-1999.

Il y a d’abord eu l’émigration politique qui commença avec l'avènement du régime communiste en 1944, à destination de l’Europe et des États-Unis, pour s’achever en 1991 avec son effondrement. S’ensuivit une émigration économique qui perdure jusqu’à nos jours, notamment vers la Turquie (4 millions d'Albanais).

L’Albanie mène avec l’Union européenne des négociations pour une possible adhésion à la zone Euro. Au cours des dernières années des progrès plus ou moins grand se sont déroulés dans les différents domaines de la gouvernance tel que la réforme des institutions démocratiques, la réforme de l'état et le renforcement des droits individuels des citoyens de ce pays. D'autres progrès ont été réalisés en ce qui concerne la gestion de l'économie et la création d'occasion d'investissement étranger pour pouvoir régler le problème que représente le fort taux de chômage qui sévit en Albanie. Toutes ces mesures ont été exigées comme conditions préalables à tout processus d'adhésion à l'UE. Les étapes suivantes ont déjà été franchies.

[modifier] Adhésion à l’Union européenne

L'Albanie mène avec l'Union européenne des négociations pour une possible adhésion à la zone Euro. Au cours des dernières années des progrès plus ou moins grand se sont déroulés dans les différents domaines de la gouvernance tel que la reforme des institutions démocratiques, la reforme de l'état et le renforcement des droits individuels des citoyens de ce pays. D'autres progrès ont été accomplis en ce qui concerne la gestion de l'économie et la création d'occasion d'investissement étranger pour pouvoir régler le problème que représente le fort taux de chômage qui sévit en Albanie. Toutes ces mesures ont été exigées comme conditions préalables à tout processus d’adhésion à l'UE. Les étapes suivantes ont déjà été franchies

[modifier] Politique

Icône de détail Article détaillé : Politique de l'Albanie.

L'Albanie est une république parlementaire, démocratique et représentative, par laquelle le Premier Ministre est le chef de gouvernement, dans un système multipartite. Le pouvoir exécutif est exercé par le gouvernement ; le pouvoir législatif est détenu tant par le gouvernement que le parlement, l'Assemblée de la République d'Albanie (Kuvendi i Republikës së Shqipërisë). Depuis 1991, et l'introduction du pluralisme, le système politique est dominé par le conservateur Parti démocratique d'Albanie et le Parti socialiste d'Albanie d'après-communisme.

[modifier] Pouvoir exécutif

Le chef de l’État est le président de la République, qui est élu avec un mandant de 5 ans au suffrage indirect par le parlement qui se nome Kuvendi Popullor. Dans ce système, le président de la République nomme le Premier ministre et le gouvernement qui est compose de 17 ministres et 9 secrétaires d’État. Ces nominations sont soumises à l’approbation du parlement (Kuvendi) pour pouvoir être effectives.

Le president est le garant de la democratie puisque c'est a lui qu'incombe la responsabilite de signer les lois prealablement adoptés au parlement. De plus, il est le representant de tout les Albanais sur la scene internationale.

[modifier] Législature

L'Assemblée populaire, «Kuvendi», constitue le pouvoir législatif, responsable des politiques intérieure et extérieure du pays et des modifications de la constitution. Élue tous les 4 ans, elle compte¨un total de 140 députés:

[modifier] Système judiciaire

Il existe trois types de juridictions en Albanie et elle sont : criminelle, civile et militaire

Le système judiciaire dispose d’une cour constitutionnelle, d'une cour de cassation, de cours d'appel et de cours de district en plus de cour militaire specifiques à l'armé.

La cour constitutionnelle, est composée de 9 membres désignés par l’Assemblée populaire pour une durée maximale de 9 ans.

La cour de cassation quant a elle, comporte 11 membres qui sont nommés par l'Assemblée populaire pour une durée de 7 ans.

Dans les tribunaux, la justice est rendue par trois juges. En Albanie il existe une formation particulière pour former des juges cela est supose rendre les juges plus impartials.

