Île de Ré

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46° 12′ 05″ N 1° 26′ 02″ W / 46.2013, -1.43378

Île de Ré
Pays France
Province Charente-Maritime
Archipel Aucun
Localisation Océan Atlantique
Latitude 46.2
Longitude -1.416667
Superficie 85 km²
Point culminant Peu des Aumonts
20 m
Géologie Île continentale
Population 15 000 hab. (1999)
Densité 176 hab./km²
Saint-Martin-de-Ré, chef-lieu de canton.
Saint-Martin-de-Ré, chef-lieu de canton.

L’île de Ré, dite Ré la blanche (en saintongeais Ile de Rét), est une île côtière française située dans l’Océan Atlantique en face de La Rochelle, dans le département de la Charente-Maritime, séparée du continent au nord par le Pertuis Breton et de l’île d'Oléron au sud par le Pertuis d'Antioche. L’île est reliée au continent par le pont de l'île de Ré.

Sommaire

[modifier] Étymologie

Les hypothèses sur l’origine du nom « Ré » sont riches et diverses, parfois fantaisistes. Au septième siècle, un inconnu, appelé l’anonyme de Ravenne, est le premier à mentionner l’île de Ré « Ratis » dans sa fameuse cosmographie. Certaines personnes pensent qu’il y a un lien étymologique entre Ré et le dieu égyptien , ou entre Ré et Rhéa [1] (personnage de la mythologie grecque), etc.

[modifier] Géographie

L’Île de Ré est située sur la façade ouest de la France, au beau milieu de la rive Atlantique, au large des côtes de la Charente-Maritime et au sud de la Vendée, face au port de La Pallice, non loin de La Rochelle. L’île est d’une longueur d’environ 26 km et d’une largeur variant de 70 m à 5 km, et a presque 100 km de côtes, dont la moitié de plages, surtout sur la côte sud-ouest. Sa superficie est d’environ 85 km². Son relief très plat ne dépasse pas les 20 m d’altitude. L’Île possède un isthme, Le Martray.

À son extrémité est, sur la commune de Rivedoux-Plage, à la pointe de Sablanceaux, l’île est reliée au continent à La Repentie/La Pallice par le pont de l'Île de Ré, long de trois kilomètres et inauguré en 1988. La forme très voûtée du pont dans sa partie centrale a été imposée par la Marine nationale – soit 30 m au-dessus de la mer – permettant ainsi le passage des navires de guerre.

[modifier] Les côtes de l’île de Ré

[modifier] La côte nord, d’est en ouest

Le Fier d’Ars est une sorte de petite baie située au nord-ouest de l’Île.

Icône de détail Article détaillé : Fier d'Ars.

À marée basse, on découvre de nombreux parcs à huîtres.

[modifier] La côte sud, d’est en ouest

La côte sud se renforce d’une digue après La Couarde, jusqu’à Saint-Clément-des-Baleines, sauf aux endroits où de grandes dunes protègent les terres (pointe de Grignon, la Combe à l’Eau), les tempêtes d’ouest risquant d’envahir les terres et de couper l’île en deux (Le Martray).

À marée basse on peut voir les vestiges d’écluses à poissons dont certaines ont été restaurées à Sainte-Marie-de-Ré.

[modifier] Environnement maritime

Au nord, dans le pertuis Breton

À l'est

Au sud-est et sud dans le pertuis d'Antioche

À l'ouest

[modifier] Communes

L’Île de Ré est formée de dix communes : Les Portes-en-Ré, Saint-Clément-des-Baleines, Ars-en-Ré, Loix, La Couarde-sur-Mer, Le Bois-Plage-en-Ré, Saint-Martin-de-Ré, Sainte-Marie-de-Ré, La Flotte et Rivedoux-Plage. Le bourg le plus peuplé est La Flotte (2 737 hab.) — bien qu’il ne soit pas la capitale administrative, laquelle est Saint-Martin — et le moins peuplé est Loix (619 hab.). De petits hameaux anciens forment actuellement des villages (Le Bois et Saint-Clément) ; mais d’autres petits hameaux sont toujours indépendants géographiquement, mais sont rattachés administrativement aux villages, comme le Martray (Ars-en-Ré), La Noue et Les Grenettes (Sainte-Marie-de-Ré).

