Agriculture dans l'Égypte antique

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Champs sur les bords du Nil
Champs sur les bords du Nil

Il existe un étonnant paradoxe entre l'image que les Égyptiens de l'Antiquité avaient de leur agriculture et l'image qu'en avaient les visiteurs étrangers. Ainsi, alors que les scribes dépeignent le métier d'agriculteur comme le plus harassant et ingrat des travaux manuels, les voyageurs grecs comme Hérodote et Diodore de Sicile s'extasiaient devant cette terre où les plantes semblaient pousser sans grand effort.

Sommaire

[modifier] Le Nil

Chadouf
Chadouf

À partir de 3500 ans avant notre ère, le climat devient plus aride et l'agriculture de l'Égypte antique devient dépendante du cycle du Nil, personnifié par le dieu Hâpy. Le Nil qui coule de l'Afrique équatoriale vers la Méditerranée apporte des eaux riches en matières organiques.

[modifier] La crue

La crue, qui représente une montée du fleuve d'environ huit mètres, apporte aux sols voisins du fleuve l'humidité et le limon nécessaires aux cultures. Elle est décrite comme très aléatoire aussi des canaux sont creusés pour apporter l'eau le plus loin possible.

Selon Hérodote,

« sa terre est noire et friable, car elle est faite du limon et des alluvions apportés d'Éthiopie par le fleuve. Certes, ces gens sont aujourd'hui de toute l'espèce humaine en Égypte comme ailleurs, ceux qui se donnent le moins de mal pour obtenir leurs récoltes : ils n'ont pas la peine d'ouvrir les sillons à la charrue et de sarcler. Quand le fleuve est venu de lui-même arroser leurs champs et, sa tâche faite, s'est retiré, chacun ensemence sa terre et y lâche les porcs : en piétinant, les bêtes enfoncent dans la terre le grain et l'homme n'a plus qu'à attendre la moisson. »

[modifier] Le cycle

Le cycle du fleuve détermine le cycle des cultures et se retrouve dans l'organisation de l'année suivant le calendrier de l'Égypte antique (ou nilotique).

Début de la crue akhet repos
Fin de la crue peret labours et semailles
Récolte shemou moissons

[modifier] Les techniques d'irrigations

Outre les canaux, le chadouf fut introduit, en provenance de Mésopotamie vers -1450. On peut encore en voir aujourd'hui sous la XVIIIe dynastie.

Plus tard la vis d'Archimède sera aussi utilisée pour remonter l'eau.

Sous la période Perse ou Romaine, les égyptiens utilisaient également des saqias, dispositifs formés de deux roues. La première roue, dont l'axe central repose à la fois sur un mur et retenu de l'autre coté par un harnais, est animée par un animal aux yeux bandés. La seconde roue, partiellement immergée et munie de godet, animée par l'autre roue, renverse l'eau dans des canaux ou des citernes.

[modifier] Les cultures

Moisson des céréales, Deir el-Medina.
Moisson des céréales, Deir el-Medina.
Moisson des céréales - Tombeau de Menna
Moisson des céréales - Tombeau de Menna
Moisson des céréales - Tombeau de Menna
Moisson des céréales - Tombeau de Menna

[modifier] Les céréales

Les principales céréales cultivées sont :

[modifier] La bière

Arrivée depuis la Babylonie, la « zythum » (dont la traduction littérale est vin d'orge) fut très appréciée des Égyptiens. Selon la légende, le brassage fut enseigné par le dieu Osiris, symbole de l'agriculture, et bénificiait de la protection d'Isis, la déesse de l'orge. Ramsès II, que l'on surnommait le pharaon brasseur, contribua positivement à l'implantation durable de la bière et à la pérennité des toutes premières brasseries. À cette époque, le moût était mis à fermenter dans des pots de terre semi-enterrés.

En plus de ses qualités nutritionnelles, la bière était également utilisée de façon médicale contre les migraines et certaines infections. Les femmes l'utilisaient comme produit de beauté pour leur peau.

[modifier] Les autres plantes

[modifier] Les légumes

[modifier] Les fruits

[modifier] La vigne

L'Égypte fabriquait, outre la bière, du vin. La fabrication du vin a sans doute été implantée par les grecs. Les vignes se trouvaient à l'ouest du delta du Nil. Indispensable au rituel copte, il a continué a être produit lors de la domination musulmane.

[modifier] Les fleurs

Préparation du parfum de lys
Préparation du parfum de lys

Les fleurs étaient cultivées dans un but décoratif, pharmaceutique et cosmétique.

Les monuments pharaoniques étaient décorés de motifs de fleurs reflétant l'intérêt des anciens Égyptiens à la culture et à la protection des fleurs.

[modifier] La fleur du lotus

Cette fleur a une longue tige et plusieurs pétales ; haut de 15 à 30 cm, le lotus renferme une matière colorante, utilisée en médecine pour calmer les inflammations. Elle est l'emblème de l'armée égyptienne moderne.

[modifier] La fleur du papyrus

Le Cyperus papyrus est une plante ombellifère qui pousse dans les marécages du delta du Nil. C'est une plante toujours verte, et les bouquets de fleurs de papyrus étaient offerts dans les temples comme offrande au dieu car ses fleurs ressemblent au disque solaire. Le papyrus est utilisé dans la fabrication du papier.

[modifier] Le miel

Le miel était alors le seul moyen de sucrer. Il servait pour l'alimentation et pour la pharmacie (peut-être au maquillage).

[modifier] L'élevage

Capture d'oiseaux et labourage du champ
Capture d'oiseaux et labourage du champ

Les animaux domestiques sont :

Il semble que dans les débuts les égyptiens aient tenté d'élever d'autres animaux comme des antilopes, des bouquetins, des oryxs, bubales.

[modifier] Les outils agricoles

Les outils utilisés sont :

[modifier] Les paysans

Icône de détail Article détaillé : Exode rural dans l'Égypte antique.
Offrandes
Offrandes

Les paysans forment la classe la plus nombreuse, mais ils sont méprisés par le reste de la société, même si l'agriculture est l'un des principaux soucis des Égyptiens. Durant la période de l'inondation, les paysans travaillaient à de grands projets comme la construction d'une pyramide.

Il faut souligner la désuétude des outils des paysans de l'époque, tous en bois ou en pierre. La houe pour labourer, l'araire pour fendre la terre, la faucille en bois munie d'une lame de silex, ou la faucille en bronze à partir du Moyen Empire, pour faucher le blé.

[modifier] Les famines

Les trop faibles ou fortes crues mettent en péril la production agricole et entraînent la disette voire la famine. Pour pallier ces crises, des réserves de céréales seront mises en place. La famine la plus connue est celle qui dura sept ans sous Djéser.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

[modifier] Lien externe

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