Une autre particularité du système albanais est le fait que dans les tribunaux il n’y a pas de jury populaire.

[modifier] Découpage administratif

Icône de détail Article détaillé : Subdivisions de l'Albanie.

L’Albanie est découpée en 36 districts (Rrethe) qui disposent chacun d’un gouverneur local choisi par le conseil de district dont les membres sont élus au scrutin proportionnel. Les districts sont regroupés en préfectures (qark) qui sont au nombre de 12 avec à leurs têtes des préfets nommés par le conseil des ministres, la capitale Tirana disposant d’un statut spécial. Les maires des autres villes sont élus au suffrage direct et les conseils municipaux le sont à la proportionnelle.

[modifier] Principaux partis politiques

Les chiffres correspondent aux élections du 3 juillet 2005.

La coalition menée par l’ancien président Sali Berisha réunissait le PDA, le PR et les divers droites. Elle dispose de 73 sièges sur 140, soit 3 députés de plus que la majorité absolue. À l’inverse, le LSI est une dissidence du Parti socialiste, ce qui contribue à diviser le centre-gauche au sein de la Assemblée d’Albanie.

[modifier] Géographie

Icône de détail Article détaillé : Géographie de l'Albanie.
Le mont Korab.
Le mont Korab.

L’Albanie est un pays montagneux (70%), dont le point culminant s’élève à 2753 m (mont Korab). Le reste est constitué de plaines alluviales, dont le terrain est plutôt de piètre qualité pour l’agriculture, alternativement inondé ou desséché. Les terres les plus fertiles sont situées dans le district des lacs (lac d'Ohrid, Grand Prespa et Petit Prespa) et sur certains plateaux intermédiaires entre la plaine et la montagne. La seule île notable est celle de Sazan qui fut tour à tour occupée par diverses grandes puissances européennes.

Le plus grand fleuve albanais est la Drini. Long de 282 km, elle est un des seuls à connaître un débit relativement stable tout au long de l’année. Les autres cours d’eau sont généralement presque secs durant l’été, même les rivières Semani et Vjosa qui ont pourtant une longueur de plus de 160 km.

Le climat y est méditerranéen dans les régions littorales (moyenne hivernale : 7°), et devient plus continental dans le relief. Les précipitations sont assez élevées (1 000 à 1 500 mm annuels), le flux d’air humide rencontrant la masse d’air continentale plus froide, surtout pendant l’hiver, qui est la saison pluvieuse.

Ressources naturelles : pétrole, gaz naturel, charbon, chrome, cuivre, bois, nickel, potentiel hydroélectrique.

[modifier] Économie

Icône de détail Article détaillé : Économie de l'Albanie.

L’Albanie est aujourd'hui en retard à cause de l'héritage communiste. L'isolement a eu des conséquences importantes sur l'économie. Avec les ressources naturelles importantes et la variété de climats à l'intérieur de son territoire, l'Albanie aurait pu être un pays prospère. Néanmoins, une série de facteurs politiques et historiques, ont fait que celle-ci demeure un pays en développement. Son histoire a été profondément marquée par les quarante-cinq années d'autoritarisme et par l'autarcie imposée par Enver Hoxha qui s'est maintenue jusqu'en 1991 et qui donnait l'importance principale au secteur primaire, sans favoriser l'agriculture. De plus, le communisme a été le principal frein économique. Sans compter les nombreuses guerres qui ont sévi durant des siècles, ainsi que l’occupation ottomane, pendant presque cinq cents ans, qui a fait reculer l'Albanie par rapport aux autres pays occidentaux et qui l'a morcelée, cela en raison de la féodalité de l'Empire ottoman.