[modifier] Climat

L’Île de Ré jouit d'un climat agréable. Mimosas en février.
L’Île de Ré jouit d'un climat agréable. Mimosas en février.
Une venelle et ses roses trémières.
Une venelle et ses roses trémières.

L’Île de Ré profite d’un climat assez doux grâce à sa situation géographique et au courant marin chaud du Gulf Stream. L’Île est très ensoleillée, avec 2 100 heures par an, elle se place après le Sud-est de la France et la Corse. Par contre, les pluies sont plutôt fréquentes en hiver et en automne. Ces particularités sont dues au fait que le relief est quasiment inexistant (point culminant : 20 m.) En été, la chaleur est tempérée par la proximité de la mer. Par ailleurs, l’île est parfois surnommée le « Midi atlantique » grâce aussi à sa faune et sa flore. En hiver, la température est assez douce et les chutes de neige plutôt rares.

Cependant, il y eut quelques importants faits météorologiques qui ont jalonné l’histoire de Ré. En 1606, l’île est prise par un hiver terrible, des chroniqueurs parlent « du passage de Loix et le fier d’Ars sont tellement gelés que l’on passe librement sur la glace »[2]. Des évènements similaires arrivent en 1890 et en 1891.

Voici quelques records de température depuis 1980 [3] :

  • Température la plus froide en hiver : – 11° C le 16 janvier 1985
  • Température la plus douce en hiver : 19,5° C le 19 janvier 1989
  • Température la plus chaude en été : 40,9° C le 4 août 2003
  • Température la plus fraîche en été : 7° C le 27 août 1985

Idéalement ventée et exposée à la houle atlantique, l’île propose de nombreux endroits pour la pratique du surf et de la planche à voile, notamment le spot des Grenettes.

[modifier] Séismes

Icône de détail Article détaillé : Séismes sur l'île de Ré.

L’île a connu des séismes au cours de son histoire, et des légendes attribuent la création de l’île à de terribles tremblements de terre (voir plus bas à Légendes).

[modifier] Démographie

La présence humaine sur l’île remonte à plusieurs dizaines de milliers d’années, comme en atteste un silex de cette époque. Au début du Moyen Âge, Ré est très peu habitée, mais les siècles qui suivent voient le repeuplement de l’île. Au XVIIe et XVIIIe siècles, près de 17 000 âmes vivent à Ré, presque autant qu’actuellement. Le pic est atteint en 1831 avec 17 976 habitants. Ce chiffre dégringole au cours du XXe siècle, puis remonte depuis la construction du pont. Les habitants de l’île de Ré seront 23 500 en 2020 selon des estimations.

Parmi les statistiques intéressantes, nous pouvons noter que 20 % des rétais ont moins de 25 ans. La densité est de 193 habitants/km2, et l’accroissement de la population est important (18 %). Hors-saison, l’île est peuplée d’environ 15 000 habitants, chiffre multiplié par dix en saison estivale.

Évolution démographique
1698 1774 1821 1851 1876 1901 1946 1968 1982 1999
14 500 hab. 16 735 hab. 16 728 hab. 17 658 hab. 15 609 hab. 14 232 hab. 7 908 hab. 9 967 hab. 11 360 hab. 16 500 hab.


[modifier] Gentilé

Ars-en-Ré, chef-lieu de canton
Ars-en-Ré, chef-lieu de canton

[modifier] Histoire

[modifier] Antiquité

À l’origine, Ré était formée par trois îles (peut-être quatre), deux petites, une au nord (Isle de Loix : village de Loix), une à l’ouest (Isle d'Ars : villages d’Ars, Saint-Clément-des-Baleines et Les Portes), rattachées à la plus grande et la plus proche du continent (Isle de Ré : villages de Rivedoux-Plage, Sainte-Marie-de-Ré, La Flotte, Saint-Martin-de-Ré, Le Bois-Plage et La Couarde-sur-Mer).

Certains historiens, à la suite du docteur Kemmerer, estiment que l'île de Ré était rattachée au continent à l'époque romaine. En effet, alors que l'on trouve de nombreux vestiges de cette présence, et auparavant des celtes, aucun document de l'époque romaine ne l'évoque. Ptolémée, géographe égyptien, parle d'un promontoire, et non d'une île, à cet endroit. La séparation du continent serait alors peut-être l'œuvre d'un des nombreux tremblements de terre de cette région (voir plus bas à Légendes).