L’agriculture représente un quart du PIB et l’économie parallèle a un poids important. Les structures économiques restent fragiles et dépendantes de l’aide extérieure et des transferts de revenus de l’émigration (environ 14 % du PIB). En 2004, le déficit budgétaire représentait 5% du PIB et la dette publique s’élève à 56 % du PIB. Néanmoins, la productivité s’améliore sensiblement depuis environ une décennie et connaît depuis 2003 une croissance régulière (6 %) dans un contexte d’inflation modérée. Le pays dispose en outre d’une situation géographique favorable à son développement et d’une ouverture sur la mer, d’un large éventail de ressources naturelles et d’un potentiel touristique. Elle espère profiter de son rapprochement avec l’UE pour attirer les investissements étrangers et développer ses échanges commerciaux.

[modifier] Énergie

La production énergétique de l'Albanie est la production la plus propre d'Europe. En effet, 98% de cette production vient des centrales hydroélectriques situées sur le fleuve Drin au nord du pays. Malgré une consommation moyenne par habitant très basse (l'une des plus faibles en Europe), l'Albanie a des problèmes d'approvisionnement car les 3 centrales situées sur le Drin ne sont plus aptes à couvrir les besoins en électricité de l'Albanie, qui n'a pour l'instant d'autre alternative que l'importation ou la restriction.

Le gouvernement albanais prévoit cependant la construction de deux nouvelles centrales hydroélectriques d'une puissance de 200 MW chacune à Bushat et à Kalivaç qui devraient suffire à couvrir les besoins et qui devraient même permettre de revendre de l'énergie en surplus par câbles sous-marins à l'Italie et à la Grèce.

La consommation d'hydrocarbures est aussi plus élevée que la production ce qui oblige l'importation d'Italie ou de Grèce. Les deux grandes entreprises nationales qui produisent les énergies fossiles (diesel, essence, gaz et autres dérivés) sont Albpetrol Sh.a qui extrait les minerais, et ARMO Sh.a qui les raffine et qui les vend. La production était beaucoup plus élevée pendant l'époque communiste car les entreprises pétrolières occidentales étaient venues s'implanter en Albanie dans les années 1980 lors de la découverte du dernier grand gisement de pétrole dans le pays.

[modifier] Statistiques

L'Albanie est actuellement un pays en développement, qui faisait partie des pays les plus pauvres d'Europe (environ 20 % d'habitants en dessous du seuil de pauvreté), avec la moitié de sa population active travaillant dans le secteur de l'agriculture, et un cinquième des actifs travaillant à l'étranger. Officiellement, le chômage s'élève à 15 %, mais des sources indépendantes l'estiment à près de 30% au Nord et au Nord-Est du pays. Il est plus important pour les hommes que les femmes. La croissance globale est de 7,3% mais varie selon les secteurs. Elle atteint presque 20 % pour la construction mais seulement 10 % pour les services publics et privés.

  • L'inflation est estimée à 9% pour l'année 2005.
  • La dette extérieure de l'Albanie s'élevait à 784 millions de dollars américains en 2000. Elle a depuis été réduite de moitié par le FMI.

Le PIB de l'Albanie pour l'année 2005 s'élève à environ 19 milliards de dollars américains. Soit, au 1er juin 2006, selon le taux de change en vigueur, environ 14,86 milliards d'euros.

[modifier] Relations économiques internationales

La fuite des élites albanaises est un processus social et économique qui pénalise la recherche. Cependant, pour enrayer cet exode et encourager les émigrés à revenir, l'Albanie doit définir une politique scientifique et scolaire claire, étroitement liée à une politique industrielle à long terme avec l'aide des programmes européens développés à cet effet (ACE, PHARE, TEMPUS ou EAST).

Les exportations sont faibles (environ 1,8 milliard de dollars américains en 2005, surtout des produits agricoles) et les travailleurs émigrés sont les principaux pourvoyeurs de devises. Les importations sont principalement les équipements mécaniques, les produits manufacturés, les denrées alimentaires, les textiles et les produits chimiques (environ 2,1 milliards de dollars américains en 2005).