[modifier] Moyen Âge

Abbaye des châteliers
Abbaye des châteliers

Comme nous l'avons précédemment dit, une cosmographie grecque du VIIe siècle nomme l'île sous le nom de Ratis, elle est nommée par la suite Insula Réa, Île de Rhé.

En 848, l’île est pillée par le chef viking Hasting[4].

Au XIIe siècle, l'abbaye cistercienne Notre-Dame-de-Ré est fondée sous l'égide des Mauléon, seigneurs de La Flotte. Elle dominera bientôt la majeure partie de l'île, malgré de nombreux pillages. Lors du conflit anglo-français de 1242, Henri III d'Angleterre attire les Rétais dans son camp en leur promettant le statut de commune jurée. Il y construit une forteresse, puis rend l’île à Louis IX de France par le traité d’avril 1243[5]. Au XVe siècle apparaît les premières vignes.

[modifier] Temps modernes

Siège de l'Île de Ré en 1627 (gravure de Callot)
Siège de l'Île de Ré en 1627 (gravure de Callot)

En février 1625, le protestant Soubise s’empare de l’île. Quelques mois plus tard, le duc de Guise organise un débarquement afin de reprendre l’île, appuyé par les flottes hollandaise et anglaise[6]. Le fort de La Prée est construit en 1625 à La Flotte.

En 1627, durant le siège que firent subir Louis XIII et Richelieu aux huguenots rochelais, 5000 soldats et 100 cavaliers Anglais, menés par le duc de Buckingham, envahissent l'île et assiègent Saint Martin pendant cinq mois (de juillet à novembre). Toiras, gouverneur de l'île, réussit à tenir jusqu‘à l’arrivée d’un corps spécial de 3000 hommes formé par Richelieu qui débarque par surprise sur l’île. Le siège est levé, les Anglais laissent mille morts sur le terrain et s’échappent grâce à leur flotte. Le 18 septembre 1628, Buckingham se présente à nouveau devant Saint-Martin, mais il est mitraillé et canonné et ne tente pas le débarquement[7]

En 1681, Vauban revisite les défenses des trois redoutes de l'île, Les Portes-en-Ré, Le Martray (Ars-en-Ré) et Rivedoux-Plage, puis il commence à fortifier Saint Martin en commençant par reconstruire la citadelle qui avait été rasée en même temps que les fortification de de La Rochelle, suite au siège de 1573.[8]

Les 15 et 16 juillet 1696, la flotte anglaise bombarde Saint-Martin-de-Ré.

Le 23 août 1743, Madame de Tencin reçoit la baronnie de Saint-Martin de l'Isle de Ré des dépouilles de Charles-Joseph de La Fresnay. En 1745, elle délègue ses fiefs de la Grenetière à Penaud des Marais pour 500 livres de rente annuelle.

Construction de Vauban à Saint-Martin-de-Ré
Construction de Vauban à Saint-Martin-de-Ré

[modifier] XIXe et XXe siècles

Le Phare des Baleines, construit en 1853 et haut de 57 mètres, (à côté de la Tour des baleines d'époque Vauban, 1682), demeure un des monuments notables de l'île, situé à son extrémité ouest, sur la commune de Saint-Clément-des-Baleines. En 1873, la citadelle de Saint-Martin-de-Ré sert d'étape (Bagne de l'île de Ré) pour les condamnés au bagne, notamment vers la Nouvelle-Calédonie puis vers la Guyane de 1897 à 1938.

L'île est occupée par les troupes allemandes vers l'année 1940 ; l’Organisation Todt construit près des plages de nombreux blockhaus (dont quelques-uns ont été convertis en maisons d'habitation) et remet en fonction le Petit train de l'île de Ré. Comprise dans la « Poche de La Rochelle », l'île n'est libérée qu'après l'armistice du 8 mai 1945. Par ailleurs, le tournage de certaines scènes du film Le jour le plus long sur la plage sud de Rivedoux-Plage et la Conche des Baleines aux Portes eut lieu en 1961.

L'île est reliée au continent par un pont construit en 1988 ; jusqu'à cette date, la liaison se faisait par bac.

[modifier] Administration

L’île de Ré est divisée en deux cantons de l’arrondissement de La Rochelle : Canton de Saint-Martin-de-Ré et Canton d’Ars-en-Ré. Elle est rattachée au département de la Charente-Maritime, dans la région Poitou-Charentes, en France.