Le pays reçoit des aides financières de l'étranger, notamment de l'Italie qui est son principal partenaire économique, mais en reçoit davantage de la Commission européenne. Le changement de régime en 1991 a créé les conditions d’un rapprochement progressif de l’Albanie et de l’Europe. L’adhésion de l’Albanie au Conseil de l’Europe en 1995 en offrit un premier signe tangible. En novembre 2000, le sommet de Zagreb a ouvert à l’Albanie la perspective d’une adhésion à l’Union européenne (UE), de sorte qu’ont été entamées le 31 janvier 2003 les négociations en vue d’un accord de stabilisation et d'association (ASA), qui a été signé le 12 juin 2006. L’UE a rappelé à plusieurs reprises à l’Albanie la nécessité de mettre en œuvre concrètement les réformes adoptées et de les poursuivre. Dans son rapport du 8 novembre 2006, la Commission européenne précise que « l'Albanie doit désormais relever le défi que représente la mise en œuvre réussie de cet ASA, en commençant par les dispositions relatives au commerce contenues dans l'accord intérimaire, qui entrera en vigueur le 1er décembre  2006 ».

[modifier] Démographie

Icône de détail Article détaillé : Démographie de l'Albanie.
Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.
Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.

L'Albanie est l'un des pays les plus homogènes ethniquement parlant. 94% de la population est composé d'Albanais de souche, répartis en deux groupes : les Guègues (au nord) et les Tosques (au sud), dont le fleuve Shkumbin constitue la ligne de partage. Les Grecs (2%), les Aroumains (3%), les Tziganes, les Serbes et les Macédoniens constituent les groupes minoritaires.

A la suite des découpages faits en 1913, beaucoup d'albanais vivent aujourd'hui dans des pays voisins, tels que le Kosovo, l'ouest de la République de Macédoine, dans le nord de la Grèce et au sud du Monténégro au dessus de la ville de Shkodra.

Partiellement convertie à l'islam par les Turcs pendant l'occupation, l'Albanie compte actuellement trois religions principales : les musulmans (58,8%), les orthodoxes (24,1%) et les catholiques (16,8%). Cependant la pratique de la religion musulmane reste sporadique, et à cause des dix-dept siècles de chrétienté, la partie islamisée de la population est considérée comme étant plutôt de "culture musulmane". Par ailleurs et au même temps, à Shkodra se trouve la plus grande cathédrale des Balkans. Les clivages religieux jouent ainsi un faible rôle dans l'Albanie d'aujourd'hui, en raison de la tradition très ancienne de coexistence pacifique entre les diverses religions, qui se manifeste dans la devise « Feja e shqiptarit është shqiptaria » - « la religion de l'Albanais est l'Albanie », datant de la Renaissance albanaise au XIXe siècle. Aussi, la politique athée du régime d'Enver Hoxha a atténué le sentiment religieux. Parmi les musulmans, on compte deux grandes obédiences: des musulmans sunnites et des bektashis (courant mystique qui se rattache à la tradition chiite et est marqué par une très grande tolérance religieuse et culturelle). L’Albanie ayant subi un isolement complet durant 45 ans, elle doit aujourd'hui encore poursuivre sa reconstruction et son intégration sur la scène internationale.

L’Albanie est le pays d’Europe qui connaît la plus forte émigration, avec plus d’un tiers de ses ressortissants vivant à l’étranger, soit environ 900 000 personnes en 2006, principalement dans les deux pays frontaliers : la Grèce et l’Italie. Ce phénomène est dû à un niveau de vie parmi les plus bas du continent européen. En conséquence, la population du pays a diminué de 100 000 habitants entre 1991 et 2001, malgré un solde naturel positif. Le phénomène d’émigration se poursuit même si les données officielles semblent le sous-estimer[5].