Parmi les dix communes de l’île, la « capitale » administrative, qui est aussi la capitale historique et culturelle, est Saint-Martin-de-Ré, bien qu'elle ne soit pas la ville la plus peuplée. Il n’y a pas de préfecture ou de sous-préfectures sur l’île.

[modifier] Éducation

Toutes les communes gèrent leur école municipale primaire (maternelle et élémentaire). Saint-Martin-de-Ré possède également un collège, le collège Les Salières; à La Flotte l’on trouve une école privée, maternelle et élémentaire, l'école Sainte Catherine. La suite des études se passe généralement dans les lycées et universités de La Rochelle.

[modifier] Économie

Les marais salants et le sel (l'or blanc), une des ressources principales de l'île avec la vigne pendant de nombreuses années
Les marais salants et le sel (l'or blanc), une des ressources principales de l'île avec la vigne pendant de nombreuses années

Les ressources économiques de l'île sont essentiellement touristiques, maritimes (ostréiculture et plaisance) et agricoles (vignes, cultures maraîchères).

Coquillages et poissons frais sont encore vendus par quelques pêcheurs sur les quais de Saint-Martin-de-Ré ou Rivedoux-Plage, la majorité des bateaux de pêche étant maintenant amarrés dans le bassin en eau profonde du port de pêche de Chef de Baie/La Pallice, résolvant ainsi le problème des marées.

L’ostréiculture est développée principalement sur la côte nord où sont installés les ports de l'île (Rivedoux-Plage, La Flotte-en-Ré, Saint-Martin-de-Ré, Loix) mais aussi sur la côte sud d'Ars-en-Ré. En 2007, dans le pertuis Breton, l’ostréiculture rétaise s’oriente vers une nouvelle méthode de culture, celle en filière en eau profonde.

Dans la partie ouest de l'île, entre Loix, Ars, Saint-Clément-des-Baleines et Les Portes-en-Ré, on découvre 1500 hectares de marais et marais salants, terres d'accueil de milliers d'oiseaux migrateurs et terres de culture pour les sauniers qui récoltent le sel sur 350 hectares de saliculture.

À l'intérieur de l'île, on cultive des produits maraîchers (pommes de terre, asperges) et la vigne sur 650 ha (vin de pays charentais, pineau et cognac). Les marchés, quotidiens l'été dans chaque village, ont un grand choix et permettent un contact direct avec les producteurs. Quoique les estivants soient quelque peu « sélectionnés » par un coût de péage du pont relativement important (16,50 € pour une berline de mi-juin à mi-septembre et 9 € hors saison en 2006 dont une écotaxe de 3,05 €, le pont devrait être gratuit en 2012), c'est une destination touristique, avec un bon ensoleillement et un vent rafraîchissant sur de grandes plages de sable (50 km de plage sur l'île), ce qui est accueillant pour les familles avec des enfants pendant la période la plus chaude de l'année.

Promenade à vélo le long des marais
Promenade à vélo le long des marais

Les quelques deux cent mille résidents à cette période sont répartis dans les nombreux campings, hôtels, locations saisonnières, chambres d'hôtes et résidences secondaires. Pour des raisons de préservation de l'environnement et d'écologie, le camping sauvage ou sur parcelle privée est interdit. Les camping-cars doivent passer la nuit sur des espaces réservés où dans les campings.

Le Bois-Plage-en-Ré. Moulin de Bellerre.
Le Bois-Plage-en-Ré. Moulin de Bellerre.

La circulation automobile, d'avril à fin septembre, est dense, principalement le week-end aux périodes d'arrivée et de départ. L'utilisation de la bicyclette y est fortement privilégiée : 100 kilomètres de pistes cyclables sillonnent l'île entre pinèdes, vignes, marais salants ou réserves naturelles (de nouvelles pistes sont en réalisation, pour le printemps 2008, pour plus de sécurité). La vie maritime sur l'Île était avant peu développée (hormis les exportations de sel et de vins) et l'île se séparait nettement en deux parties : l'ouest, plus pauvre, voué aux marais salants exploités par des sauniers qui n'étaient presque jamais propriétaires, et l'est, plus riche et voué à la vigne. De nombreux moulins à vent, dont plusieurs tours sont encore visibles, et trois ou quatre moulins à marée, dont un à Loix et un autre à Rivedoux-Plage, traitaient les céréales importées du continent.

[modifier] Tourisme

La Couarde-sur-Mer. Le kiosque et l'église
La Couarde-sur-Mer. Le kiosque et l'église

Aujourd'hui, très touristique, l'île de Ré est devenue un lieu de villégiature cher et à la mode, de nombreuses communes possèdent plus de résidents secondaires que de résidents permanents. Le mètre carré de terrain s'y négocie (été 2005) à environ 1000 €, cette hausse vertigineuse des prix a fait inscrire à l'impôt sur la fortune des personnes qui avaient hérité d'une maison avec un morceau de terrain. Les impôts énormes qui en résultent à chaque succession obligent souvent les héritiers à vendre et on assiste à un renouvellement de la population où les autochtones sont de moins en moins nombreux. On a peine à croire, qu'entre les deux guerres, s'y trouvait encore une population qui cherchait à quitter l'île et plaçait désespérément des écriteaux « À vendre » sur des maisons qui n'intéressaient personne.

[modifier] Faune et flore

Hérons et aigrettes garzette dans les marais de Loix
Hérons et aigrettes garzette dans les marais de Loix

C'est au nord de l'île, qu'on trouve la réserve naturelle de Lilleau-des-Niges. Des dizaines de milliers d’oiseaux migrateurs y transitent chaque année (bernaches et canards en hiver, gorgebleues et sternes pierregarins au printemps) mais aussi tadornes, aigrettes...

À quelques kilomètres de là, les forêts domaniales de Trousse-Chemise, du Lizay, de la Combe-à-L'eau et du Bois Henri IV bordées de plages bordées de dunes révèlent une flore typique des milieux dunaires (linaires, œillets des plages). Les pins maritimes et les chênes verts y abritent, en sous-bois, des plantes caractéristiques des maquis et des garrigues du Midi méditerranéen.

Situé un peu à l'écart dans l’île, à La Couarde, Loix et Ars-en-Ré, les marais salants rétais cachent aussi une flore spécifique des marais : salicorne, statice[1] ou lavande de mer, moutarde.

[modifier] Art et Culture

L'âne en culotte pour le bonheur des enfants dans le parc de la Barbette à Saint-Martin-de-Ré.
L'âne en culotte pour le bonheur des enfants dans le parc de la Barbette à Saint-Martin-de-Ré.

La culture rétaise est riche et caractéristique. L'âne en culotte est un des symboles de l'île de Ré. Cette tenue était utilisée pour qu'il ne soit pas piqué par les moustiques dans les marais.

D'un point de vue linguistique, le patois vendéen domine traditionnellement sur l'île, sauf à Sainte-Marie où était utilisé le patois aunisien.

[modifier] Légendes

Les légendes sont omniprésentes dans le folklore rétais.

Une légende raconte que la création[9] de l'île de Ré proviendrait de terribles séismes ayant englouti une cité romaine nommée "Antioche" (Voir l'origine du nom "Pertuis d'Antioche"), et que les seules survivantes de ces évènements seraient Ré et Oléron. Les rétais disent que les ruines de la cité mythique seraient visibles uniquement par beau temps. Ce n'est qu'une légende, mais, en 1809, un bateau s'est échoué sur la pointe de Chanchardon, et le capitaine du navire voit « les dallages de la banche calcaire qui lui paraîssent être les restes d'une construction romaine[10] ». De plus, le géographe Élisée Reclus situe, dans sa fameuse Géographie universelle, la ville d'Antioche à hauteur de Chanchardon. Mais, selon le dicton rétais, Quand Antioche réapparaîtra, Ré disparaîtra

Une autre légende, qui ne concorde pas beaucoup avec la première, nous informe que des navigateurs de l'époque de l'Égypte antique, envoyés par Ramsês II, auraient voulu faire le tour du Monde et se seraient échoués au Martray (près de l'actuelle ville d'Ars) et y auraient construit une petite pyramide.