[modifier] Culture

[modifier] Langue

L'albanais est une langue d'origine illyrienne, parlée en Albanie, en Macédoine, au Monténégro, au Kosovo ainsi que dans certaines poches isolées d'Italie (Arbëresh) et de Grèce. Son écriture a été interdite durant l'occupation ottomane, ce qui explique que la langue albanaise avait gardé à la libération d'Albanie, des formes linguistiques moyenâgeuses. La langue albanaise connait deux dialectes :

  • le guègue (geg), parlé au Nord de l'Albanie délimitée par le fleuve Shkumbin ayant des similarités avec l'ancien grecque avant la venue des étrusques de Toscane (Italie), et dont l'appellation provient de ce que les anciens grecs appelaient dans leur langue "les autochtones" (en Albanais "rrenjës" ou "autokton") d'où dérive le "Geg",
  • le tosque ("Tosk" ou "etrusk") ayant des similarités avec le latin, parlé au Sud de l'Albanie (en dessous du fleuve Shkumbin) qui est la langue des populations étrusques venues de Toscane (Italie) par le canal d'Otranto et qui immigrèrent vers le Sud de l'Albanie (en Epir du Nord – correspondant à l'Albanie du Sud d'aujourd'hui) à la fin de la République (Ier siècle ap. J.C.) à cause des risques qui les menacèrent du fait des périodes troubles et conflits internes qui éclatèrent à Rome et dans toute l'Italie.

La langue officielle en 1909 (écrite avec des lettres latines) était basée sur le dialecte Guègue jusqu'à la fin de la IIe Guerre Mondiale en Albanie, et jusqu'en 1968 pour les albanais du Kosovo, de Macédoine et de Monténégro qui l'utilisèrent comme leur langue officielle albanaise. En Albanie, après l'avènement du communisme, le Guegue fût arrêté institutionnellement de 1944 jusqu'en 1967, et de facto de 1972 jusqu'à aujourd'hui. La langue officielle albanaise d'aujourd'hui est basée sur le dialecte Tosk, qui emprunte des paroles Guègue en leur donnant une syntaxe, phonologie et morphologie du parler Tosk. Cette langue officielle est remise en cause actuellement par des écrivains, des journalistes et des courants littéraires, notamment au Kosovo et en Albanie du Nord, qui considèrent que le parler "standard" devrait être le Guegue.

L'albanais constitue une branche distincte, « groupe thraco-illyrien » de la famille des langues indo-européennes.

[modifier] Littérature

Ismail Kadare, l'écrivain le plus connu d'Albanie, qui a obtenu le prix "Man Booker International" en 2005.

Fatos Kongoli, « l'autre K » de la littérature albanaise, a reçu de nombreux prix dans son pays. Ses romans, souvent teintés de noirceur et d'un extrême réalisme, évoquent le trouble voire la folie de personnages pendant et après le traumatisme créé par le système totalitaire. Ses œuvres sont traduites dans de nombreuses langues dont le français.

Cizia Zykë, écrivain et aventurier français né d'une mère grecque et d'un père albanais devenu légionnaire ; a écrit quatre romans qui expliquent comment différents trafics se sont développés en Albanie durant les années 1990 : Les Aigles et la trilogie Au nom du père. Il est par ailleurs l'auteur d'un reportage sur le code d'honneur albanais, le Kanoun.

Xhevahir Spahiu, poète et traducteur.

[modifier] Musique

Icône de détail Article détaillé : Musique albanaise.
  • Tedi Papavrami, violoniste talentueux d'origine albanaise, vivant en France et en Suisse.
  • Elsa Lila, chanteuse albanaise, elle a participé au Festival de la Chanson Italienne à Sanremo pour les années 2001 (Valeria) et 2007 (Il senso della vita).
  • Vaçe Zela, chanteuse albanaise, vivant en Albanie.
  • Genc Tukiçi, pianiste d'origine albanaise, vivant à Paris.
  • Compositeurs albanais ou d'origine albanaise : Cesk Zadeja, Kujtim Laro, Limoz Dizdari, David Tukiçi.
  • Olsi Leka violoncelliste albanais, professeur au Conservatoire Royal de Bruxelles [1] et chef de pupitre à l'Orchestre National de Belgique[2]

[modifier] Arts plastiques

[modifier] Cinéma

Icône de détail Articles détaillés : Cinéma albanais et Liste de films albanais.