[modifier] Petit train

Le train en gare de Sablanceaux
Le train en gare de Sablanceaux

À la fin du XIXe siècle la France et l'Europe se modernisèrent et beaucoup de trains apparurent. Celui de l'île fut imaginé à partir de 1877 pour transporter des marchandises et la production de vin ; la ligne fut ensuite ouverte aux voyageurs, et a été inaugurée officiellement en 1898. Il reliait toutes les communes, mais ne passait pas forcément au centre des villages, la gare de Loix se trouvait au lieu dit «Le Feneau» à 4 km du village. Surnommé le «tortillard», tracté par des locomotives Corpet-Louvet sur voie métrique, il était lent, toujours en retard, grinçait et déraillait parfois.

Il était à l'époque très populaire et demeurait un des symboles de l'île. Mais en 1934 des taxis et des autobus arrivèrent sur Ré et l’année suivante le petit train fit ses adieux aux rétais. Pendant la Seconde Guerre mondiale l'armée d'occupation, l’organisation Todt le fit revivre. Après la guerre, la pénurie de carburant aidant, il survécut puis fut transformé en autorail mais son existence fut éphémère et le réseau ferré démonté. Une grande partie les pistes cyclables actuelles empreinte le tracé des voies.

[modifier] Patrimoine et monuments

Ruines de l'église de Saint-Martin
Ruines de l'église de Saint-Martin

L'Île de Ré possède de nombreux monuments historiques notables. Le plus touristique, le phare des Baleines, a été construit en 1853, à la pointe ouest de l'Île. Sa hauteur est de 57 m, et sa portée de 39 km. Un phare plus ancien, moins haut, situé à côté du grand phare, a été édifié à l'époque de Vauban (1682). L'Île possède d'autres monuments de Vauban, dont l'enceinte de Saint-Martin-de-Ré — construite pour se protéger des Anglais — un fort, appelé Fort de La Prée, datant de 1625, et deux redoutes à Rivedoux-Plage et Ars-en-Ré.

À Saint-Martin, l'hôtel de Clerjotte, construit au XVe siècle, demeure l'un des plus remarquables monuments de la ville, qui se compose beaucoup de belles et vielles maisons. Enfin, la capitale de l'île de Ré possède une poudrière du XVIIIe siècle.

Parmi les monuments religieux, nous pouvons citer l'église Saint-Étienne d'Ars-en-Ré, avec une tour qui jadis servait d'amer pour les pêcheurs, datant du XVe siècle. Le portail, quant à lui, est antérieur au reste. Nous pouvons aussi citer l'église Saint-Martin de Saint-Martin-de-Ré, de style gothique. Elle fut ravagée pendant les guerres de Religion puis partiellement reconstruite plus tard. L'église de Sainte-Marie a conservé sa haute tour du XVe siècle. Enfin, près de La Flotte se dresse les majestueuses ruines de l'abbaye Notre-Dame-de-Ré, dite des châteliers, édifiée au XIIe siècle (ordre cistercien). Les autres églises et chapelles de Ré sont pour la plupart construites dans un style typiquement rétais. Il faut noter le beau portail de l'église de la Flotte.

Les rues, venelles fleuries et maisons, charmantes et pittoresques, contribuent au visage traditionnel de l'île de Ré.

Le musée de la Maison du Platin, à La Flotte, dévoile les pages du patrimoine rétais à travers ses expositions (maquettes de bateaux, reconstitutions, costumes).

[modifier] Sports

Surf au spot des Grenettes
Surf au spot des Grenettes


De nombreux sports sont pratiqués sur l'île, avec une prédominance des sports nautiques.

  • Surf, windsurf, kitesurf; la condition géographique de l'île assure vent et vagues toute l'année.
  • La voile, se pratique dans les yacht-clubs de La Flotte, Ars ou Saint-Martin-de-Ré, qui organisent de nombreuses régates, mais aussi en club nautique avec des bases très actives comme à La Flotte, Rivedoux-Plage, La Couarde, Ars où Les Portes.
  • Tous les villages possèdent des cours de tennis.
  • Le rugby se pratique au Sporting Club rétais, le handball au Ré Handball Club (le plus gros club de l'île en nombre de licenciés); le football se dispute sur les communes de La Couarde, Saint-Martin-de-Ré, Sainte Marie de Ré et La Flotte. Saint Clément œuvre à un bon niveau en basket-ball.
  • Les arts martiaux ne sont pas en reste avec six clubs de Viet Vo Dao, du judo et du karaté; La Flotte vient, en 2008, de se doter d'un dojo.