[modifier] Cuisine

Icône de détail Article détaillé : Cuisine albanaise.

La cuisine de l'Albanie , comme dans la plupart des nations méditerranéennes et des balkans, a été fortement influencée par sa longue histoire. À différents moments, le territoire de l'Albanie a été occupé par la Grèce, l'Italie et l'Empire ottoman, et chaque groupe a laissé sa marque sur la cuisine albanaise.

Le repas principal des albanais est le déjeuner, il est habituellement accompagné d'une salade de légumes, comme des tomates, des concombres, des poivrons vert, et des olives avec de l'huile d'olive, du vinaigre et du sel. Le déjeuner inclut également un plat principal, des légumes et de la viande. Les spécialités de fruits de mer sont également communes dans les secteurs côtiers de Durrës, Vlorë et Sarandë.

[modifier] Divers

Fêtes et jours fériés
Date Nom français Nom local Remarques
1er et 2 janvier Nouvel an Viti i Ri
11 février (2003) Aïd el-Fitr Bajrami i Vogël
22 mars Nevruz
20 avril Pâques Pashkët Katolike
27 avril Pâques orthodoxe Pashkët Ortodokse
1er mai Fête du Travail Një Maji
19 octobre Jour de Mère Teresa Dita e Nënë Terezës
25 novembre (2003) Aïd el-Kebir Bajrami Madh
28 novembre Jour de l'Indépendance Dita e Pavarësisë
29 novembre Jour de la Libération Dita e Çlirimit
25 décembre Noël Krishtlindjet

[modifier] Statistiques

(Sources : Gjeografia 4 (Livre de géographie de terminaleet), CIA The World Factbook

[modifier] Codes

L'Albanie a pour codes :

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur l'Albanie.

[modifier] Bibliographie

  • Georges Castellan, Histoire de l'Albanie et des Albanais, Crozon, Editions Armeline, 2002 ; Un pays inconnu : la Macédoine, Crozon, Ed. Armeline, 2003.
  • Serge Metais, Histoire des Albanais, Paris, Editions Fayard, 2006.
  • "L'Aigle des Balkans. Zog Ier, Roi D'Albanie." Biographie romancée du Roi Zog, de Jean-Luc Tourenne, Paris, Ed. Sensei, 2002, (ISBN 2-8483-8000-4)

[modifier] Filmographie

  • (fr) L'Année noire, film de Fatmir Koçi , 2006 .
  • (en) Father and Godfather, film de Dhimitër Anagnosti, 2006 .
  • (fr) Oeil magique, film de Kujtim Çashku, 2004 .
  • (en) Luleborë, film de Robert Budina , 2004 .
  • (en) The Albanians, film documentaire de Bujar Kokonozi, 2000 (47').
  • (fr) L'Albanie d'Enver Hoxha, film documentaire de Robert Qafzezi, 1997.
  • (fr) Où vas-tu Albanie ?, film documentaire de Jean-Louis Berdot, EAV Productions, 1997 (56').
  • (fr) L'Indomptable Skanderberg,film de Serge Youtkevitch, 1953 .

[modifier] Notes et références

  1. (en)CIA-The World Factbook
  2. ab Frontière revendiqué par la Serbie, mais l'Albanie a reconnu l'indépendance du Kosovo
  3. (en)CIA-The World Factbook
  4. INED - Population et Sociétés n° 436 Tous les pays du monde (juillet 2007)
  5. Laurent Chalard (2007). « Le dépeuplement de l’Albanie ». Le Courrier des pays de l’Est. N°1061. Mai-juin 2007. Pages 60-68
  6. (en)CIA-The World Factbook

[modifier] Liens externes

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