Mais aussi : pétanque, gymnastique, danse, tennis de table, équitation, volley-ball, golf, roller, ultimate... Une piscine est en construction à Saint-Martin-de-Ré.

[modifier] Médias

Presse

  • Le Phare de Ré, hebdomadaire créé en 1949, tirage à 16 000 exemplaires (janvier 2008) dont le siège se trouve à Saint-Martin-de-Ré.

Radio

  • Soleil de Ré (104.1Mz)
  • Radio Iledere (107.8Mz), également en ligne sur Internet[2]

[modifier] Tour de l'île en images

Les images présentées sont classées en parcourant l'île de Ré d'est en ouest.

Cliquer sur une vignette pour l'agrandir

[modifier] Personnalités

Voici une liste non exhaustive de personnalités en rapport avec l'île, d'hier ou d'aujourd'hui.

  • Nicolas Baudin, marin, capitaine et explorateur né à Saint-Martin-de-Ré en 1754.
  • Nicolas Martiau, ancêtre de George Washington. né sur l'Île de Ré 1591.
  • Abbé Jean Bobard
  • Paul Bonnard
  • Ernest Cognacq, fondateur du Musée de l'île de Ré, le Musée Ernest Cognacq de Saint-Martin-de-Ré.
  • René-Théodore Phelippot maire du Bois Plage, créateur d'un cabinet de curiosités, ses collections font partie des fonds originaux du Musée Ernest Cognacq de Saint-Martin-de-Ré.
  • Émile Atgier, ses collections font partie des fonds originaux du Musée Ernest Cognacq de Saint-Martin-de-Ré.
  • Eudes d'Aquitaine
  • Lionel Jospin, Premier ministre de 1997 à 2002.
  • Théodore-Eugène Kemmerer Docteur en médecine, historien et écrivain.
  • Jules Perrier

[modifier] Divers

Le bois de Trousse Chemise
Le bois de Trousse Chemise

La vie nocturne touristique estivale consiste à aller sur les ports de Saint-Martin, Ars-en-Ré, La Flotte ou aux Portes, flâner dans les boutiques ouvertes tard, regarder ceux qui font des spectacles de rue, boire un verre et déguster les crèmes glacées artisanales.

On y trouve aussi, sur la commune des Portes, le bois de Trousse-chemise chanté par Charles Aznavour.

L’île a également été chantée par Claude Nougaro : Île de Ré.

D’un genre tout à fait différent existe aussi Merde à Vauban de Pierre Seghers et Léo Ferré.

[modifier] Jumelages

Drapeau : Allemagne Philippsburg (Allemagne)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Dictionnaire de l'île de Ré, Hervé Roques, Éditions Sud-Ouest.
  • L'Île de Ré à travers les siècles, Guide au pays rétais, Éditions l'encre et la pierre.
  • Petite histoire de l'île de Ré, Marcel Delafosse, Éditions Rupella.
  • Le petit train de l'île de Ré, Jean-Pierre Rault, Éditions C.M.D.
  • Histoire de l'île de Ré, Théodore Eugène Kemmerer.

Baigneurs et bagnards. Tourismes et prisons dans l'île de Ré, Jean-Marie Renouard,L'Harmattan 2007.

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Île de Ré.

[modifier] Notes

  1. Le gentilé de l’Île de Ré « Rétais » est parfois écrite Rhétais ou Réthais…
  2. Hervé Roques, Dictionnaire de l'île de Ré, Éditions Sud-Ouest
  3. Source : Météo-France La Rochelle
  4. Michel Dillange. Les Comtes de Poitou Ducs d'Aquitaine (778-1204). La Crèche : Geste éditions, 1995. ISBN 2-910919-09-9, p 56
  5. Robert Ducluzeau. Alphonse de Poitiers - Frère préféré de Saint Louis. La Crèche : Geste éditions, 2006. 239 p. ISBN 2-84561-281-8, p 55
  6. Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980, (ISBN 27274207858) p 428-429
  7. Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980, (ISBN 27274207858) p 430-432
  8. Les fortifications du littoral - La Charente Maritime - R Desquesne, R Faille, N Faucherre, P Prost, Éditions patrimoine et médias ISBN - 2-910137-03-1
  9. Évidemment, les spécialistes ont leur vision scientifique de la création de Ré.
  10. Hervé Roques, Dictionnaire de l'île de Ré, Éditions Sud-Ouest